« Il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit. » Descartes, Méditations métaphysiques, 1641. Commentez cette citation.
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
serait contradictoire car elle ne serait pas première, mais secondaire et dérivée.
Il la découvre en radicalisant son doute pour en faire apparaître la condition de
possibilité, qui est l'existence même de la conscience.
La connaissance de cette
vérité n'est pas discursive, mais intuitive : il ne faut pas lire
« je pense donc je
suis
», mais bien « je suis, j'existe ».
Comment connaître en effet une première vérité? Par le raisonnement, en la
concluant
d'une autre, ou directement, par elle-même, parce que l'on ne peut
en douter? Qu'est-ce que l'évidence?
Argumentation
Je peux, premièrement, douter des vérités sensibles connues par expérience: les
sens qui nous les font connaître ont pu nous tromper une fois; or la raison et
la prudence veulent que l'on doute de ce qui a pu nous tromper ainsi.
Le doute
est alors hyperbolique et naturel.
Il frappe tous
les corps et le monde extérieur
en général.
Or je peux aussi, deuxièmement, douter des vérités de raison qui sont immédia
tement gravées dans la conscience sans rien devoir aux sens, car rien ne m'assure
que celui qui
les y a inscrites est bon plutôt que mauvais en raison du doute qui
m'habite déjà.
De naturel, celui-ci devient alors métaphysique.
Il frappe alors
tous
les contenus de conscience sans exception.
Mais il parvient ainsi à sa limite
et permet de découvrir une première vérité.
Même s'il existe un malin génie qui
me trompe, il ne peut faire qu'il soit faux que je ne sois pas lorsque je pense,
car
pour qu'il me trompe il faut justement que je sois.
La fausseté laisse place
à la vérité et l'on sort
du doute, par réflexion, en découvrant son présupposé.
La condition de possibilité
du doute, l'existence de la pensée, est elle-même
soustraite au doute.
Douter du contenu de la pensée ne peut que renforcer la
certitude de son existence.
J'existe donc d'abord en tant qu'être pensant.
C'est une certitude métaphysique,
une première vérité que
l'on connaît sans l'avoir déduite d'une autre, puisque
l'on doutait de tout.
Elle
se connaît immédiatement, par elle-même, de façon
intuitive et
non discursive: elle est évidente.
Il faut admettre que la pensée est
indépendante
du corps, et qu'elle existe en soi, puisqu'on la connaît sans lui.
Elle a une existence substantielle.
C'est la thèse de Descartes..
»
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