Robert Wiene, "Le Cabinet du Docteur Caligari"

des décors, où s'étirent vers le ciel des maisons de travers aux angles pointus, des ombres dont la perspective est fausse et des fenêtres aux formes bizarres, surgit une atmosphère cauchemardesque et oppressante. Les décors sont faiblement éclairés, les ombres et les lumières s'opposent violemment. L'action se déroule presque toujours dans la pénombre, ce qui augmente encore l'angoisse. Robert Wiene estime que l'éclairage doit rendre visible le côté sombre de l'âme humaine, mais des difficultés essentiellement techniques et financières le forcent à se limiter en matière d'éclairage.

Le film reflète parfaitement les thèmes chers à l'expressionnisme. Les peurs et les gouffres insondables de l'âme humaine doivent être perceptibles de l'extérieur. Le traumatisme de la guerre et de la défaite plane sur cet univers décomposé. Ce premier film expressionniste, grâce à son originalité révolutionnaire, devait faire école dans un avenir proche.