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A l'état de nature, l'homme est un loup pour l'homme. Hobbes, Léviathan. Commentez cette citation.

Publié le 28/11/2019

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Dans le Leviathan, le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1608) estimait que l'homme est un loup pour l'homme. Le prophète Mohamed (570-632) avait utilisé une formule similaire pour avertir les Arabes : « (il) viendra le temps où celui qui n'est pas un loup se fera dévorer par les loups ». Seul l'instauration d'un Leviathan pourra assurer l'ordre en soumettant les individus et groupes au respect de la loi du monarque. Son compatriote et collègue John Locke (1632-1704) et les théoriciens anglais du libéralisme, comme Adam Smith, se sont inspirés de sa philosophie, et ont cru que les individus n'obéissent qu'à leurs propres intérêts égoïstes et finissent toujours par s'entendre sur la préservation de leurs intérêts mutuels. Le sociologue américain, Talcott Parsons (1902-1979), a soutenu la thèse selon laquelle les comportements sociaux ne peuvent se déterminer uniquement par la soumission à l'autorité étatique ou par l'intérêt égoïste des individus. Les normes et valeurs jouent leurs rôles dans toutes les actions sociales. Elles sont indépendantes de trois sphères principales dans toute société : l'économie, la politique, la morale. Elles forment un système avec sa propre cohérence interne et son mobile général (objectifs). On peut considérer que l'ordre social se maintient tant que les individus assimilent et intègrent dans leurs comportements, les valeurs et normes établies (cf. The Social System, 1951). Le sociologue pose quatre conditions pour obtenir la stabilité d'une société.

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« dans l'espoir d'atteindre les fins que nous visons.

L'état de nature devient alors un état de guerre permanent.

Encore faut-il bien comprendre ce que Hobbes entend par« guerre» : il s'agit bien sûr du conflit réel et avéré, mais aussi, plus simplement, de sa simple possibilité.

Quand bien même autrui ne me fait pas violence, le fait même qu'il le puisse me place dans une peur de la mort contre laquelle je vais essayer de me prémunir en « prenant les devants » : soit par la soumission d'autrui à ma propre puissance, soit par sa négation même.

Mais comme il serait contradictoire que le genre humain s'autodétruise de la sorte, une seconde loi naturelle vient compléter la première :je dois parvenir à un état de sécurité compatible avec la paix.

Il va donc falloir que les hommes s'entendent sur la manière de se conduire et d'agir.

Si chacun renonce à son droit naturel sur toute chose et sur autrui, autrui doit en faire expressément de même et tous les différends qui pourront surgir au terme de cet accord seront tranchés par un tiers- le souverain -à qui l'on transfère son droit naturel, ce que Hobbes appelle une donation de droit.

C'est donc une description réaliste de la nature humaine qui conduit Hobbes à justifier le passage de l'état d'homme à l'état de citoyen.

L'État est là pour garantir une sécurité toujours précaire dans l'état de nature et la fin justifiant les moyens, il est légitime qu'un homme renonce à sa liberté naturelle pour sortir de cet état généralisé de crainte et d'inquiétude dans lequel il était plongé.

On notera donc, au passage, l'importance que revêtent les passions pour Hobbes.

Elles sont premières, origi­ nelles et donnent au politique son fondement, une fois que la volonté et la raison (au sens de calcul) viennent suppléer à l'anarchie de ces passions.

Et c'est précisément là l'intérêt de la position de Hobbes puisqu'elle nous oblige à poser la question essentielle en philosophie politique: au nom de la sécurité, peut­ on abandonner tous ses droits, y compris la liberté?. »

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