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Cui quod libet hoc licet

Publié le 11/02/2022

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« Cui quod libet hoc licet Ce qui lui plait est permis Cette expression, construite sur la paronomase libet I licet, est présentée comme une expression du langage courant par les auteurs antiques et par Aquila Romanus.

rhéteur du troisième siècle de notre ère (27) : une phrase similaire, appliquée à la liberté d'expression, apparait chez Cicéron (Philippiques..

1, 13, 33) ; cf.

aussi l'expression de Perse cui licet ut libuit, qui définit l'homme libre comme l'homme >); une phrase de la Rhétorique à Herennius (4, 34: Nam quae reliqua spes manet liberlatis si illis et quod libet licet ?, é• 111is ? >>) et un vers prononcé par Agamemnon dans les Troyennes de Sénèque (336 : Minimum decet libere cui multum licet, >).

Le motif revient souvent chez les auteurs médiévaux: cf.

Grégoire le Grand (Moralia in lob, S, 11 [cf.

aussi Homiliae ad Evange/ium, 34, 5, Pl 76, l 248d : licere sibi nolunt omne quodlibet]), Aelred de Rievaulx (De institutione inclusarum, 23), Baudouin de Forde (Tracta/us de sacramentis a/taris,.

SChr.

93, 2, 1 : cette caractéristique n'étant admise que de la caritas), Bernard de Clairvaux (Ep .• 25, 2), Pierre le Chantre (Verbum abbreviatum, 2, 9 qui en fait le propre de ceux qui n'éprouvent aucune miséricorde), Isaac de Stella (Sermones ..

33, 15), Pierre de Blois (Carmina, 4, 10, 2, 21 sq., qui autorise ce comportement aux enfants), Pierre Damien (Ep., 67, 285), Thierry de Saint-Trond ( Vita Rumaldi, 220) et Waleramnus (Ep .• ad Anselmum, 2, 3, qui souligne qu'une telle mentalité est contraire à l'unité de l'Eglise).

Pa1111i les sentences médiévales on trouve aussi les t".

Ce topos est parfois appliqué aux unions incestueuses : Elius Spartien, l'un des auteurs Je I' Historia Augusta, fait dire à Julia, la belle-mère de Caracalla ( Vie ,Je Caracalla, 10, 2), qui tente de séduire l'empereur: Si libet, licet; et chez Orose (Histoires contre les païens, I, 4, 8), Sémiramis pour masquer la honte qu'elle éprouvait après avoir couché avec son fils, ordonne qu'on ne fasse plus cas des liens de parenté entre parents et l!nfants, qu'ils puissent se marier entre eux, et que chacun > en ce domaine, cui libitum esset libe,·,,m fieret (ce passage prit une importance particulière parce qu'il fut repris par Dante au cinquième chant de l'Enfer : libito Je 'licito in sua /egge) et on retrouve la fo1111ule Hoc licitum quodfaerat libitum, toujours à propos de comportements lascifs, chez Orience (l .

.ommonitorium, 1, 352).

On pourrait également citer les Poemata de Jacob Balde (4, 14) et surtout un passage du Tasse, dans le chœur situé à la fin du premier acte de l'Aminthe où l'auteur évoque une loi propre à l'âge d'or, una legge aurea e felice I che Natura scolpi: ,, S'ei piace ei lice>> (v.

25 sq.): le vers 26 passa à la postérité et il fut souvent cité et repris par les auteurs, notamment par Guarini (Pastor fido, 4, 14171419 : mais le chœur final du quatrième acte est une reprise du chœur de l'Aminthe); signalons enfin quelques reprises intéressantes, chez Rabelais ( I, 57 : une loi des Thélémites leur impose de faire tout ce qu"ils veulent) et chez Goethe (le Tœse, 2, 1).. »

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