Natura non facit saltus

« Natura non facu sa/tus La nature ne connait pas de discontinuités Cette maxime universellement célèbre est empruntée au chapitre 27 de la Philosophia botanica de Linné : mais en réalité le concept selon lequel rien ne se produit dans la nature qui ne soit la conséquence d'un phénomène précédent est déjà exprimé par Aristote (cf.

en particulier Historia Animalium, 1,.

588b 4 sq.

; 681 a 12 sq., et Maxime de Tyr, 15, 4 ; cf.

aussi le topos selon lequel rien ne naît jamais de rien (cf.

n.

79).

L'expression Die Nature übertritet niht est déjà attestée au quatorzième siècle chez Maitre Eckhart (2 ..

124 Pfeiffer) et on lit une phrase semblable sous la plume de Leibniz (Nouveaux Essais, 4, 16), qui s'en servit pour critiquer Newton et contester sa théorie des atomes, c'est-à-dire l'existence de quantités indivisibles ; on pourrait également citer la variante Natura non /acit saltum que repéra Fournier dans un petit ouvrage, intitulé Discours véritable de la vie et mort di, géant Theutobocus, et qu'il fit réimprimer ( Variétés historiques et littéraires, 9, 247-248; cf.

aussi Esprit des autres, 6). Nombreuses sont les reprises littéraires : cf.

Tennyson (Nothing will die servant de titre à l'une des Juvenilia, dont le vers 30 affi1111e que The world was never made; / lt will change, but il wi/1 not _fade) ; Goethe.

dans un entretien avec F.

W.

Riemer le 19 mars 1807 (Mitteilungen iïber Goethe, 311 ; cf.

2, 163 Biedermacher) ; soulignons qu'elle s'appliqua à d'autres domaines que les sciences: cf.

Giulio Natta à propos des macromolécules lorsqu'il reçut le prix Nobel le 12 décembre 1963 ; Arthur Schopenhauer (Parerga et Paralipomena, 2..

27 ; toujours chez A.

Schopenhauer, le Monde comme rolonté et comme représentation.

26: selon lequel il existe des sympathies d'épide1111e entre les hommes et les femmes, mais très peu de sympathies d'esprit, d'âme et de caractère: Leopardi (Petites œuvres ,,,orales.

Dialogue de Tristan et d'un ami) l'appliqua à l'histoire.

JeanPaul li, lors de son discours devant les membres de l'Union Catholique italienne des Enseignants des classes primaires, le 3 novembre I979, 1·utilisa pour décrire le développement de l'être humain, de l'enfance à I "âge adulte.. »