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UN NOUVEAU-NÉ: LE CINÉMATOGRAPHE de 1900 à 1909 : Histoire

Publié le 26/12/2018

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C’est à Paris, en 1895, que les frcres Lumière ouvrent la première salle de projection au monde. Et leur invention artisanale va bientôt donner naissance à une industrie. Dès 1904. en effet, ils la font connaître aux quatre coins de la planète.
 
Cependant, aux États-Unis, Thomas Alva Edison, véritable sorcier des temps modernes, a déjà présenté, le 3 avril 1891, le kinéto-graphe. et le kinétoscope en 1893 à l’occasion de l’Exposition universelle de Chicago; puis en 1896. il présente le vitascope à l’origine d'une célèbre «guerre des brevets». On parle de plus de cinq cents actions judiciaires menées par les avocats d'Edison contre les autres dépositaires. Le 18 décembre 1908, la «paix» est signée. Du même coup, la création d’un monopole américain du cinéma (limité toutefois par la présence des Français Pathé et Méliès) va lancer le procès du protectonnisme américain. Longtemps encore, les historiens américains considéreront Edison comme l'inventeur du cinéma. Il n'en est rien pourtant, malgré l’apport considérable de ce magicien du New Jersey qui construisit le premier studio du monde à West Orange. On allait y tourner le prototype du western, le célèbre Vol du grand rapide (The Gréai Train Robbery, 1903) du cinéaste Edwin S. Porter. La vedette du film, Gilbert Anderson, de son vrai nom Max Aronson, alias Broncho Billy, tournera d'ailleurs plus de cent westerns et ouvrira la voie royale à un genre où s’illustreront l'authentique texas-ranger Tom Mix et son concurrent le cow-boy William S. Hart.
 
Les lumière
 
Pour l’heure, avant que la suprématie américaine ne soit écrasante dans le domaine de l’exploitation, la lumière brille en France. À la fin du siècle dernier, les témoignages divergent pourtant sur l'avenir de cette curieuse invention baptisée par certains la «lanterne magique». Aux yeux des frères Lumière, la vocation du cinématographe ne peut être que scientifique. Pourtant, elle est aussi ludique car le cinématographe amuse les foules et s'impose comme l'une des plus grandes curiosités de l'année 1895 — alors que le kinétoscope d'Edison ne permet la vision de la synthèse du mouvement qu'à un unique spectateur.
 
Les frères Lumière engagent ensuite ces fameux «chasseurs d’images» qui partent à la découverte de l'Europe afin d'alimenter les salles ouvertes un peu partout dans le monde, de Londres à Bruxelles, de Berlin à Rome. Malgré ses profondes convictions scientifiques, Louis Lumière s'ingénie toutefois à tourner un film «dramatique» doté d’une construction et surtout joué par des comédiens, en l’occurrence le jardinier de la famille et le jeune fils d’un employé de l’usine. Ce sketch, l'Arroseur arrosé, contient également le premier gag de l’histoire du cinématographe. Sans le savoir — ou le vouloir — les frères Lumière viennent d'inventer le cinéma. Au moment même où ils renoncent à la production pour se consacrer à d’autres applications mieux appropriées à leurs travaux, la relève est déjà assurée. S’ils ont fait progresser l'esthétique cinématographique (nul n’a oublié la «leçon» de T Arrivée du train en gare de La Ciotat), Georges Méliès, lui, est un des premiers à transformer cette curiosité en un spectacle total et même en art, le septième du nom.
 
Méliès le magicien
 
Méliès. admirateur du prestidigitateur Robert Houdin dont il rachète le théâtre, construit d’abord une caméra de ses propres mains, puis il aménage à Montreuil-sous-Bois ce que beaucoup considèrent comme le premier plateau de cinéma du monde. Authentique
 
précurseur de la mise en scène. Méliès saura parfaitement maîtriser le vocabulaire visuel. Lorsque, sur la place de l’Opéra, son appareil cesse de fonctionner, il découvre le premier trucage. Entre 1896 et 1913, il tourne plus de cinq cents films. A la fois magicien, enchanteur et poète, il adapte Molière, Faust ou Defoe (le premier Robinson Crusoé). Il monte également, en 1899, le premier reportage sur l'affaire Dreyfus. Mais, très rapidement, il est attiré par le fantastique. En 1902, son fameux Voyage dans la lune, d'après Jules Verne, donne le ton de la production française: quatorze minutes et trente tableaux (trois mois de tournage) dont l'extraordinaire succès place immédiatement l’industrie française du cinéma en tête du marché international et vaut à son auteur une notoriété mondiale. Hélas! Méliès va être victime de la guerre. En 1914, l’autorité militaire transforme ses œuvres en... produits chimiques! Entre-temps, ses nombreux plagiaires auront utilisé sans vergogne la plupart de ses trouvailles techniques. Seul le cinéaste D.W. Griffith — futur créateur de Naissance d'une nation en 1914 — avouera qu’il lui doit tout.
 
L'EMPIRE PATHÉ
 
Charles Pathc quant à lui s’est passionné d’abord pour Edison et... son phonographe. Avec le succès de la vente des projecteurs, il se lance dans la production de films dont TArrivée du train de Vincennes, évidente contrefaçon du film de Lumière. En décembre 1897 naît la Compagnie générale des phonographes, cinématographes et appareils de précision Pathé Frères. De fait, Charles Pathé est en train de constituer le tout premier empire du cinéma français. Dès 1900, il s'adjoint l'un des plus célèbres collaborateurs de la firme au coq: Ferdinand Zecca. D'abord directeur artistique, ce bouillonnant Corse sera tour à tour adaptateur, scénariste, metteur en scène et même interprète grâce à son excellente diction. Il se montre très habile dans le registre réaliste, comme en témoigne l’énorme succès de son film Histoire d'un crime tourné en 1901. Puis, Zecca engagera des cinéastes dont Louis J. Gasnier. lequel va découvrir le futur Max Linder et des comédiens comme Léon Mathot. tête d'affiche des films d’Abel Gance dans les années dix.
 
Dès 1905, Albert Capellani, ancien élève de Firmin Gémier, devient l'un des réalisateurs attitrés de la maison Pathé. Au sein de la firme, il dirige ensuite la fameuse section des films d'art installée à Joinville-le-Pont. Véritable vivier d’où sont issues les principales figures de l'écran français, ce studio deviendra un lieu magique. Sont ainsi partis à la conquête du monde les Prince-Rigadin, Boucot, Dra-nem, autant de natures comiques qui furent des gloires du cinéma national. Au milieu d'un délire d'images quasi surréalistes, un acro-

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Le fwur 7' art est amnt tolll une distraction populaire, C0/11/111' le 111011/re Ct/Il' il/ttStrDÛOII espagnole de 1908.

© Jenn-L,oup Clrnrmet bate professionnel venu du music-hall, André Deed, campe un autre type de comédien vedette avec la série des Boireau réalisée par André Heuzé puis par Albert Capcllani.

Dans les studios Pathé de Vin­ cennes.

le jeune acteur-cascadeur bénéficie de toutes les techniques de trucage et des meilleurs effets de prise de vues.

Autre grande révélation des studios Pathé de Vincennes à la fin de la décennie.

un certain Gabriel Leu vielle, personnage de jeune dandy élégant et hâbleur auquel son pseudonyme vaudra un triomphe mondial: Max Linder.

On dira de lui qu'il a su réconcilier le cirque ct le vaudeville, la farce et la comédie et qu'il inspira tous les comiques du monde.

D'ailleurs, Charles Chaplin ne niera jamais en avoir fait son modèle! ET LA GAUMONT Face à l'empire Pathé -dont l'apogée se situe entre 1907 et 1912 (à lui seul, il totalise le double du nombre de films produits aux États-Unis!) -s'est imposée la firme Gaumont.

Dès 1896, l'indus­ triel Léon Gaumont lance le chronophotographe, concurrent direct du cinématographe Lumière.

En compagnie d'Alice Guy, sa secr6taire, pionnière de l'image et première femme cinéaste, il utilise un plateau ultra-moderne aux Buttes-Chaumont où se trouvent les actuels studios de la télévision.

En 1906, ,Gaumont engage de nombreux techniciens.

Parmi eux, le réalisateur Emile Cohl qui, le 17 août 1908, présente au théâtre du Gymnase le premier grand film de dessins animés français intitulé Fantasmagorie.

Ce chef-d'œuvre composé de deux mille des­ sins n'a coûté que ..

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600 francs à Gaumont.

Hélas! tout comme Émile Reynaud (qui, dès 1892, a donné au genre ses toutes premières ébauches grâce à ses. »

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