Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir. […] La force est une puissance physique; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c'est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir? " > Jean-Jacques Rousseau. Commentez cette citation.
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
Or, le propre du tyran qui règne par la force est de faire croire
que l'obéissance est
un devoir et ceci parce qu'il aurait le droit
de dominer.
Il cherche alors à faire passer sa domination pour
légitime.
Pensez ici aux élections truquées dans certains pays
où celui qui dirige est élu avec 99 % des voix, laissant croire
alors qu'il est
là par la volonté de tous.
Pensez aussi simplement
ici à
la célèbre fable Le loup et l'agneau de La Fontaine où le
loup qui va dévorer l'agneau parce qu'il est plus fort que lui
passe son temps à faire croire que son acte est légitime comme
s'il avait de bonnes raisons
de le faire.
Or, peu importent les
raisons, il le dévorera parce qu'il le domine par la force.
Cette
force est de l'ordre des faits,
elle n'est pas un droit, et parce
qu'elle n'est pas un droit, y obéir n'est pas un devoir, une
obligation,
on n'y obéit que par contrainte.
La force est physique : si je saute du haut d'une falaise, que je
le veuille où non, je tombe.
Ce n'est pas un devoir de tomber,
c'est une nécessité.
Il n'y a donc de devoir que lorsqu'un acte
de
la volonté est possible, lorsque je peux vouloir le suivre ou
non.
Faire son devoir implique de vouloir le faire.
Ainsi, on peut
me présenter comme un devoir de torturer mon ennemi, mais il
s'agit avant tout là d'un ordre, mon devoir, au contraire, est de
faire
ce qui relève de ma volonté.
Mais il m'est alors toujours
possible
de ne pas faire mon devoir, c'est pourquoi, d'ailleurs,
la force peut être parfois nécessaire pour me contraindre à le
faire..
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