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Natura abhorret vacuum

Publié le 14/02/2022

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« Natura abhorret vacuum La nature a horreur du vide Cette phrase est empruntée au Pseudo-Bède (Sententiae philo.îophicae c·ollectae ex Aristotele atque Cicerone, PL 90t 1030b) et elle est généralement attribuée à Descartes (cf.

Principia Phi/osophiae, 3, 69 ; 4, 228), mais elle appartient en réalité à la tradition de l'école aristotélicienne, qui cherchait à expliquer de nombreux phénomènes physiques grâce au principe de l'Horror vacui (l'horreur du vide).

en contestant les théories des atomistes qui admettaient l'existence d'espaces vides. Signalons également un fragment d'Aristote ( 1, 1, 19) rapporté par Philon (De aeternitate mundi, 22) et par divers commentateurs (notamment Simplicius dans son Commentaire sur la Ph.vsique d'Aristote [9, 663-668]).

Dans la chrétienté orientale, le motif revient chez Grégoire de Nysse (Dialogus de anima et resurrectione, 46, 36) et les auteurs médévaux font le plus souvent allusion à la tradition aristotélicienne : cf.

Non est vacuum in natura de Johannes de Fonte (Auctoritates Aristotelis, 2, 130) et de nombreux passages de Raymond Lulle (lectura artis quae intitulata est brevis, 2, 284 ; liber de possibili et impossibili, 3, 1497 ; 3, 163S ; 4, l, 27 ; 5, 6, 216 ; Libri disputationis Raimundi Christiani et Homeri Saraceni .

2, 1, 675) et de Thomas d'Aquin (In Il Sententiam, 1, 1, 5, 4 ; Summa Theologiae, 3, 57.

5, 3 ; 3.

76.

5, 2 ).

Descartes reprit la théorie d'Aristote, mais la transposa sur un plan plus métaphysique: même l'espace qu'on croit vide contient quelque chose, puisqu'il contient une substance créée et qu'il se contient lui-même.

Pascal.

par contre.

sur la base d'expériences réalisées en haute montagne, arrivait à la conclusion que la Nature n 'avait aucune ho"eur pour le vide et que la véritable cause de certains phénomènes, tel que l'eau qui montait dans la pompe, était le poids de l'air.

L'expression Horror vacui.

surtout employée dans les milieux artistiques.

désigne la propension de certains peintres à remplir de façon presque obsessionnelle le moindre espace vide ; mais parfois la locution prend un sens plus juridique.

pour indiquer que toute intenuption serait impensable.

Citons enfin la reprise burlesque de Rabelais ( 1.

5), qui compare les ivrognes à des tonneaux percés; et sur le plan proverbial, la formule française la nature a ho"eur du vide, et son équivalent portugais A naturaleza tem hor,o, ao vacuo (cf.

Lacerda-Abreu 239).. »

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