... la France deviendrait ainsi la colonie de ses anciennes colonies. Edouard Herriot

"Dans le cadre de l'Union française, ils (les peuples) pourront choisir soit un statut d'Etat libre lié à la France par un traité international, soit une autonomie politique, soit une intégration complète à la République." M. SENGHOR. C'est du racisme! Je ne vous demande pas, pour l'instant, de m'expliquer la différence que vous faites entre un régime d'autonomie et un régime d'Etat libre. M. EDOUARD HERRIOT. Ce n'est pas ce que demandent ceux qui désirent, comme nous le désirons, pour les territoires d'outre-mer une liberté aussi large que possible. Mais, dites-vous, un de ces territoires d'outre-mer pourra être lié à la France par un traité international dans le cadre de l'Union française. Qui ne voit qu'il y a là une terrible contradiction, non pas seulement dans les termes mais dans la logique profonde, entre votre v-lonté — j'en suis sûr — entre l'esprit de la fédération et ce texte qui, dès maintenant, se révèle inadmissible. M. FÉLIX-TCHICAYA. En somme, monsieur le Président, vous ne voulez pas nous reconnaître la qualité de citoyen? M. LE PRÉSIDENT. Mon cher collègue, je vous prie de ne pas interrompre; vous aurez la parole à votre tour. M. EDOUARD HERRIOT. Ne déformez pas ma pensée. Comment ma parole peut-elle vous paraître équivoque alors que je viens de vous dire qu'au contraire je voulais un fédéralisme sincère? Ce que je dis, c'est ce qu'a proposé la conférence de Brazzaville... M. FÉLIX-TCHICAYA. La conférence de Brazzaville est dépassée!