La volupté unique et suprême de l’amour gît dans la certitude de faire le mal Baudelaire
Publié le 14/09/2015
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«Entendez-vous ces soupirs, prélude d’une tragédie de déshonneur, ces gémissements, ces cris, ces râles? Qui ne les a proférés, qui ne les a irrésistiblement extorqués? Et que trouvez-vous de pire dans la question appliquée par de soigneux tortionnaires?»
— Baudelaire en arrive à cette conclusion :
«Moi, je dis: la volupté unique et suprême de l’amour gît dans la certitude de faire le mal. Et l’homme ' ' la femme savent de naissance que dans le mal se trouve toute volupté. »

«
---------------'"'
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recevoir ou seulement l'accomplissement d'un devoir
civique
- Baudelaire en arrive à cette conclusion :
«Moi, je dis : la volupté unique et suprême de l'amour
gît dans la certitude de faire le mal.
Et l'homme '· la
femme savent de naissance que dans
le mal se trouve
toute volupté.
»
Par cette phrase, c'est l'opinion commune que Baude
laire retourne totalement.
Affirmant que
le Mal est le
Bien suprême,
il pose que l'amour, loin d'être une des
expressions de ce Bien, ne vaut que
d'être l'expérience
du Mal
et de sa volupté.
L'affirmation serait totalement
incompréhensible
si nous n'en avions tous au fond de
nous-mêmes expérimenté l'absolue vérité.
Ce que déclare Baudelaire, c'est qu'il ne peut
y avoir
de volupté que dans la perversité, c'est-à-dire dans la
décision délibérée de commettre un acte dont nous
savons tout à fait qu'il est mauvais.
Ces propos, en
particulier, donnent une résonance nouvelle au titre
-
Les Fleurs du mal- que Baudelaire a choisi pour son
principal recueil de poèmes .
..,..
On comprendra peut-être mieux l'affirmation de
Baudelaire après un détour par deux œuvres capitales
de notre littérature : celle de Sade
- que Baudelaire
connaissait- et celle de Georges Bataille (1897-1962),
pour lequel Sade et Baudelaire étaient des références
maJeures.
C'est Sade qui, avec
le plus de force, a répété tout au
long de son œuvre que
le crime était la forme la plus
haute de la jouissance
- le crime que l'on commet
comme celui que l'on subit.
Par lui, le libertin nie à la
fois la société, Dieu
et même jusqu'à la Nature, s'affir
mant ainsi comme libre et découvrant dans sa violence
et dans son excès la seule forme authentique d'exis
tence..
»
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