Pasolini, Pier Paolo - réalisateur de cinéma.
Publié le 19/05/2013
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Beaucoup de ces articles ont été réunis dans les recueils posthumes Lettere luterane (1976), Dialogues en public (le Belle Bandiere, 1978) et il Caos (1979).
5 L'HOMME DE THÉÂTRE
La poésie dramatique de Pasolini, nourrie par le rejet du théâtre de son époque, est engagée et souvent autobiographique.
Il prône un « théâtre de parole », se démarquant à la fois du théâtre bourgeois, accusé de bavardage, et de Brecht, Artaud,
Grotowski et du Living Theatre (« théâtre du geste et du cri »).
Pasolini tombe malade en 1966 ; durant le temps où il est alité, il écrit six pièces.
Dans Orgie (Orgia), un homme, après sa pendaison, s’interroge sur son existence et sa « différence ».
Bête de style (Bestia di stile) est nettement autobiographique.
Pylade (Pilade) commence là où s’achève les Euménides d’Eschyle.
Affabulation (Affabulazione) reprend le mythe d’Œdipe en le retournant.
Pasolini est également l’auteur de Calderon et
de Porcherie (Porcile). Il a traduit l’Orestie d’Eschyle en 1960.
6 LE SCÉNARISTE
Pasolini débute comme scénariste avec la Fille du fleuve (la Donna del fiume, 1954) de Mario Soldati et la Prigioniera della montagna (1955) de Luis Trenker, puis collabore aux dialogues des Nuits de Cabiria (le Notti di Cabiria, 1957) de Federico
Fellini.
À partir de 1957, il entame une longue collaboration avec Mauro Bolognini : Marisa la Civetta (1957), les Jeunes Maris (Giovani mariti, 1958), les Garçons (la Notte brava, 1959), le Bel Antonio (il Bell'Antonio, 1960) et Ça s'est passé à Rome (la
Giornata balorda, 1960).
Il est également scénariste sur Morte di un amico (1959) de Franco Rossi, il Carro armato dell'otto settembre (1960) de Gianni Puccini, la Fille dans la vitrine (la Ragazza in vetrina, 1961) de Luciano Emmer, puis confie à son assistant Bernardo
Bertolucci la réalisation de son scénario la Commare secca (1962) et offre enfin Ostia (1940) et Histoires scélérates (Storie scellerate, 1973) à son ami Sergio Citti.
7 LE RÉALISATEUR
C'est par le cinéma que Pasolini devient internationalement célèbre.
Dès ses premiers films Accattone (1961) et Mamma Roma (1962), il impose un style et une poésie réalistes en brossant le portrait de voyous, de marginaux ou de prostituées.
Tendre et sans concession, il métamorphose le sordide en sublime.
Il tourne des courts métrages dans des films à sketchs, comme la Ricotta dans Rogopag (1963), la Terre vue de la Lune (la Terra vista dalla Luna) dans les Sorcières (le Streghe,
1967), Che cosa sono le nuvole ? dans Capriccio italiano (1968) ou la Sequenza del fiore di carta dans la Contestation (Amore e rabbia, 1969).
Il réalise également des documentaires en forme d'essai : la Rabbia (1963), Enquête sur la sexualité
(Comizi d'amore, 1963-1965), Sopralluoghi in Palestina (1965) et Carnet de notes pour une Orestie africaine (Appunti per un'Orestia africana, 1975).
Ses longs métrages de fiction provoquent à chaque fois la colère de la censure et déclenchent des polémiques, que ce soit en raison de sa vision marxiste du Christ dans l'Évangile selon saint Matthieu (il Vangelo secondo Matteo, 1964), sa manière de
reconduire les théories de Bertolt Brecht dans une fable anarchiste jouée par Toto, Des oiseaux petits et gros (Uccellacci e uccellini, 1965), sa version sauvage et violente d' Œdipe roi (Edipo re, 1967) ou son interprétation sensuelle de l'ange gardien
en initiateur bisexuel dans Théorème (Teorema, 1968), film qui provoque le scandale et lui vaut d’être poursuivi par la justice de son pays.
D'une esthétique admirable, ses films renouvellent le langage du cinéma, mais la violence pathétique et l'humour grinçant de Porcherie (Porcile, 1969) ou l’hiératisme brûlant de Médée (Medea, 1970), avec Maria Callas, troublent autant le public que
la critique.
Sa trilogie le Décaméron (il Decamerone, 1971), les Contes de Canterbury (i Racconti di Canterbury, 1972) et les Mille et une nuits (il Fiore delle mille e una notte, 1974) déçoit certains de ses admirateurs, mais gagne un public populaire et
international, tout en faisant reculer les limites infligées alors par la censure.
Son dernier film, Salò ou les cent vingt journées de Sodome (Salò e le centoventi giornate di Sodoma, 1975, sortie posthume), a été salué comme un chef-d'œuvre, bien
que son caractère provocateur ait choqué la majorité du public.
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