Devoir de Philosophie

« Est beau ce qui plaît universellement sans concept. » Kant, Critique de la faculté de juger, 1790. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

kant

Toutefois, le dernier point de cette formule kantienne peut nous donner encore à penser : si le beau est ce qui plaît universel-

lement sans concept, nous sommes renvoyés à l'impossibilité d'une définition conceptuelle du beau, nous sommes renvoyés à son secret. Peut se retrouver alors une problématique fonda-mentale de la question de l'art et du beau :  il  y  a des œuvres d'art, mais sommes-nous en mesure de définir ce qu'elles sont? Définir l'art, n'est-ce pas une position contradictoire? Reste en dernier point à se demander si la question de l'art doit se réduire à celle de la beauté. 

kant

« que le beau est ce qui plaît universellement ne consiste pas à dire que tout le monde trouve nécessairement les mêmes choses belles, mais que tout le monde devrait les trouver belles.

Face à une belle œuvre, j'ai le sentiment que tout le monde devrait la trouver belle.

Dire : « C'est beau », c'est faire comme si la beauté était une qualité de l'objet, comme si l'objet était objec­ tivement beau.

Or, le seul élément qui s'impose objectivement à moi est mon état subjectif.

Ainsi, s'il y a universalité du beau, cette universalité est sans concept, contrairement au bon.

En effet, je ne peux définir objectivement le beau.

Si nous possé­ dions un concept du beau, nous aurions des critères objectifs de jugement, nous pourrions classer objectivement les œuvres en belles et laides comme nous pouvons le faire avec ce qui est vrai ou faux, bon ou mauvais.

En résumé, face à une œuvre, je considère que tout le monde doit la trouver belle, mais je ne possède aucun concept pour le déterminer objectivement.

On pourrait être amené à penser tout de même que le beau reste une affaire de goût, dire que l'agréable et le beau se confondent.

Pourtant, nous l'avons vu, la langue elle-même nous montre qu'ils ne se confondent pas (je ne dis pas« c'est beau pour moi»).

Kant n'affirme pas pour autant ici que l'universalité du jugement existe dans les faits, tout le monde ne dira pas nécessairement face à la même œuvre qu'elle est belle.

Il nous dit simplement que tout le monde devrait trouver ça beau.

Est-ce à dire que la beauté est relative? Non, elle est universelle même si les jugements ne sont pas unanimes.

En dernière instance, nous voyons bien que refuser cette univer­ salité, dire que tout est relatif, c'est finalement s'interdire de parler du beau et par conséquent ici de l'art.

Si la belle œuvre n'est qu'affaire de goûts relatifs, alors tout objet peut être une œuvre et plus rien ne nous permet de distinguer ce qui est une œuvre de ce qui n'en est pas.

Refuser cette universalité, c'est ruiner la question du beau.

Toutefois, le dernier point de cette formule kantienne peut nous donner encore à penser : si le beau est ce qui plaît universel-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles