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Esse oportet ut vivas, non vivere ut edas

Publié le 14/02/2022

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« Ess~ oportet ut vivas, non vivere 111 edas Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger Cette expression provient de la Rhetorica ad Herennium (4, 28, 39), qui s'en sert pour illustrer la figure rhétorique de la commutatio (c'est-à-dire la répétition de deux verbes ou de deux substantifs de terminaison inversée): on notera que la structure est mise en relief par l 'homéotéleuthe vivas - edas (sans doute bien meilleure que la version edis : cf.

à ce sujet, les arguments de A.

Traina, Forma e suono, Rome, 1977, 51-54, et, pour la thèse inverse - dont les arguments sont plus > - G.

Calboli, > 14, 1966, 212-218).

Il s'agit en réalité d'un adage de Socrate (repris par Diogène le Cynique, 183 Giannantoni) ainsi qu'en témoignent divers auteurs grecs et latins (Aristote, Prob/emata, 949b 37-9S0a 16; Athénée, 4, 158f; Diogène Laërce, 2, 34 ; Plutarque, Quomodo adu/escens poetas audire debeat, 4, 21 e ; Aulu-Gelle..

19, 2, 7 ; Macrobe, Saturnalia, 2, 8, 16 ; Pie11e de Blois, Ep., 85 [PL 207, 261 a]).

La fo111aule employée par Quintilien - toujours pour illustrer ce qu'est l'àvTLµeTa~oÀ~ c'est-à-dire la > - a sans doute davantage de force (9, 3, 85 : Non ut edam vivo, sed ut vivam edo, >) et Grégoire le Grand la transpose sur le plan religieux en écrivant : non quod ideo praedicent ut alantur, sed ideo alantur ut praedicent, > {Moralia in Job, Pl 16, 111 a) ; la version de Gaudence de Brescia est quant à elle plus générique (Sermones, 15 [PL 20, 954b)).

Toutes nos langues européennes ont conservé une expression ()U un proverbe semblable à notre //faut manger pour vivre et non pas ,·ivre pour manger (en italien Si deve mangiare per vivere e non vivere /Jer mangiare ; cf.

Arthaber 748 ; Mota 70 ; Lacerda-Abreu 212 sq.

; Schwamenthal-Straniero 5275) ; et une variante substitue le verbe au verbe .

Parmi les reprises, signalons celle de Calvin dans son Commentaire sur la première Epitre aux l"orinthiens ( 10, 31) et celle de Molière dans l'avare (3, 1), où elle sert de prétexte au protagoniste pour justifier son avarice.. »

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