GUIZOT : Enrichissez-vous ! Commentez cette citation.
Publié le 17/01/2022
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François Guizot (1787-1874) fut le ministre de coeur de Louis-Philippe Ier, celui dont les idées se rapprochaient le plus des siennes et qui, par conséquent, était le plus disposé à le laisser gouverner réellement.
Du fait du système électoral en vigueur, le « pays légal « ne comptait guère que 250 000 citoyens actifs, ceux qui payaient au moins 200 F d'impôts.
La chambre élue par eux comportait presque exclusivement de riches bourgeois, qu'une caricature de l'époque a représentés avec, comme légende : « le ventre législatif «.
Conservateur à l'extrême et ennemi de toute aventure à l'extérieur, Guizot donna comme mot d'ordre à la bourgeoisie :
« Enrichissez-vous ! «
Son conseil fut suivi : l'industrie et le commerce firent de gros progrès, et le règne de Louis-Philippe fut l'âge d'or de la bourgeoisie.
«
représentatives.
Mais il ne s'agit pas, pour autant, de donner le véritable pouvoir au peuple : celui-ci, affirme Guizotde concert avec les libéraux, serait incapable de l'exercer de manière autre que perverse et dangereuse.
Guizots'est donc toujours refusé à accorder le suffrage universel.
La monarchie de Juillet reposait sur le principe dusuffrage censitaire, c'est-à-dire que seuls les individus disposant d'une fortune suffisante pour avoir à payer le «cens » (le niveau d'impôt requis) étaient autorisés à voter pour élire les représentants de la nation.
En résumé, seulsles riches étaient tenus pour des citoyens suffisamment responsables pour pouvoir influer sur le destin de leur pays.Que restait-il aux autres? A s'enrichir pour appartenir enfin à la part responsable de la Nation, s'émanciper ainsi etparticiper à la prospérité de la collectivité à laquelle ils appartenaient.
C'est une autre solution, cependant qu'ilschoisiront en 1848, en renversant le gouvernement de Guizot que son immobilisme avait rendu insupportable, et enétablissant la Seconde République.
Dans un ouvrage qui fait référence en ce domaine, Les droites en France, le politologue et historien René Rémonddistingue, au sein de la droite française, trois familles essentielles : les légitimistes, fidèles à la monarchie françaiseet aux principes de l'Ancien Régime, les orléanistes, monarchistes eux aussi mais ouverts au monde moderne et enprise sur les transformations économiques et sociales de leur temps, les bonapartistes enfin, représentants d'unedroite plus autoritaire et plus populaire, ceux qui vont très vite prendre le pouvoir après la chute de Guizot.Dans cette classification, Guizot se range totalement au sein de la famille orléaniste.
Principal ministre de Louis-Philippe, il incarne tout à fait le libéralisme économique qui la caractérise.
Utile pour réfléchir sur le XIX' siècle, latypologie de René Rémond est tout aussi précieuse pour comprendre les clivages politiques d'aujourd'hui.
En effet,ces trois familles se partagent aujourd'hui encore la droite, ou plutôt les droites françaises.
La famille légitimiste desnostalgiques de l'ordre ancien où pourraient se regrouper les intégristes catholiques, les royalistes et, dans unecertaine mesure seulement, le Front national; les bonapartistes, toujours à la recherche d'un homme fort qui, auXXe siècle, ont trouvé en de Gaulle une figure césarienne digne de Napoléon I" ou du moins de Napoléon III; lesorléanistes enfin, qu'on préfère aujourd'hui nommer libéraux, mais qui, en économie comme en politique, partagent laplupart des convictions de Guizot : volonté d'un Etat limité permettant au pays de s'engager, grâce à la libreentreprise, sur la voie de la prospérité.
Le parallèle semblera outré entre les libéraux d'aujourd'hui et les orléanistes d'hier? On rappellera simplement que M.Raymond Barre, il y a quelques années, au plus fort de la crise, avait conseillé aux chômeurs de fonder leur propreentreprise plutôt que de se désoler sur leur sort et d'accuser la conjoncture...
ou le gouvernement.
Version modernedu conseil de l'un de ses lointains prédécesseurs, ce Guizot qui avait accepté la présidence d'une société dont leseul nom était tout un programme : « Aide-toi, le ciel t'aidera.
».
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