«L’intérêt mal entendu n’est-il pas la cause la plus fréquente des actions contraires au bien général?» (Condorcet)
Publié le 05/10/2018
Extrait du document
— La catégorie de l’intérêt n’est pas naturelle. Elle est introduite par la société elle-même, par l’acquisition des biens et par la diffusion inégale du savoir. Il serait immoral, en soi, de considérer seulement son intérêt — même dans le cadre du bien général.
— En fait, les individus s’assemblent parce qu’ils réalisent leur dépendance : ils ont intérêt à ce que la société fonctionne bien. Les riches ont donc plus que les autres intérêt à ce que la paix prospère, pour favoriser le commerce, les échanges, etc. C’est la dialectique du maître et de l’esclave. On la retrouve non seulement à l’échelon national mais au niveau international car tout semble se mondialiser à l’heure actuelle.
— Niveau national: entreprises privées / fonction publique; hommes / femmes; capitale / province; les particularismes locaux, etc.
«
CORRIGÉ
Condorcet met en question le lien qui, dans une société, se noue
entre l'intérêt général
et l'intérêt particulier.
Autrement dit, il
aborde une grande question du XVIII< siècle, un moment où il
semble possible de légitimer en toute morale le pouvoir poli
tique.
Montesquieu et Rousseau, eux, supposent
à l'homme un
sens moral inné qui l'incite
à privilégier l'intérêt collectif par
rapport à l'intérêt particulier.
D'après Condorcet, l'homme pri
vilégie son intérêt particulier parce qu'il ignore son lien réel à
la collectivité.
li pose le problème suivant: faut-il attribuer à
l'ignorance de son propre bien la responsabilité des actes
contrevenant au bien
général? Nous allons donc tenter de com
prendre
le point de vue de Condorcet puis de l'appliquer à l'état
présent des sociétés.
1.
Thèse et présupposés de Condorcet
1.
La trahison possible du groupe
Selon Condorcet, la constitution de la famille sanctionne le pas
sage de
la nature à la culture; cette cellule de base permet à la
société
d'exister et à l'individu d'échapper au besoin puis de se
développer.
La difficulté réside dans
le fait que l'homme
devient une proie facile pour la manipulation idéologique
(Condorcet accuse l'Eglise, qui aliénerait l'esprit humain
...
).
Pour lui, celui qui enfreint la loi ne sait pas ce qu'il fait; autre
ment dit, Condorcet,
un savant, donne une explication « scien
tifique» de l'immoralité.
Il pose l'équivalence suivante:
connaître son bien propre = respecter le bien général.
2.
Les moyens de connaître le vrai
L'équation de Condorcet repose sur le postulat suivant: l'inté
rêt particulier se confond avec l'intérêt général.
En effet, pour
lui,
l'homme est bon par nature et possède des qualités morales
par lui-même.
Mais l'être humain doit réaliser sa propre nature
dans une société qui contribue
à développer ses dons et ne lui
impose pas un modèle qui, loin de
le faire progresser, l'enfer-.
»
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