« Les artistes les plus originaux ne sont pas nécessairement les plus incultes. Si rare et si hardie que soit une pensée, il ne se peut qu'elle ne s'apparente à quelqu'autre ; et plus grande est la solitude d'un artiste dans son époque, plus vive et plus féconde est sa joie à se retrouver dans le passé des parents.»
Publié le 11/09/2006
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Gide affirme, dans la première phrase de sa citation que pour être original, il ne faut pas nécessairement être inculte. En effet, être original c’est sortir de l’ordinaire mais pour pouvoir en sortir ne faut-il pas déjà le connaitre ? Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser du fait que quelqu’un d’inculte serait peut-être plus apte à innover car l’artiste se doit d’être cultivé afin, de justement, pouvoir cultiver son originalité. Il stipule ensuite qu’il est impossible qu’une pensée, qu’une idée soit totalement « détachée « de toute autre, pour exprimer cela, il utilise une double négation afin d’insister cette impossibilité totale. Il utilise le verbe « s’apparenter «, c’est-à-dire avoir des caractères communs, il ne parle donc pas de plagiat, il fait très certainement ici référence à la notion d’intertextualité. Ensuite il parle de la solitude de l’artiste en son temps mais peut-on dire qu’il existe des artistes réellement seuls en leur temps ? En effet, dans l’histoire de la littérature il s’inscrit surtout des mouvements (classique, romantique, etc.), donc un artiste appartient le plus souvent à un mouvement de son époque. Mais Gide ajoute par la suite que ces auteurs vont trouver alors refuge dans le passé littéraire. Ainsi, Gide nous expose ici son idée que l’artiste est forcément influencé, même quand il semble être très original, il est impossible qu’il n’ait pas été inspiré par un autre.
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- Renaissance L'idée que l'Italie du XVe siècle est le témoin d'une grande renaissance se fait jour parmi les écrivains et artistes de l'époque.
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