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« Les mortels sont égaux ; ce n'est point la naissance, c'est la seule vertu qui fait leur différence. » Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet le prophète. Commentez cette citation. ?

Publié le 04/02/2010

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voltaire

En quatre-vingt-trois ans de vie, Voltaire a tout été. On le prend, dès 1718, pour le successeur de CorneilleF135 et de RacineF153, lorsqu’il fait jouer Œdipe. On joue d’ailleurs trois de ses pièces lors du mariage de Louis XVF173 avec Marie LeszczynskaF170 qui l’appelle “ mon pauvre Voltaire ”. Il est l’ami de Georges Ier, roi d’Angleterre. Il est celui de Frédéric II, roi de Prusse. Il est celui que le cardinal de RohanO906 fait embastiller. Celui qui est emprisonné à Francfort. Celui que l’impératrice Marie-Thérèse se refuse à accueillir. Voltaire est celui dont le public siffle les pièces comme Oreste et Nanine ou Le Préjugé vaincu. Et il est celui dont on couronne le buste sur la scène de la Comédie françaiseK015. L’Eglise l'exècre et c’est un abbé qui permet qu’il soit enterré. La vie de Voltaire est le récit d’une ambition. Il lui faut être aimé, il lui faut être riche. Il est encore le premier à concevoir que l’écriture peut être une arme. Et tous les genres lui sont bons pour imposer la raison et la tolérance. De l’essai que sont Les Lettres philosophiques (1734), au théâtre, Le Fanatisme ou Mahomet le prophète (1742) ou au conte, Candide ou L’Optimisme (1759), tout lui est bon, les rimes, la rigueur de la raison ou le rire, pour provoquer à prendre conscience. Le premier des ennemis de Voltaire est l’intolérance. C’est pour la combattre qu’il demande que soit réhabilité Calas, protestant de Toulouse, qui a été roué vif pour avoir été accusé sans preuves de l’assassinat de son fils. C’est toujours pour lutter contre l’intolérance que Voltaire se bat contre l’Eglise et son pouvoir. Généreux et cynique, Voltaire bouleverse son siècle. A vingt-quatre ans, il écrit à propos de lui-même : “ Je suis flexible comme une anguille et vif comme un lézard et travaillant toujours comme un écureuil. ” En cela, il n’a pas changé pendant soixante ans encore. 

Tous les hommes sont égaux à la naissance. Seule la conduite de leurs vies fait les différences.

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