Eh ! monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Commentez cette citation de STENDHAL.
Publié le 17/09/2011
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L'argent ne constitue donc pas un important sujet dans le roman, car, contrairement aux gens de son époque, le personnage principal ne semble pas s'en préoccuper. Il est néanmoins abordé à travers d'autres personnages, comme le père de Julien, ou M. de Rénal: "- Eh bien, je lui remettrai trente-cinq francs, dit M. de Rénal. - Pour faire la somme ronde, un homme riche et généreux comme monsieur, notre maire, dit le paysan d'une voix câline, ira bien jusqu'à trente-six francs." Un autre élément réaliste est le réalisme d'époque. Nombreuses sont les références à des hommes connus dans le roman : Louis XVI, Danton, Rousseau ou Napoléon, qui nous situent dans l'époque. On remarque aussi des éléments caractéristiques de l'époque, comme la visite du roi dans les petites villes, ou l'importante place qu'occupe la Congrégation dans la société.
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spirituel, on ne leur demande pas de comprendre la théologie, l'enseignement ne vise qu'à faire des êtres ignares etobéissants: c'est le lieu de la médiocrité intellectuelle.
Julien lui-même n'est pas croyant, mais utilise l'église commeoutil pour s'élever socialement: devenir évêque est la seule voie possible d'ascension sociale en 1830.
D'ailleurs, letitre Le rouge et le noir signifie qu'a cette époque Julien choisit de devenir curé, mais qu'a un autre temps, il auraitpu devenir soldat pour arriver à ses fins.
Ce n'est donc pas par souci religieux que Julien porte la soutane.Le dépôt de mendicité est aussi critiqué par Stendhal: "Valenod a doublé et triplé sa fortune depuis qu'il administrele bien des pauvres".
En d'autres mots, la somme que reçoit le dépôt de mendicité pour l'entretien des prisonniersest prise par ceux qui l'administrent.Stendhal choisit de nous montrer une vilaine face de la société, dans laquelle les curés ne sont pas croyants, et lesriches volent les pauvres, il critique ainsi l'Eglise, et dénonce une malhonnêteté des riches occupant d'importantesfonctions.On retrouve aussi des éléments symboliques rappelant le rêve d'ascension de Julien, placés de façon à ce que laposition physique de Julien rappelle sa position morale ou sociale par rapport aux hommes.
Par exemple lorsque sonpère rentre dans le hangar pour le chercher:"Il chercha vainement Julien à la place qu'il aurait dû occuper, à côté de la scie.
Il l'aperçut à cinq ou six pieds plushaut, à cheval sur l'une des pièces de la toiture.
Au lieu de surveiller attentivement l'action de tout le mécanisme,Julien lisait."La position qu'occupe Julien est très symbolique: il survole le travail manuel qui lui est destiné, et "s'élève", "monte"par la culture.
Il se considère déjà supérieur à sa classe.Ce rêve d'ascension est aussi symbolisé par les échelles dans le roman:Il utilise cet outil pour monter aux fenêtres de Mme de Rénal et de Mathilde, femmes qui vont lui permettre des'élever socialement.
Il remarque d'ailleurs cette ironie: "c'est un instrument, dit-il en riant, dont il est mon destin deme servir".
Ainsi, la montée de l'échelle est en rapport directe avec la montée sociale.
Enfin, Stendhal mêle réalisme est symbolisme dans le roman, afin de donner une "illusion réaliste".
Cette illusionréaliste se veut différente du réalisme dans la mesure ou, tout d'abord, l'auteur sait être précis, sans pour autantsombrer dans d'ennuyeuses descriptions, et, ensuite, sait assimiler le symbolique au réaliste.La précision de Stendhal est due au fait qu'il ne décrit que les éléments directement en rapport avec l'histoire,contrairement à d'autres auteurs de son époque, comme Balzac, qui parfois décrivent sans aucun but de faireavancer l'histoire.L'assimilation du réalisme et du symbolique est faite par Stendhal pour qu'on ne puisse pas reconnaître quel élémentest symbolique et quel élément est réaliste lors de la lecture du roman.
Un bon exemple de cette assimilation nousest offert par les locations géographiques du roman: ainsi, Verrières, Grenoble et Paris sont assimilés, mêlant deuxlocations réelles, Paris et Grenoble, avec une location complètement inventée: Verrière.On retrouve ce procédé d'assimilation s'agissant des auteurs d'épigraphes: sont cités Barnave, Machiavel, Ennius,Fleury, et Strombeck.
Stendhal associe à des noms plus ou moins connus celui de Strombeck, un auteur qu'il ainventé.
On remarque aussi qu'il a cité Strombeck avant le passage où Julien se donne comme objectif de séduireMme de Rénal.
Peut-être en faisant ainsi introduit-il la notion d'hypocrisie.
Pour conclure, "Eh monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route" nous conduit à chercherdans quelles mesures réalisme et symbolique sont utilisés et confondus dans le roman.
Enfin, elle nous amène à nousposer la question ayant provoqué l'écriture de cette citation: Stendhal est-il coupable d'indécence ou a-t-ilréellement offert un reflet de la société parisienne dans le passage ayant fait polémique ?.
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