« Nous ne vivons jamais, mais espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » Blaise Pascal, Pensées
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
« Nous ne vivons jamais, mais nous espérons
de vivre ; et, nous disposant toujours
à être heureux, il est inévi
table que nous ne le soyons jamais.
>> Pascal
Cette citation est extraite du fragment 172 des Pensées.
Pascal
s'interroge ici sur notre rapport au temps et ses conséquences.
La misère de l'homme consiste, entre autres, à ne pas « tenir
au temps présent », à sans cesse se tourner vers le passé qui
n'est
plus ou vers l'avenir qui n'est pas encore.
Ainsi, nous ne
tenons pas à ce qui est, à ce qui subsiste, mais à ce qui ne nous
appartient
pas.
Ceci tient au fait que « le présent nous blesse }}
et nous retrouvons ici la figure de Kronos, dieu de la mythologie
grecque, qui dévore
ses enfants aussitôt mis au monde.
À peine
le présent est-il qu'il nous échappe.
Nous sommes alors sans
cesse tournés vers
des temps qui ne sont plus les nôtres.
Tel est
le principe de notre malheur qui réside dans la substitution de
la fin au moyen : « Le passé et le présent sont nos moyens, le
présent n'est jamais notre fin.
»
C'est dans une telle perspective que Pascal condamne l'espoir
comme une fuite : contrairement
à l'adage connu qui nous dit
que« l'espoir fait vivre», Pascal nous montre alors que l'espoir
nous empêche de vivre
la seule réalité, le seul temps qui est le
nôtre à savoir le présent.
La condition de l'homme est alors
misère et malheur: sans cesse tournés vers l'avenir, vers ce qui
n'est
pas encore, sans cesse dans l'attente d'un bonheur à venir,
nous
ne sommes jamais heureux..
»
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