« Il n’y a que deux choses qui établissent en fait notre identité à nos propres yeux : la permanence de notre caractère et l'enchaînement de nos souvenirs »
Publié le 10/02/2016
                            
                        
Extrait du document
les influences extérieures et aussi par une action interne qui est le fait de notre volonté. Parfois même le caractère se transforme d’une façon brusque et profonde, il est soumis à des « conversions » ; mais ces changements ne rompent pas les liens qui unissent l’existence antérieure à la crise et celle qui lui est postérieure, la première porte en elle le germe de la seconde et celle-ci conserve des traces de la première. La continuité n’est donc jamais rompue, et la permanence du caractère peut à bon droit être considérée comme jouant un rôle important dans la conscience que nous avons de l’identité de notre moi.
«
                                                                                                                            194 	DISSERTATIO~S 	PHILOSOPHIQUES 	
DÉVELOPPEJ\ŒNT 	
I.
                                                            
                                                                                
                                                                    -	L'identitè 
du  moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    	L'unité 	et 	l'identité 	du 	moi 	sont 	les  pos	
tulats 	de 	notre 	vie 	pratique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Mais  ces con
cepts 	
d'unité 	et 	d'identité 	sont 	surtout 	
employés 	dans 	un 	sens 	mathématique 	et  ils  en retiennent  ici 	
quelque 	chose 	qui 	peut 	fausser ce 	qu'éprouve 	la 	conscience 	
et 	soulever  des 	problèmes 	que 	la 	réalité ne comporte 	pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
L'identité 	du 	moi 	implique 	en 	efl'et 	un 	changement 	continu.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Si 	restreinte 	que 	soit  la portion  de 	la 	conscience 	que 	nous 	
mettons 	en observation,  le moi 	apparaît 	toujours 	comme 	
quelque 	chose 	qui 	à la  fois 	change 	et à la  fois  reste 	identique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Pour 	expliquer 	cette 	contradiction 	apparente 	entre 	l'identité 	
elu 	moi 	et 	les 	changements 	continuels  qui se 	produi~ent 	en 	
nous, 	différentes  théories ont été proposées,  et en 	particulier 	
on  a 	prétendu 	« qu'il 	n'y  a que 	deux 	choses 	qui 	établissent 	en 	
fait  notre  identité 	à nos 	propres 	yeux 	: la 	permanence 	de 	
notre 	caractère  et 	l'enchaînement 	de nos  souvenirs 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Sous  les 	clifl'érentes 	modifications 	qui 	II.
                                                            
                                                                        
                                                                    -	La 	perma-	nous  affectent, 	il 	y  a en 	efl'et 	un 	premier 	nence 	du 	caractère.
                                                            
                                                                                
                                                                    	élément 	de 	permanence 	dans 	les tendances 	qui 	nous 	sont 	propres 	et 	composent 	notre 	
caractère.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Chaque 	homme 	a sa 	manière 	propre 	de 	sentir, 	de 	
penser 	et 	d'agir, 	son 	« indice  de réfraction 	morale 	JJ qui 	le 	
distingue 	de tous  les autres.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Sans 	cloute  le caractère 	n'est 	pas 	
absolument 	immuable; 	il est 	sujet 	lui-même 	à des 	variations 	
causées 	par 	les  influences 	extérieures 	et 	aussi 	par 	une 	action 	
interne 	qui 	est  le fait  de 	notre 	volonté.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Parfois 	même 	le 
caractère  se transforme 	
d'une 	façon 	brusque 	et 	profonde, 	il 	
est 	soumis 	à des 	« conversions 	» ; mais 	ces 	changements 	ne 	
rompent 	pas  les liens 	qui 	unissent 	l'existence 	antérieure 	à la 
crise  et celle 	
qui 	lui 	est  postérieure, 	la 	première 	porte  en elle 
le 	
germe 	de 	la 	seconde  et celle-ci  conserve  des traces  de 	la 	
première.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	continuité 	n'est 	donc 	jamais 	rompue, 	et 	la 	
permanence 	du 	caractère 	peut 	à bon 	droit 	être  considérée 	
comme 	jouant 	un 	rôle 	important 	dans 	la 	conscience 	que 	
nous 	avons  de l'identité  de 	notre 	moi..
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Expliquer et discuter cette formule d'un philosophe : « Il n'y a que deux choses qui établissent en fait notre identité à nos propres yeux : la permanence de notre caractère et l'enchaînement de nos souvenirs »
 - NATURE DES CHOSES SELON LEURS PROPRES PRINCIPES (De la) de Bernardino Telesio
 - On a vu des fanatiques en tous les temps, et sans doute honorables à leurs propres yeux.
 - PRÉFACE Je vous promets, lecteur, quatre choses capables de vous obliger à quelque attention, et desquelles je vous mettrai quelques traits devant les yeux en cette préface.
 - « On peut en effet avoir objectivement raison quant au débat lui-même tout en ayant tort aux yeux des personnes présentes, et parfois même à ses propres yeux. » SCHOPENHAUER, L'Art d'avoir toujours raison, 1864 (posthume).