Ce qui intéresse n'instruit jamais. Propos sur l'éducation Alain, Emile-Auguste Chartier, dit. Commentez cette citation.

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Propos sur l'éducation Alain, Emile-Auguste Chartier, dit.

Commentezcette citation. Cette citation peut nous surprendre, dans un type de culture, le nôtre, qui tend, précisément, bien souvent à nepas contrarier les goûts, et surtout à tenter d'intéresser pour instruire.

On connaît tous les trésors et lesdéveloppements de la pédagogie dans ce sens: la main à la pate, les jeux éducatifs, etc...

Efforçons-nous donc del'expliquer avec précision, d'en saisir la vraie portée.

Alain donne l'ordre ou le conseil : allez, dit-il, contre, entravez,opposez-vous aux inclinations et intérêts immédiats.

Ce sont, au final, des inclinations et tendances qu'Alain nousconseille de contrarier : il faut les entraver et s'y opposer, dans le début de l'éducation, au moment de la toutepremière enfance et pendant une très longue période qui, à l'évidence, incluera l'adolescence, de manière à ne paslaisser l'enfant et l'adolescent soumis à leurs inclinations et plaisirs immédiats : de manière à les faire accéder àl'universel de la pensée.

En effet, l'instruction comme l'éducation exige contrainte et effort sur soi...

contre soi.Apprendre c'est sortir de l'ignorance comme les prisonniers de la Caverne platonicienne.Ce conseil est bon : sa pleine signification est de permettre à l'enfant de sortir des immédiatetés sensibles, desattraits sans doute superficiels, et de le faire ainsi parvenir à un élément plus fondamental.

Ne jouir que d'unematière, qui nous enchante, représente un programme médiocre, parce que trop partiel.Il s'agit donc de soumettre l'immédiateté à la Raison, pour accéder à l'Universel.

Tel est le sens du conseil d'Alain.

Eneffet, instruire c'est raisonner et penser.

Or la pensée est en son essence universelle.

A l'inverse, l'intérêt est poursa part toujours particulier et personnel.

Or, qu'est qu'un honnête homme, celui qui Tête bien faite, il se donne une culture éclectique qui exclut toute spécialisation étroite.

Pascal lui reconnaît cet «esprit de finesse», fait de luciditéet de souplesse, que l'auteur des Pensées a rencontré dans la société aristocratique.

Le duc de La Rochefoucauld,«le personnage le plus poli de son temps», en est le type accompli; ses Maximes en reflètent l'idéal: connaissancede soi, respect des autres, misanthropie sereine, authenticité, disponibilité d'esprit, goût de se perfectionner,volonté de plaire et de séduire par le tact et le charme de la conversation; de commerce agréable, de cultureétendue, de sentiments élevés, de manières distinguées, individualiste, indépendant, fier, probe, d'une sagessesocratique, l'honnête homme pratique un savoir-vivre aristocratique et élitiste.

Molière brosse le portrait del'honnête homme à travers les propos de Philinte, au premier acte du Misanthrope, et ceux de Cléante, à la fin dupremier acte de Tartuffe.

De son côté, dans ses Caractères, La Bruyère fait la satire des gens qui ne sont pas«honnêtes», comme l'impénitent bavard Hermagoras.

Au XVIIIe siècle, après l'«honnête homme» et avant le«gentleman» du XIXe siècle, apparaît l'«homme de qualité», ami des lumières et des plaisirs; dans les salons, lesclubs, les cafés, celui-ci défendra les idées nouvelles en matière sociale et politique. L'auteur réagit contre une conception abstraite de l'art d'éduquer.

Apprendre ne consiste pas seulement àengranger des connaissances théoriques, des savoir-faire, mais à donner à l'enfant les moyens de choisir sonexistence.

Si l'école ne transmet que du savoir, elle ne peut qu'échouer.

En revanche, si elle forme le caractère del'élève, c'est-à-dire son aptitude à vouloir, alors elle se donne les moyens de former des citoyens.. »