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 Il faut souvent donner à la sagesse l'air de la folie, afin de lui procurer ses entrées.  DIDEROT. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

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« puissance prophétique, science politique ? « Moïse alla s'instruire dans la sagesse des Égyptiens » signifie seulement que ce grandlégislateur était devenu un savant.

Les Grecs ont qualifié la sagesse de vertu, afin de la distinguer de la connaissance.

Maiscomment définir la vertu ? « Prendre les choses comme elles sont et les employer comme les circonstances le permettent, c'est lasagesse pratique de la vie », écrira Jacques de Lacretelle.

Que l'on suive la pente d'une étroite gérance de la vie quotidienne, et lasagesse se réduira à la docilité envers les lois du monde.

« Sagesse » s'entend en plusieurs sens.

Est-elle vertu, savoir, prudence,génie visionnaire, don de l'esprit, puissance prophétique, science politique ? « Moïse alla s'instruire dans la sagesse desÉgyptiens » signifie seulement que ce grand législateur était devenu un savant.

Les Grecs ont qualifié la sagesse de vertu, afin de ladistinguer de la connaissance.

Mais comment définir la vertu ? « Prendre les choses comme elles sont et les employer comme lescirconstances le permettent, c'est la sagesse pratique de la vie », écrira Jacques de Lacretelle.

Que l'on suive la pente d'uneétroite gérance de la vie quotidienne, et la sagesse se réduira à la docilité envers les lois du monde.

Mais n’est-ce pas au fond unefolie de vouloir tout avoir, tout connaître, tout maîtriser ? La sagesse suprême n’est-elle pas au fond de reconnaître sa propreignorance ? De ne rien savoir ? Avant Montaigne, Rabelais dénonce l'inanité des débats, le fatras des thèses et antithèses, où l'intelligence n'est pas guidée parl'instinct du vrai.

Panurge incarne le type du sophiste, qui fait un mauvais usage de ses connaissances et de la dialectique.

Cesdoutes s'accentuent dans le Tiers Livre, qui est la mise à l'épreuve de l'encyclopédie contemporaine.

Chaque consultation faitapparaître la vanité de la science, qu'il s'agisse de la médecine, du droit, de la divination, condamnée par Rabelais comme ellel'était par l'Église.

Rien de plus savant que ce livre, où l'auteur multiplie les exemples érudits.

Mais, au fur et à mesure, Rabelaisdévalorise ces matériaux, à coup de citations inopportunes et de listes ineptes.

Il y a du Bouvard et Pécuchet dans cetteentreprise.

La conclusion est formulée par Panurge : “Je ne voy goutte, je n'entends rien.” Et le mot couillon est magnifié au centre du livre par deux longues litanies...

Quant au Quart Livre, il est peuplé d'individus aveugles, dont la solitude intellectuelleest symbolisée par Gaster : “À lui on ne peut rien faire croire, rien remontrer, rien persuader.” Or cette ignorance touche à la folie, grand thème de la geste rabelaisienne, et dont la critique a pu constater l'importance dansla littérature et dans l'art de la Renaissance.

Dans le Tiers Livre, Panurge, ce demi-fou, finit par consulter le fou Triboulet.

L'œuvreabonde en dialogues de fous, en divagations cousues de syllogismes absurdes.

Érasme n'avait-il pas écrit un Éloge de la folie,éloge ironique, où se manifestait le pouvoir universel de la folie, mais non sans ambiguïté ? Il se peut en effet qu'une certaine foliesoit supérieure à la prétendue sagesse.

Qui sait si le fou Panurge n'a pas des intuitions subites qui échappent totalement au sage etpédant Pantagruel ? Rabelais se garde de répondre, mais des travaux récents ont comparé cet ultime recours à la folie dans le Tiers Livre avec la folie supérieure reconnue par la pensée chrétienne, de saint Paul à Érasme.. »

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