Medio tutissimus ibis

« Media t•tissimus ibis Le milieu est le chemin le plus s1lr Cette devise, généralement comprise comme une incitation à la modération.

dérive des Métamorphoses d'Ovide (2, 137); c'est par ces mots que le Soleil confiait à regret son char à son fils Phaëton cri lui recommandant de ne pas monter trop haut, de peur d'embraser le ciel, ni de descendre trop bas, au risque d'enflammer la terre, mais de s'efforcer de rester entre les deux (le conseil ne servira à rien : Phaeton perdra le contrôle de l'attelage et Zeus se ve11a contraint de le foudroyer pour éviter des désastres encore plus graves).

Ovide reprenait peut-être un vers d'un fragment grec adespote (~ 6È µea6T11S' Èv nâatv àa4)aÀeaTÉpa, ), attesté par Stobée (4.

41, 51 ).

et que Nauck répertoriait pa1111i les fragments tragiques (547, 6).

mais sans doute s'agissait-il plutôt d'un fragment comique (cf.

fr.

909, 6 K.-A.)., comme l'ont démontré Hense (dans son commentaire du passage de Stobée) et Wilamowitz (Kleine Schriften., 1.

197).

Citons quelques parallèles : Quintilien ( 12, 10, 80: Tutissima .fere per medium via, >); un passage de l'Œdipe de Sénèque (vv.

890 sq.) et un autre de Celse (De medicina, 2, 1) : aetas media tutissima, >.

L'expression ovidienne fut reprise par plusieurs auteurs médiévaux : cf.

par exemple, Honoré d" Autun, De solis a.ffectihus, Pl 112, 107a ; un sermon anonyme [Pl 177.

1135c]; André de Saint-Victor, Expositio hislorica in Parabo/is, 424 ; Epistulae Guiberti, 38 ; 42 ; Pierre le Chan_tre, Verbum abbreviatum, 1, 66 [PL 205, 202d] ; 1, 71 (537b]; Martin de Léon, Sermones, PL 208, 1264d; Alain de Lille, De arte praedicatoria.

PL 210, 118d ; 161 c : Gautier de Châtillon, Carm, 6, 19, 4; Innocent Ill, Sermones de lempore, Pl 211, 339a; Guillaume Wheatley, Expositio in Boethii De consolatione philosophiae, 2, 8 : Polythecon ( 1, 568) ; elle servit d'hypotexte à saint Bernard de Clairvaux, De consideratione, 2, 19: locus medius tutus est,) (fo1111ule que reprendra Frowin d'Engelberg, Explanatio dominicae orationis, 2, 1) et elle figure parmi les sentences médiévales.

soit avec de légères variations foi 111~lles (cf.

notamment Walther 11837).

soit avec un contenu différent (cf.

14571 : Medium ten11ere beati.. »