« J'ai assez vécu pour savoir que la différence engendre la haine » Commentez et critiquez cette citation de Stendhal.

« l'échange est possible et qu'il ne nie pas pour autant l'originalité des deux termes de la relation.L'échange des cultures permet à chacun de s'enrichir et d'évoluer.

Sans cela, chaque culture resterait enfermée surelle-même et figée.

En effet, un pays qui tend à s'enfermer sur ses seules productions n'évolue pas énormément.Cet échange suppose donc une certaine relation d'amitié ou de sympathie entre les cultures.Ce n'est pas différence elle-même qui donne naissance à la haine.

C'est bien l'attitude du sujet qui engendre cettehaine, ce sentiment de rejet.

Ce n'est donc pas à la différence qu'il faut s'arrêter mais sur l'individu lui-même.

Il faut s'astreindre au respect et essaie de s'ouvrir à l'autre - Pourtant, même si la réalité nous donne des exemples de haine, faut-il l'accepter et si conformer ? N'est-il pas dudevoir de chacun de changer les choses et d'essayer de se changer soi-même ?Nous l'avons dit la différence fonde mon identité et c'est bien plutôt ma relation au monde qu'il faut interroger.

Si lahaine trouve son origine dans la peur et dans l'incompréhension, il faut d'abord que j'essaie de ne pas considérerl'inconnu comme dangereux.

Ceux qu'il faut d'abord considérer, c'est l'unité, la ressemblance fondamentale entre lesêtres humains.

En effet, nous faisons tous partie de l'humanité.

En ce sens, nous avons des caractères en commun,notamment la possession de la raison qui fonde toute dignité.

L'autre diffère peut-être sur certains critères deculture, de morphologie ou d'idées mais n'est-il pas tout autant que moi un être humain qui pense, qui souffre, quiéprouve du plaisir.

De plus, la différence apparaît au sein des choses qui ont des éléments identiques.

Aristotedéfinit ainsi la différence dans la Métaphysique : « Différent se dit des choses hétérogènes qui sont identiques sous quelques points de vue.

» C'est bien parce que les hommes partagent une origine commune qu'il est possible dedistinguer entre eux des éléments non-identiques.Pour Edgar Morin, il faut prendre conscience que nous sommes tous des "enfants de la terre à travers toute ladiversité des individus et des cultures qu'il faut absolument sauvegarder".

A ce point de vue, chaque être humaindoit nous inciter le respect.- Il faut aussi pratiquer la tolérance.

La tolérance est en quelque sorte la première étape qui me permet d'écouterles arguments d'autrui sans le faire taire ou le stigmatiser.

Elle me permet donc de m'ouvrir aux idées des autres etde réfléchir sur elles.

La tolérance est basée sur des faits de raison.

Pour Bayle, la connaissance humaine estlimitée : nous ne pouvons connaître la vérité, ni en déterminer les critères absolus.

Dès lors, nous ne pouvons pasjuger la différence, la hiérarchiser.

Merleau Ponty dans sa Note sur Machiavel avait remarqué à quel point les rapports humains sont en miroir, sont mimétiques : « chacun ressemble mystérieusement à chaque autre, méfiants'il est méfiant, confiant s'il est confiant ».

Dès lors, c'est à chacun d'essayer de vaincre sa peur et d'être confiantpour permettre à l'autre de l'être aussi.De plus, l'ouverture a autrui me permet à moi d'évoluer spirituellement mais aussi moralement.

En effet, enreconnaissant qu'il existe d'autres manières de voir le monde, sans nier l'humanité des autres cultures, revient àreconnaître la subjectivité, la relativité de mon point de vue.

La diversité, dans le respect, m'apprend ainsi l'humilitéet m'amène à réfléchir sur ma volonté de toute-puissance.

Ainsi, la réalité que nous avons tous les jours sous les yeux semblent donner raison à Stendhal.

Partout, nousvoyons la violence à l'œuvre pour réduire, anéantir les différences.

L'homme se cherche une identité et l'existencede la différence nous rend vulnérable, nous fait peur parce que nous ne la comprenons pas, ne la maîtrisons pas.Pourtant, est-ce la différence elle-même qui donne naissance à la haine ? L'admiration ou la sympathie semblentpouvoir naître de la différence.

Ce n'est pas la différence elle-même mais la nature humaine, la fragilité humaine quifonde la haine.

Or, pour réduire cette haine, ce qu'il faut c'est reconnaître en l'autre un être digne, qui fait partie dela même humanité que moi et qu'il me faut tolérer sa différence partielle.

L'expérience qu'a faite Stendhal n'est pasimmuable.

C'est à nous de la changer pour qu'il n'existe plus que des preuves opposées à elle.. »