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Monsieur Smith au Sénat

Publié le 23/03/2019

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Monsieur Smith au Sénat

Dans son film Monsieur Smith au Sénat, qui sort pour la première fois en salle en 1939, le metteur en scène Frank Capra fait de nouveau des variations sur son thème favori, la victoire du bien sur le mal et le triomphe de la province sur la capitale.

 

Dans ce célèbre film, le rôle principal est interprété par James Stewart. Il incarne Jefferson Smith, un chef scout idéaliste, qui est élu pour succéder au sénateur qui vient de mourir. On le croit en effet trop naïf pour déceler les manœuvres plus ou moins honnêtes de l'appareil du parti. Pourtant, dès son arrivée à

Le metteur en scène Frank Capra, en conversation avec ses acteurs

Washington, sa pétulante secrétaire (Jean Arthur) lui explique ce qui se passe. Smith se révolte contre un industriel et un sénateur corrompus, en faisant échouer un de leurs projets, l'utilisation d'un terrain que Smith prévoyait pour la construction d'un camp de vacances pour enfants. Après un discours marathon de vingt-quatre heures, il se présente comme un redoutable adversaire desgens puissants.

 

Pour donner à sa voix un timbre authentique, Stewart, sur ordre de Capra, a dû traiter ses cordes vocales à l'iode. À la fin du discours, le sénateur Joseph Payne (Claude Rains) s'effondre et avoue tous ses méfaits.

 

En décrivant le cynisme des hommes politiques de la capitale, ramenés dans le droit chemin par un rustre sympathique - une personnification des vertus provin-

ciales - Frank Capra déclenche à Washington une tempête d'indignation. Les hommes politiques américains s'insurgent contre la façon de présenter le Sénat, un lieu où on laisserait ses idéaux au placard. Ils soulignent que ce procédé n'est pas opportun à une époque où le monde entier considère les États-Unis comme la plus grande puissance du monde. L'ambassadeur à Londres, Joseph P. Kennedy, s'efforce de faire interdire le film en Grande-Bretagne.

« véreux.

le goût de Capra pour les happ y-ends explique les aveux soudains du sénateur.

la princip ale faiblesse du film ré side dans cette conviction naïve qu'un homme peut balayer à lui seul l'i mmoral ité de la société.

Capra évacue la désagréable vérité selon laquelle la corruption est indisso ciable de la société.

Dans ses au tres films politique s, tels que L' Extra vagant Monsieur Deeds (1936) et L'Homme de la rue (1941) , Capra franchit de nouveau la frontière vers le sentimen talisme popu liste, du point de vue de la critique.

Au lieu de céléb rer l'indi vidua lité de l' hom me, ses films font preuve inconsciemment de conformisme et de foi en l'a utorité.

Ils sont donc profo ndément conservateu rs, ce qui renforce finalement la méfiance des Américains des petites villes.

Capra mérite cependant une place de choix dans l'histoire du cinéma pour son exc ellente direction d'acteurs qui a permis à nombr e d'en tre eux d'affirmer leur talent.

Les principaux films de James Stewart La Vie est belle 19 46 Stewart incarne un directeur de banque idéaliste, George Bai ley, qui aide les plus démunis , mais qui est lui­ même au bord de la ruine.

Au moment où i 1 pense se suicider, le ciel lui envoie un ange gardien.

Celui-ci pré­ sente à Bailey ce qui serait arrivé s'il était mort.

À la suite d'une collec te organis ée parmi les membr es des œuvres de bien faisanc e, Bai ley, réconforté, a assez d'argen t pour sauver la banque.

1950 Winchester 73 Ce film est le début d'une collab oration fructueuse entre Stewart et le metteur en scène Anthony Mann.

Le Winchester 73 change maintes fois de propriétaire avant de parvenir entre les mains de Stewart qui le gagne dans un concours de tir.

Ce western révèle l'acteur sous un jour taciturne et bougon.

1954 Fenêtre sur cour Le réalisateur Alfred Hitch­ cock voit en Stewart le citoyen moyen idéal, que le des tin plonge dans des événements étranges.

Aux côtés de Grace Kelly, Stewart interprète un reporter cloué dans une chaise roulante à la suite d'un accident.

En observant la cour à partir de la fenêtre de sa chambre il est témoin d'un meurtre qu'il finira par tirer au clair.

193 9 Une scène de La V"te est belle Une scène de Winchester 73 ::-----;---;-.,.-- -----'- 1 "-9=58 Stewart observe Sueurs froi des Raymond Burr dans Dans cet autre film d'Hitch- Fenêtre sur cour cock, Stewart incarne le policier Ferguson, qui doit quitter son emploi à cause de sa peur du vide.

Un de ses ainis le charge alors de protéger sa femme Made­ leine, désireuse de mettre fin à ses jours.

Mais cette dernière se jette du haut d'une tour sous ses yeux.

Quelque temps plus tard, il rencontre une femme qui ressemble à s'y méprendre à la morte.

Il finit par découvrir qu'il s'agit bien en effet de Madelei ne, qui avait fait semblan t de se suicider.

La fin du film reprend le début du drame : Made­ leine tombe véritablement du haut d'un clocher.

Kim Novak et James Stewart dans Sueurs froides 195. »

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