Preminger, Otto - réalisateur de cinéma.
Publié le 19/05/2013
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Culver Pictures
Otto Preminger s'affirme comme un cinéaste original et puissant avec un très brillant film noir, Laura (1944), pour lequel il utilise une structure narrative décalée, tout en faisant de longs plans séquences à la fluidité superbe.
Ce style devient sa
marque artistique et lui vaut l'admiration de la critique de cinéma européenne.
Après une comédie produite par Ernst Lubitsch, Scandale à la cour (Royal Scandal, 1945), Otto Preminger revient au film noir avec Crime passionnel (Fallen Angel, 1945), qui est sa première collaboration avec Linda Darnell, à laquelle il donne ensuite
le rôle principal de Centennial Summer (1946) puis de Ambre (Forever Amber, 1947), flamboyant mélodrame historique en couleurs qui connaît un succès international.
Éclectique et indépendant, il tourne un mélodrame très pessimiste avec Joan
Crawford, Femme ou maîtresse (Daisy Kenyon, 1947), puis termine le film de son ami Ernst Lubitsch après la mort de celui-ci, la Dame au manteau d'hermine (That Lady in Ermine, 1948).
Otto Preminger réalise The Fan (1949), une adaptation de l'Éventail de Lady Widermere (Lady Widermere's Fan) d’Oscar Wilde.
Le Mystérieux Docteur Korvo (Whirpool, 1949) et Mark Dickson détective (Where the Sidewalk Ends, 1950), tous deux
interprétés par Gene Tierney, et Un si doux visage (Angel Face, 1952) lui offrent pour leur part l’occasion d’un retour au film noir.
Il retrouve Linda Darnell pour The Thirteenth Letter (1951), une adaptation du Corbeau (1943) de Henri-Georges
Clouzot.
En 1953, il défie la censure en portant simultanément à l'écran, avec deux distributions différentes, la pièce qu'il avait montée à Broadway, la Lune était bleue, en versions anglaise ( The Moon Is Blue, 1953) et allemande ( Die Jungfrau auf
dem Dach, 1953).
Il dirige enfin Marilyn Monroe dans un western au ton insolite, la Rivière sans retour (River of No Return, 1954).
5 LES GRANDS SUJETS
Otto Preminger oriente ensuite sa carrière vers des projets ambitieux : une transposition de Carmen de Georges Bizet en une comédie musicale jouée entièrement par des Noirs, Carmen Jones (1954) et une adaptation de l'opéra de George Gershwin,
Porgy and Bess (1958) ; un réquisitoire contre l'armée, Condamné au silence (The Court Martial of Billy Mitchell, 1955), avec Gary Cooper en vedette ; une réflexion sur la drogue, l'Homme au bras d'or (The Man With the Golden Arm, 1955), avec
Frank Sinatra ; enfin, une audacieuse analyse de la justice, Autopsie d'un meurtre (Anatomy of A Murder, 1959), avec lequel il brave encore la censure en évoquant directement l'adultère et la sexualité.
Parallèlement, Otto Preminger révèle Jean Seberg en transposant au cinéma la pièce controversée de George Bernard Shaw, Sainte Jeanne (Saint Joan, 1957), puis en adaptant la même année le roman de Françoise Sagan, Bonjour tristesse (1954).
Il signe sans doute son chef-d'œuvre avec la fresque sur la création d'Israël, Exodus (1960), puis désigne sans forfaitures les corruptions du système parlementaire américain dans Tempête à Washington (Advise And Consent, 1962), avant de
démontrer les mésententes entre l'Église et le pouvoir politique dans le Cardinal (The Cardinal, 1963).
Il réalise un film de guerre à la distribution prestigieuse, Première victoire (In Harm's Way, 1964) et se rend en Grande-Bretagne pour tourner un
suspense psychanalytique, Bunny Lake a disparu (Bunny Lake Is Missing, 1965).
6 LES DERNIÈRES ŒUVRES
Otto Preminger revient à la fin de sa carrière à un grand sujet qui le fascine, le racisme, avec Que vienne la nuit (Hurry Sundown, 1967), s'amuse avec le bizarre Skido (Skidoo, 1968), dirige Liza Minnelli dans Dis-moi que tu m'aimes, Junie Moon (Tell
Me That You Love Me, Junie Moon, 1970), signe encore Des amis comme les miens (Such Good Friends, 1971), puis assure un film sur le terrorisme, Rosebud (1975), avant de réaliser son dernier film, The Human Factor (1979), une adaptation du
roman de Graham Greene sur un scénario de Tom Stoppard.
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