Je hais les livres ; ils n'apprennent qu'à parler de ce qu'on ne sait pas. Jean-Jacques Rousseau
Publié le 22/02/2012
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Dès son premier ouvrage théorique, le Discours sur les sciences et les arts (1750), Rousseau attirait déjà l'attention sur la corruption entraînée par la civilisation et « les désordres affreux que l'imprimerie a déjà causés en Europe ». Depuis lors, cet homme, qui passa sa vie à lire et à écrire, ne cessa d'alerter ses contemporains sur les dangers de la lecture. Il le fait en particulier dans Émile ou De l'éducation (1762), un livre à mi-chemin du traité pédagogique et du roman. Condamnant une éducation purement verbale, qui ne s'appuie que sur des mots — mal compris de l'élève — et non sur des idées, des faits ou des sentiments, il écrit dans cet ouvrage (Livre III) :
«Je hais les livres ; ils n'apprennent qu'à parler de ce qu'on ne sait pas. On dit qu'Hermès grava sur des colonnes les éléments des sciences, pour mettre ses découvertes à l'abri d'un déluge. S'il les eût bien imprimées dans la tête des hommes, elles s'y seraient conservées par tradition. Des cerveaux bien préparés sont les monuments où se gravent le plus sûrement les connaissances humaines.»
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