russe, cinéma.
Publié le 18/05/2013
Extrait du document
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distribué dans le monde entier.
Vsevolod Poudovkine connut la célébrité avec la Mère (1926), d’après Gorki, et Tempête sur l’Asie (1929), tandis que l’Ukrainien Aleksandr Dovjenko complétait un trio exceptionnel avec Zvenigora (1928), Arsenal
(1929), puis la Terre (1930).
À égalité, bien qu’il n’acceptât de s’en remettre qu’à la « vie prise à l’improviste », Dziga Vertov œuvra dans le documentaire militant dès 1920 et dans les actualités ( Kino-Glaz, ou Ciné-œil) à partir de 1924, en attendant
la Onzième Année (1928) et l’Homme à la caméra (1929).
Grigori Kozintsev et Léonid Trauberg, fondateurs de la célèbre « Fabrique de l’acteur excentrique » (FEKS), furent également des auteurs de comédies ( les Aventures d’Octobrine, 1924) et, plus tard, du classique la Nouvelle Babylone (1929).
Lev
Koulechov ( les Aventures extraordinaires de Mister West au pays des Bolcheviks, 1924 ; Dura Lex, 1926) reste célèbre pour sa contribution à la théorie du montage.
Le premier film soviétique parlant, le Chemin de la vie, de Nikolaï Ekk (1930) était
une transposition des travaux du pédagogue Makarenko.
3. 2 La période stalinienne
Parvenu au pouvoir en 1924, Staline mit quelques années à contrôler l’ensemble de la production artistique.
Ce fut chose faite en 1934, lorsque Andreï Jdanov fut chargé de la bonne observation de la doctrine dite du réalisme socialiste.
Déjà, dès
1928, Eisenstein avait dû censurer le personnage de Trotski dans Octobre. Certains cinéastes participèrent sans scrupules au « culte de la personnalité », tels Mikhaïl Tchioureli ( la Chute de Berlin, 1950) ou Ivan Pyriev ( les Cosaques du Kouban,
1948).
Des cinéastes de talent (Mikhaïl Romm, avec la Question russe, 1947), par opportunisme ou par conviction, versèrent au plus fort de la guerre froide dans le film « publiciste ».
Aleksandr Medvedkine, animateur d’une expérience originale de cinéma d’intervention, le « Ciné-train », réalisa en 1934 une comédie considérée comme un véritable chef-d’œuvre, le Bonheur. Mark Donskoï adapta les œuvres biographiques de
Maxime Gorki (1938-1940) ; il réalisa, profitant du consensus né de la guerre, trois films dont l’excellent Arc-en-ciel (1944).
Boris Barnet, connu pour l’exceptionnel Okraina (1933), réussit à survivre sans compromis, mais sans égaler ses premiers
films.
La guerre permit également une fugitive renaissance du documentaire de montage, mais le « cinéma du réel » fut soigneusement banni au profit de grandiloquents films de propagande.
Eisenstein, quant à lui, connut une persécution à la hauteur de son génie : après son aventure mexicaine (les négatifs furent bloqués aux États-Unis), le Pré de Bejine (1935-1937) resta inachevé, et la partie tournée fut « perdue ».
Comme Alexandre
Nevski (1938), la première partie d’ Ivan le Terrible (1943-1945) bénéficièrent de circonstances historiques « favorables » ; la seconde (1945-1946), pour des raisons inverses, fut censurée.
Dovjenko, qui avait réussi, avec Aerograd (1935) puis avec
Chtchors (1939), à réaffirmer son talent, ne put sauver son Michourine (1947-1948), mutilé au montage.
Autre victime du « spectateur suprême » — Staline, disait-on, voyait tous les films —, Poudovkine, qui avait pourtant tenté de se mettre au
diapason au péril de son génie, fut définitivement brisé par les critiques qui accueillirent l’Amiral Nakhimov (1946).
Malgré la baisse de la production (cinq films en 1952), cette période reste encombrée de films biographiques, historiques ou héroïques, dont le principal méfait est d’avoir éradiqué l’effervescence avant-gardiste des années vingt.
3. 3 Le dégel
Andreï Tarkovski
Au début des années 1960, Andreï Tarkovski est devenu le chef de file d'une nouvelle génération de cinéastes soviétiques.
Rapidement, son œuvre nourrie de références et de réflexionsreligieuses s'est heurtée à la censure du pouvoir communiste en place.Parmi ses principaux films figurent Andreï Roublev (réalisé entre 1964 et 1967), Solaris (1972), Stalker (1979) et leSacrifice (1986).The Everett Collection, Inc.
En 1956, le rapport de Khrouchtchev au XX e congrès du PCUS amorça une renaissance du cinéma et des arts, bien que son auteur ne cachât pas son aversion pour l’avant-garde.
Ce furent les anciens, la génération sacrifiée du stalinisme, qui
s’engouffrèrent dans la brèche.
Le premier signe d’un retour au réalisme authentique fut la Leçon de la vie (1955), de Iouli Raïzman, un vétéran du muet.
Mikhaïl Kalatozov, avec Quand passent les cigognes (1957), annonça le renouveau du cinéma
soviétique en Occident.
Sergueï Ioutkevitch, rescapé des années vingt, renoua avec l’emblématique Maïakovski en adaptant les Bains (1962).
Mark Donskoï s’abandonna à son penchant poétique avec le Cheval qui pleure (1957), sans répudier
toutefois ses affinités pour Gorki ( Foma Gordeïev, 1959).
Iossif Kheïfits revendiqua un Tchekhov oublié, avec une adaptation subtile de la Dame au petit chien (1960).
Mikhaïl Romm fit une rentrée remarquée avec un film humaniste et moderne, Neuf Jours d’une année (1962).
Plus jeune, Grigori Tchoukhraï ( le Quarante et Unième, 1956 ; la Ballade du soldat, 1959 ; Ciel pur, 1961) amorça la relève.
L’Enfance.
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