Ferrum rubigo consumit
Publié le 12/02/2022
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Ferrum rubigo consumit
La rouille ronge le fer
L'image, sous cette fo1111e, dérive de Quinte-Curce (7, 8, 1S) et elle rappelle que même ce qui paraît indestructible finit par disparaître :
Quinte-Curce, dans le même passage, cite également l'exemple du lion
qui sert parfois de pâture aux petits oiseaux (cf.
n.
236), pour signaler
que même les plus forts et les plus puissants peuvent avoir quelque
chose à craindre des plus petits et des plus faibles; chez Properce
(2, 25, 15 sq.) l'épée mangée par la rouille figure aux côtés de la pierre
creusée par l'eau (cf.
n.
1271) ; chez saint Jérôme (Ep., 98, 19) le fer
rouillé, les yeux infectés et le corps dévasté par la fièvre symbolisent
l'action pernicieuse des dogmes hérétiques, et chez Sénèque le Rhéteur,
le fer attaqué par la rouille symbolise les effets néfastes de l'oisiveté
(Controversiae, 2, 2, 8).
On lit d'autres reprises dans le Fecunda Ratis
d'Egbert de Liège ( l, 38) et chez Guillaume de Conches (Dogmaticon
Philosophiae, 4, 1, 1), où l'expression est appliquée au soc qui ne sert
pas, de même que dans le Polythecon ( l, 263 ).
Un vers de Virgile prend
également une signification voisine (Géorgiques, l, 49S: Exesa inveniet scabra robigine pila, >) et il fut cité notamment par William Ewart
Gladstone, si 1'on en croit la biographie écrite par John Morley
( 1, 452).
Toutes nos langues européennes possèdent un équivalent du
proverbe français la rouille ronge le fer, qui souligne l 'eflicacité d'une
action lente et patiente qui finit toujours par vaincre et triompher des
résistances les pl us tenaces (cf.
Arthaber 1202 ; Lacerda-Abreu 31 5 ;
Mota 39); pa1111i les variantes, signalons en allemand Der Rosi frisst
tlt1.5 Eisen und die Sorge den Menschen ; en français En limant on fait
t,/ 'z,ne poutre une aiguille et en portugais A ferrugem gasta mais do que
tJ 11s0 ou o trabalho..
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- Étymologie Emprunt à l'italien ferroviario, 'relatif au chemin de fer' ; du latin classique ferrum, 'fer', et via, 'voie'.