Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie. Racine
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
Tout le développement de la pièce repose sur l'attente, repoussée d'acte en acte mais jamais rompue, de l'inévitableséparation.
Au nom de la raison d'Etat, Titus renonce à Bérénice, mais c'est au prix d'une violence intérieure queconsomme le sacrifice de l'amour.
La « violence des
passions» qu'évoque Racine dans sa Préface se déclare à l'occasion de ce choix, apparemment impossible, entredeux passions, la passion du pouvoir et la passion amoureuse.Titus se montre prêt à mourir si Bérénice, à son tour, ne consent pas à accomplir le sacrifice, qui s'impose, de lapossession amoureuse.
Bérénice comprendra que vivre, en un moment qu'elle juge «funeste», c'est se résigner à uneséparation qui équivaut à la mort :
«Ce n'est pas tout : je veux, en ce moment funeste,Par un dernier effort couronner tout le reste :Je vivrai, je suivrai vos ordres absolus.Adieu, Seigneur, régnez : je ne vous verrai plus.
»(acte V, scène 7, v.
1491 à 1494)
Au XVIIIe siècle, la tragédie a perdu de son attrait auprès du public.
On lui reproche, avec Beaumarchais, sonimmoralité, vu que le héros ne saurait être coupable de subir la persécution de la fatalité.
Avec Fénelon, onréprouve même l'existence des passions qui l'animent.
En tout cas, on ne comprend plus que les héros puissentsurgir d'un autre temps, d'un autre rang que ceux" auxquels appartiennent les bourgeois du XVIII' siècle et l'ondemande, avec Voltaire, que le spectacle parle d'abord aux yeux.Bref, le genre tragique se meurt.
Le XVIII' siècle fera peu à peu l'abandon de cette distinction des genres qui avaitcours au XVII' siècle.
La tragédie cédera le pas au drame bourgeois.
Un siècle plus tard, le drame romantique, qui apour credo la liberté dans l'art, se soucie de mêler le rire et les larmes, le comique et le tragique et renonce presqueentièrement aux fameuses règles classiques.Dans la mesure où la fatalité, quelles qu'en soient la nature et les modalités, ne cesse de peser sur la conditionhumaine, la lutte qui met aux prises l'homme et les forces qui agissent sur lui n'a pas pour autant cessé de semanifester : ce conflit éternel de l'homme trouve un champ d'action dans le pathétique du drame moderne, sous lemode du sérieux ou de la dérision.
Le dénouement des drames modernes s'accompagne de la présence du malheur et de la mort mais il arriveégalement que le dénouement n'ait plus de véritable raison d'être.
Il est alors à l'image du commencement : safonction, purement répétitive, est de suggérer l'absurdité de l'existence.
Ainsi, dans La Leçon, de Ionesco, l'arrivée de l'Elève, au dénouement, reproduit l'arrivée de l'Elève précédente, inscrite au commencement de la pièce.
Chez Beckett, la même question, ou plutôt, la même problématique, demeureà l'oeuvre, du début à la fin de la pièce.
On attend toujours Godot (En attendant Godot).
Clov, dans Fin de partie, reste sur le pas de la porte, incapable, à la fin comme au début, de quitter Hamm.
Le temps, conçu comme cyclique,interdit à l'action de se développer, au personnage d'évoluer, à l'existence de se découvrir un sens : le tragiques'impose mais la tragédie, méconnaissable, se passe de dénouement..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Ce n’est point une nécessité qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie. Racine
- « Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie : il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie ». Jean Racine, préface de Bérénice En vous référant à Bérénice expliquez ce qu'il fat entendre par « tristesse majestueuse ».
- « Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie:il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroiques, que les passions y soient éditées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Jean Racine, préface de Bérénice En vous référant à Bérénice expliquez ce qu'il faut entendre par « tristesse majestueuse ».
- « Ce n'est pas une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie: il suffit que l'action soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Jean Racine, préface de Bérénice En vous référant à Bérénice expliquez ce qu'il faut entendre pas « tristesse majestueuse ».
- « Ce n'est pas une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie: il suffit que l'action soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Jean Racine, préface de Bérénice En vous référant à Bérénice expliquez ce qu'il faut entendre pas « tristesse majestueuse ».