LA VÉRITÉ ET L'ERREUR
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
En revenant sur un passé d\'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l\'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation.
Face au réel, ce qu\'on croit savoir clairement offusque ce qu\'on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l\'esprit n\'est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l\'âge de ses préjugés. Accéder à la science, c\'est spirituellement rajeuni,; c\'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé.
La science, dans son besoin d\'achèvement comme dans son principe, .s\'oppose absolument à l\'opinion. S\'il lui arrive, sur un point particulie1; de légitimer l\'opinion, c\'est pour d\'autres raisons que celles qui fondent l\'opinion; de sorte que l\'opinion a, en droit, toujours tort. L\'opinion pense mal; elle ne pense pas: elle traduit des besoins en connaissances.
«
LA
VÉRITÉ • 235
« Revenir sur un passé d'erreurs, trouver la vérité en un
véritable repentir intellectuel», cela signifie d'abord que la
connaissance scientifique ne se fait pas ex nihilo.
Elle se fait
toujours « contre une connaissance antérieure», c'est-à-dire
par la destruction « des connaissances mal faites » :
« Face au réel, ce qu'on croit savoir clairement offusque
ce qu'on devrait savoir.
Quand il se présente à la culture
scientifique, l'esprit n'est jamais jeune.
Il est même très
vieux, car il a l'âge de ses préjugés.
Accéder à la
science, c'est spirituellement rajeuni,; c'est accepter une
mutation brusque qui doit contredire un passé.
»
L'esprit scientifique ne peut donc se fonner que par une
rupture radicale avec les préjugés et plus généralement avec
tout ce que l'on croyait savoir.
Pourquoi une rupture
radicale? Parce qu'on ne détruit pas les erreurs une à une
facilement.
Elles sont solidaires, coordonnées.
L'erreur n'est
pas simple privation ou manque, elle est une fonne de
connaissance.
L'esprit scientifique ne peut, selon une for
mule de Bachelard, « se f01mer qu'en se réf01mant »,
c'est-à-dire en détruisant l'esprit non scientifique.
D'emblée, l'esprit scientifique est contraire à l'opinion,
c'est-à-dire à la connaissance commune.
Fondée sur notre
perception immédiate des choses ou sur l' ouï-dire, liée à
notre tendance à ne retenir des choses que ce qui est utile à
la vie, l'opinion est incertaine.
Elle ne peut donc qu'entraver
la recherche de la vérité et le scientifique ne doit pas se
contenter de.
la rectifier sur des points particuliers, il doit la
détruire:
« La science, dans son besoin d'achèvement comme dans
son principe, .s'oppose absolument à l'opinion.
S'il lui
arri ve, sur un point particulie1; de légitimer l'opinion,.
»
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