Méliès Georges Cinéaste français
Publié le 01/04/2019
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Méliès Georges Cinéaste français
* 8.12.1861, Paris + 21.1.1938, Paris Avec les frères Lumière, il est le pionnier incontesté du septième art ; grâce à lui, le cinématographe cesse d'être une simple curiosité scientifique pour devenir un spectacle complet, apte à concurrencer, voire à supplanter les autres formes de représentation en honneur à la fin du XIXe siècle. En même temps, il jette les bases d'un langage visuel autonome, auquel tous ses successeurs vont se référer. Spectateur enthousiaste du cinématographe, dès les premières séances du Grand Café, il propose, en 1895, à Antoine Lumière de lui racheter le brevet d'invention de ses films. Devant le refus de ce dernier, il décide de construire son propre appareil de projection et de réaliser ses propres films. Fils de commerçant, caricaturiste, bricoleur, prestidigitateur, homme de spectacle, expert en pyrotechnie, il est déjà propriétaire du théâtre Robert-Houdin (racheté en 1888), où il donne des représentations pleines de fantaisie. Avec l'intuition de ce que vont devenir l'art et l'industrie du film, il édifie un studio de cinéma (le premier du monde, à Montreuil-sous-Bois), fonde sa maison de production, la Star-Film, et met en scène de petites bandes qui connaissent aussitôt un vif succès, tant auprès des enfants que des adultes.
La production de Méliès est étonnamment diversifiée : comiques, films à trucs, scènes de genre, documentaires, actualités reconstituées, grands spectacles, adaptations de classiques de la littérature, du théâtre et même de l'opéra. Il excelle surtout dans les sujets féeriques, riches en trucages et en \"illusions fantasmagoriques\". Citons, parmi les quelque cinq cents films qu'il tourne entre 1896 et 1912 : \"Escamotage d'une dame chez Robert Houdin\", \"Le Déshabillage impossible\", \"Le Manoir du diable\", \"L'Homme à la tête en caoutchouc\", \"Jeanne d'Arc\", \"L'Affaire Dreyfus\" et surtout la série des \"voyages imaginaires\" : \"Le Voyage dans la Lune\" (1902), \"Le Voyage à travers l'impossible\" (1904), \"Les Quatre Cents Farces du diable\" (1906) et \"A la conquête du Pôle\". Le génie décoratif de Méliès, son sens prodigieux de la machinerie et sa fantaisie en font à la fois un disciple de Jules Verne et de Gustave Doré, et un précurseur de la science-fiction. Ses films allient de manière paradoxale précision mécanique et bouffonnerie, ingéniosité et funambulisme.
En 1923, les ateliers et le studio de Méliès sont mis à l'encan. En 1925, il est réduit à tenir un commerce de jouets à la gare Montparnasse. Des amis fidèles l'y retrouvent et lui organisent une vieillesse décente, à la maison de retraite d'Orly.
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