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Charles du Bos : «La littérature est l'art de varier à l'infini les lieux communs»

Publié le 16/07/2012

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L’écrivain, comme tout individu, est un être unique, et a sa propre perception du monde, des faits, des sentiments. De plus, influencé par son siècle et par l’idéologie marquée du courant littéraire dans lequel il évolue, l’auteur va se placer d’une manière précise et définie face à la littérature. L’auteur est influencé par son héritage, son milieu social, ses idéaux, ses croyances et ses expériences personnelles, ainsi son oeuvre va être une retranscription de tous ses facteurs de manière consciente ou inconsciente. Par exemple, dans La Chartreuse de Parme de Stendhal, ce dernier donne grande importance et force à la passion entre Fabrice et Clélia, car lui-même a toujours voulu vivre pareille passion, mais n’en aura jamais l’occasion.

« Ainsi on peut voir que la littérature n’est pas juste répétition de lieux communs, mais par son originalité créée des idées qui par la suite vont se diffuser et se déclinerdans la société, ce qui ensuite va donner lieu à un lieu commun.

La littérature créée ainsi les lieux communs, et ce n’est pas la littérature qui se base sur les lieuxcommuns.

Les lieux communs sont des idées préconçues sur des thèmes de la littérature tel que la mort, l’amour, le voyage, le bonheur, qui sont retravaillés,modifiés, innovés par les auteurs. La réflexion de l’auteur, moteur de changement dans les sociétés.Les grands auteurs en prônant leurs idées, et en les replaçant plusieurs fois dans leurs oeuvres, font en sorte, qu’on les entendent, et que leurs idées touchent le peupleafin de mobiliser, d'enseigner, d’informer ou de faire rêver le peuple.Molière en faisant rire, à critiquer la société présente et a ainsi passé quelques idées nouvelles dans l’esprit de ses spectateurs.

Victor Hugo, et tous les auteurs dusiècle des lumières, par leurs écrits ont fait passé dans la société une multitude d’idée révolutionnaire, utopiste et socialiste.

Les romantiques en axant leurs oeuvressur les sentiments, ont poussé la société à vivre en suivant leur passion.Zola, dans es oeuvres réalistes veut nous montrer le vrai, la société dans toute son ampleur et dans toute sa crasse.

Il va retranscrire ses idées dans plusieurs de cesromans, notamment la critique de la bourgeoisie, qui se retrouve dans nombreuses de ces oeuvres.Ainsi les auteurs en promulguant leurs oeuvres font passer de nombreuses idées dans le peuple, qui en prenant connaissance de celles-ci, et les accepte, vont ensuiteles prendre comme acquises et ainsi elles vont devenir des idées communes et banales, déjà ancrées dans la société. Originalité et talent de l’auteur, une oeuvre d’art.Les auteurs dans la puissance de leur style, de leur unicité et leur originalité, nous font voyager et découvrir leur univers, avec leurs idées.Les révolutions littéraires dans le théâtre, les romans ou la poésie sont considérées comme des oeuvres d’art, et sont des oeuvres d’art.Chaque littéraire a son propre style et ils recherchent le beau, comme Flaubert qui dédia sa vie à ce perfectionnisme littéraire pour atteindre le beau.On peut notamment le percevoir en poésie, avec les poèmes de Baudelaire, qui sont innovateurs et beaux, et emplis du génie et de l’originalité de l’auteur.Or le lieu commun, l’idée banale est en parfaite contradiction avec la créativité, l’originalité, puisque ces oeuvres littéraires sont uniques et traitent de thèmes, certescommuns (amour, morale, société, mort...), mais d’une manière particulière, subjective et en les exploitants sous la dictature de leur art, de leur style.Ainsi la littérature ne peut seulement se borner a être une variation de lieux communs, mais elle est un théâtre de la créativité, de l’expression, de la beauté.

Certes lesthèmes sont récurrents, mais ils évoluent aussi en fonction des siècles, on ne perçoit pas la mort de la même manière au moyen âge que au XIXème siècle, mais lalittérature n’est pas un art de la variation de ces lieux communs, mais un art tout simplement.

Les lieux communs ne sont pas des thèmes, ils sont des archétypes àpropos d’un thème.

La littérature est un flux permanent de nouvelles perceptions, de nouveaux styles, d’une esthétique, et non une perpétuelle répétition de lieuxcommuns maquillés. Conclusion La littérature serait ainsi emplie de lieux communs, et ne serait qu’une éternelle répétition de ces derniers, drapés dans le style des auteurs, et modifiés par lescourants littéraires, qui modifient la perception de ces idées rebattues.

Cependant, on peut considérer que ces idées banales puissent naître de la création des auteurs,qui, en les diffusant par leurs écrits, ont inscrit certaines idées dans la culture, les moeurs, idées qui par la suite se sont imprimées dans l’esprit et la culture dessociétés, devenant alors communes, comme conventionnelles.

Il ne faut pas pour autant confondre les thèmes de la littérature avec les lieux communs.

Les lieuxcommuns sont des idées préconçues en rapport avec un thème.Ainsi la littérature n’est pas une variation de lieux communs, mais la création d’idées nouvelles, réel moteur créateur dans l’évolution des sociétés, autant qu’elle estun art.

La littérature ne se borne pas à une simple variation, mais est le réel lieu de créativité, d’expression et d’art.

Cependant, si la littérature n’est pas une variationde lieux communs, ne peut-on pas penser que celle-ci reste dans un cadre de thèmes et de topos? La littérature ne serait-elle pas une variation d’idées, de créativité,de style, de perception au sein de mêmes thèmes?. »

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