Robert Hossein et «Angélique », trente ans après...
Publié le 06/12/2018
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Sur cette formule d’un « théâtre-cinoche », il s’est expliqué dans son livre, intitulé En désespoir de cause (Plon, 1987) : « J’ai une idée très spectaculaire du théâtre, une idée très globale, très cohérente aussi [...]. Je pense qu’il y a plus d’inventions à faire sur le théâtre que sur le cinéma [...]. Si on arrive à mettre les techniques les plus sophistiquées au service du théâtre, ça devient un théâtre complètement vivant. Dans ce domaine, j’ai été complètement en pointe. J’ai été critiqué, moqué, ridiculisé pour cette conception ; j’ai été traîné dans la merde, mais, aujourd’hui, on y vient. Dès mon premier spectacle à Reims, les cartes étaient jouées. C’était \"son et lumière\". Les spectateurs disaient en sortant : \"On se croirait au cinéma.\" Evidemment, les pisse-froid grinchaient : \" Quel scandale ! ce n’est pas du théâtre ! \"Alors qu’aujourd’hui, ce qui peut agrandir le théâtre, sortir le théâtre du marasme, c’est ça. C’est, j’en suis sûr, l’électronique au service de Gutenberg ; sinon, Gutenberg se perdra ! et dans de grands lieux, de grands lieux ! »
Le théâtre français n’a qu’un seul metteur en scène aimant les salles immenses et pouvant réunir des milliers de spectateurs autour de grandes pièces au thème mythique : c’est Robert Hossein.
Ayant très tôt fait de la réalisation cinématographique (il a 28 ans quand il tourne Les salauds vont en enfer), il cherche à créer au théâtre un langage qui se rapproche de celui du septième art.
Avec Angélique, marquise des anges, présenté au Palais des sports à l’automne 1995, Robert Hossein réussit le pari de porter à la scène une œuvre romanesque jusqu’alors marquée par l’adaptation cinématographique, avec le succès que l’on sait.
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