« après Auschwitz, c’est un acte de barbarie que d’écrire un poème » ADORNO. Commentez
Publié le 17/01/2022
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On a donc une allusion directe à la mort avec le terme « cimetière « et on note également à travers la métaphore, « Nous sommes devenus des épines dans des yeux étrangers «, l’idée que les Juifs sont devenus du jour au lendemain, et ce sans aucune explication fondée, des étrangers et une menace pour les nazis. De plus, on note dans ce même extrait, une allitération en « r « contenues dans les mots « terre « et « cimetière « qui traduisent une descente progressive et douloureuse vers le souterrain. Toutes ces caractéristiques utilisées dans la poésie engagée telles que les assonances, les allitérations, les métaphores, les comparaisons, les oxymores
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souffrance causé par un événement horrible qui a failli leur coûté leur vie.
Bien qu’Adorno réfute cette démarchelittéraire entrepris par ces écrivains là, eux-mêmes victimes du génocide, la poésie reste un genre littéraire trèsprisé et très reconnu pour ses diverses formes et structures qui varient d’écrivain en écrivain.
Certes, la poésie estun art du langage qui insiste énormément sur l’esthétique et sur la beauté d’une chose, d’un événement ou autre etque c’est donc ce qui fait dire à Adorno qu’il s’agit dans ce cas d’un acte barbare que d’enjoliver ce drame,cependant la poésie invite à une réflexion au-delà de ce dressage flamboyant des atrocités d’Auschwitz.
D’oùl’intérêt de la poésie engagée.
C’est ce dont on pourrait qualifier les écrits d’Aunslender et de Celan, en fin decompte.
En effet puisqu’ils mettent cet art au service d’une cause, qui est celle de rendre compte d’une manièreassez étendue, du calvaire et des calamités de la « solution finale » (nom donné à l’extermination des Juifs).
Parexemple, dans cet extrait on retrouve l’image de la mort : « Nous sommes retournés chez nous sans roses/ Ellessont restées à l'étranger/ Notre jardin repose sous terre dans le cimetière.
/ Le multiple s'est transformé enmultiple./ Nous sommes devenus des épines dans des yeux étrangers.
».
On a donc une allusion directe à la mortavec le terme « cimetière » et on note également à travers la métaphore, « Nous sommes devenus des épines dansdes yeux étrangers », l’idée que les Juifs sont devenus du jour au lendemain, et ce sans aucune explication fondée,des étrangers et une menace pour les nazis.
De plus, on note dans ce même extrait, une allitération en « r »contenues dans les mots « terre » et « cimetière » qui traduisent une descente progressive et douloureuse vers lesouterrain.
Toutes ces caractéristiques utilisées dans la poésie engagée telles que les assonances, les allitérations,les métaphores, les comparaisons, les oxymores…favorisent la compréhension des textes et permettent de diffuserassez rapidement le message.
C’est donc en cela que repose tout l’art de la poésie engagée nécessaire à cesécrivains victimes du sort des évènements de leur époque.
Dans le cas d’Auschwitz, la poésie engagée permet uneréflexion plus étendue et plus significative sur l’évènement mais surtout sur les conséquences qu’il a engendré etnotamment les calamités commises sur l’Humanité.
Ainsi s’offre à nous lecteurs une méditation sur ce massacrehumain, qui eut une ampleur considérable dans l’Histoire.
En définitive, il semble évident de prendre en compte le travail des écrivains comme Aunslender et Celan pouraffirmer que la poésie est un moyen de survivre à un passé douloureux qui hante le présent.
Cependant, ce n’estsans doute pas le genre littéraire le plus approprié pour parler d’un évènement qui a suscité autant de mépris, desouffrance et de pitié car on ne peut transmuer ce génocide par le biais de la poésie, cela reviendrait à commettreun « acte de barbarie » comme le pense clairement Adorno.
Toutefois, il faut savoir être lucide et percevoir àtravers cette transfiguration, l’incitation à une ouverture d’esprit de chacun sur ce drame.
Ainsi il faut considérer lapoésie dans toute son ambiguïté et l’exercer comme on la sent, tel que l’a fait Aunslender qui s’est longtemps poséla même question sans y trouver de réponse : « Pourquoi j’écris ? je ne sais pas.
».
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