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j'ose presque assurer que l'état de réflexion est un état contre nature, et que l'homme qui médite est un animal dépravé. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes Rousseau, Jean-Jacques. Commentez cette citation.

Publié le 22/02/2012

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« affirmait que l'homme n'était qu'un roseau, mais qu'il - était un roseau pensant et que sa dignité, sa grandeur tenaient dans cette aptitude à penser.

Rousseau ren­ verse complètement les termes de l'équation.

Il con­ serve l'idée, difficile à nier, d'une part d'animalité dans l'homme, mais la vie en société et la pensée elle-même sont envisagées d'une façon négative. Sentant la relative énormité de ce qu'il va avancer, Rous­ seau prend ses précautions ( « 1'ose presque assurer.

..

») ; il n'en reste pas moins que le fait de penser est assimilé à une déprav ation, c'est-à-dire à un égarement hors des voies qui conduisent au bien.

La suite du développenient permet d'expliquer cette formule provocante: «Je ne vois dans tout animal qu 'une machine ingé­ nieuse à qui la nature a donné des sens pour se remon­ ter elle-même, et pour se garantir, jusqu 'à un certain point, de tout ce qui tend à .la détruire, ou à la déran­ ger.

J 'aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine, avec ce(te différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concourt aux siennes, en qualité d 'agent .

libre.

L'un choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté; ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il iui serait avantageux de le faire, et que l ' homme s 'en écarte sou­ vent à son préjudice.

C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des ta� de fruits, ou de grain, quoique l'un et l ' autre pût très bien se nourrir de l ' aliment qu 'il dédaigne, s'il s' était avisé d'en essayer; c 'est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès, qui leur causent la fièvre, et la mort; parce que l'esprit déprave les sens, et que la volonté p�rle encore, quand la nature se tait.

» Sur un plan purement physique, la pensée altère la pureté de l'instinct et nuit de ce fait à la santé.

Sur le. »

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