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« Le coup d'État du christianisme, c'est d'avoir installé la fatalité dans l'homme. De l'avoir fondée sur notre nature. » André Malraux, La Condition humaine. Commentez cette citation.

Publié le 22/02/2010

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malraux

En faisant croire à une nature humaine profondément pécheresse, le christianisme rompit radicalement avec l'idée antique d'une fatalité extérieure à l'homme, pour la remplacer par une fatalité intérieure.

Ecrivain français, né le 3 novembre 1901 à Paris, mort à Verrières-le-Buisson le 23 novembre 1976. A dix sept ans, Malraux quitte l'Ecole supérieure et fréquente les musées, les théâtres et les bibliothèques. Il publie son premier article, "Des origines de la poésie cubiste" dans la revue "La Connaissance" dans lequel il témoigne de son admiration pour Max Jacob, Pierre Reverdy et Blaise Cendrars. A dix neuf ans, il devient directeur littéraire des éditions du Sagittaire, il rencontre Radiguet, Cocteau, Braque, Picasso et publie "Lunes de papier" en 1921. Il se marie avec Clara Goldschmidt, avec qui il aura une fille, Florence. Puis il voyage en Europe et entreprend avec son épouse, en 1923, une expédition dans la jungle cambodgienne. Mais l'aventure tourne mal. Il est accusé de pillage de ruines et condamné à trois ans de prison. Les pétitions des intellectuels et artistes français le sortent finalement de cette position difficile. Il revient en Indochine pour défendre les droits des Annamites, mais suite aux tracasseries de l'administration coloniale française il doit rentrer en France en décembre 1925. Cette expérience le marque profondément. Il rédige " La Tentation de l'Occident" (1926) recueil dans lequel il fait le bilan d'un monde en crise, où la foi s'est éloignée depuis la mort de Dieu. Au début des années trente, il publie trois romans: "Les Conquérants", "La Voie royale", et "La Condition humaine" qui reçoit le prix Goncourt en 1933. André Malraux devient à trente ans un écrivain de renommée internationale. L'actualité, l'histoire de la colonisation et de la lutte révolutionnaire en Asie, et la fiction sont étroitement mêlées, dans un langage au ton grave et lyrique où l'insignifiance de la vie est dominée par l'angoisse de la mort. Ses romans d'aventures et de guerres exposent les grands problèmes du XXème siècle. En 1929, il entre comme directeur littéraire chez Gallimard puis comme auteur en 1933. A cette époque, la montée du nazisme en Europe conduit Malraux à se rapprocher du communisme. Compagnon de route du PCF, il est invité à Moscou en 1934. Il y rencontre Staline, Gorki, Pasternak et Eisenstein. En 1935, il publie "Le Temps du mépris" et entre en lutte contre les fascismes européens. Au début de la guerre civile espagnole, il fonde l'escadrille Espana pour soutenir les républicains contre Franco. Il sera promu colonel. C'est à cette époque qu'il compose "L'Espoir" (1937), dont il fera une adaptation cinématographique avec "Sierra de Téruel" en 1938. Il publiera ensuite un ouvrage sur le langage cinématographique "Esquisse d'une psychologie du cinéma" (1946). Au printemps 1944, il rejoint la Résistance, commande jusqu'à la fin de la guerre la Brigade Alsace -Lorraine et participe à la libération de Strasbourg. Sa rencontre avec le Général de Gaulle en août 1945, marque un tournant dans sa vie. Il est l'un des fondateurs du RPF, et participe aux lancements du journal gaulliste "Le Rassemblement", et de la revue "L'Esprit de liberté". Alors que de Gaulle s'éloigne du pouvoir pendant la quatrième République, Malraux s'interroge sur le sens de la création artistique. En 1951, il publie "Les Voix du silence", "La Psychologie de l'art", Le Musée imaginaire", "La Création artistique" et "La Monnaie de l'absolu". C'est un passionné de Rembrandt, Michel-Ange, Vermeer et Goya, et un grand défenseur de l'Art moderne, de Manet à Picasso. Il publie trois volumes sur "Le Musée imaginaire de la sculpture mondiale" et " La Métamorphose des Dieux". En 1958, le Général de Gaulle revient au pouvoir, et Malraux est nommé Ministre des Affaires Culturelles. Il crée les Maisons de la Culture et organise de grandes expositions internationales. Durant toutes ces années, il sera l'ambassadeur de la culture française à l'étranger. Il rencontre Nehru et Mao-Tsé-toung. En 1967, il publie "Les Antimémoires" et en 1971, le récit de son dernier entretien avec le Général, sous le titre "Les Chênes qu'on abat". A la mort de Picasso, il rend hommage "au grand inventeur de formes", dans un ouvrage intitulé "La Tête d'obsidienne". A la fin de sa vie André Malraux revient sur la mort et la conscience de soi dans les ouvrages suivants: "Lazare" publié (1974), "Hôtes de passages" (1975), "Le Miroir des limbes" (1976). L'oeuvre d'André Malraux est une épopée du XXème siècle. En 1977 paraît "L'Homme précaire et la littérature" ouvrage consacré à cinquante ans de réflexion sur l'homme et sur l'art d'écrire. "L'empereur avait décidé que le plus grand peintre serait pendu. Alors on va le chercher, et on le pend en le laissant reposer sur ses doigts de pied, de façon que ce soit la fatigue qui le pende. Et il s'est mis à dessiner avec son doigt de pied des souris dans la terre, et elles étaient très belles. Alors les vraies souris ont grimpé sur lui et sont montées jusqu'à la corde qu'elles ont coupée. (...) Comme par la magie d'un mythe où l'art prolonge la vie, le temps s'est arrêté". "Le Miroir des limbes" (Exergue, 1976).   

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