Plan-séquence et profondeur de champ - La Règle du jeu
Publié le 14/08/2014
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Jean Renoir voulait réaliser avec La Règle du jeu «un film d'ensemble, un film représentant une société, un groupe de personnes et non un cas personnel«. Cet objectif impliquait une série de choix au niveau de l'écriture du scénario*, de la construction des personnages et de la distribution des rôles, mais aussi au niveau de la mise en scène, de la façon de filmer. Pour donner cette impression d'ensemble, d'«unité«, le cinéaste a cherché à tourner chaque séquence* avec le maximum de continuité, des plans longs et même ce qu'on appelle des plans-séquences*. Il a aussi utilisé tout au long du film les possibilités offertes par la profondeur de champ*.
«
imité ici par Renoir, la situation est exactement inverse.
Il
n'est pas question d'interrompre l'action, de la segmenter.
Il y a une action continue, un événement d'ensemble (ici
l'arrivée de Jurieu au Bourget) que la caméra doit suivre du
mieux qu'elle peut.
Cette façon de tourner est en fait la même que celle que
rencontrerait
un réalisateur* chargé de filmer une pièce de
théâtre
au cours d'une représentation publique.
Là encore,
il n'est pas question d'arrêter l'action.
Le jeu des acteurs,
le positionnement des décors et des accessoires ne sont
pas destinés à
la seule caméra, mais aussi au public
présent dans
la salle.
À la caméra de s'adapter, comme
elle le peut, à l'événement qu'elle tente de fixer.
La caméra à la place du public
Dans les deux situations évoquées, celles du tournage
d'un reportage d'actualité ou d'une représentation
théâtrale, la caméra peut être assimilée à un œil, un œil
extérieur.
Cet œil peut être fixe ou mobile.
Il se promène
dans
l'action, allant chercher ici ou là tel ou tel
développement, tel ou tel détail.
Dans
la plupart des films de fiction, le principe est
inverse.
La caméra n'est en général pas placée comme si
elle était un œil extérieur, mais plutôt l'œil d'un
personnage, ou successivement l'œil des différents
personnages.
En langage technique, on appelle champ* et
contre-champ~ ces plans alternés où la caméra se place
successivement à
la place de personnages en train d'agir
ou de dialoguer.
Dans La Règle du jeu, la caméra est généralement en un
point qui correspond à l'endroit où se tiendrait le public,
duquel elle regarderait ensemble deux personnages en
train de dialoguer par exemple, ou alternativement l'un et
l'autre.
Dans
ce film, il n'y a que le point de vue de la
caméra, identifié au public.
Il n'y a pas de contre-champ.
L'action est filmée de face
ou latéralement, exactement
comme
elle le serait si elle se déroulait sur une scène de
théâtre, une scène que l'on peut comparer à une boîte
dont manquerait
un des côtés (par lequel on peut voir
l'action)
ou un espace à trois côtés, le quatrième étant
131.
»
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