Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve. Stéphane Mallarmé.
Publié le 22/02/2012
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En 1891, le journaliste Jules Huret entreprit pour le compte de l'Écho de Paris une vaste enquête sur la littérature de son temps. Il s'agissait pour lui de rassembler un grand nombre d'entretiens avec les écrivains en vogue, ceux dont l'oeuvre témoignait de l'« évolution littéraire », alors en cours.
Parmi les poètes interrogés figurait Stéphane Mallarmé. Projeté en 1884 sur le devant de la scène littéraire par le roman de Joris-Karl Huysmans A rebours et par l'étude de Verlaine intitulée Les Poètes maudits, celui-ci connaissait une forme — il est vrai très ambiguë — de notoriété. Rassemblant autour de lui nombre de jeunes écrivains, il passait en effet pour le maître secret d'une obscure et nouvelle école poétique. Ses textes — rares et d'une grande difficulté — déroutaient encore ceux qui n'y percevaient qu'hermétisme gratuit et fascinaient déjà ceux qui y découvraient l'une des oeuvres les plus abouties de la poésie française.
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- « Nommer un objet, prétend Stéphane Mallarmé, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve... Il doit y avoir toujours énigme en poésie, et c'est le but de la littérature, — il n'y en a pas d'autres — d'évoquer les objets. » (Sur l'Évolution littéraire : réponse à l'enquête de Jules Huret, 1981.) En vous fondant sur des exemples précis, vous essaierez de commenter cette conception de la poésie chez Mallarmé.
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