Marcello Mastroianni, un Don Juan sceptique
Publié le 03/12/2018
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Trois ans plus tard, dans Huit et demi, Fellini fait de lui son alter ego en lui confiant le rôle, plus complexe encore, d’un cinéaste en panne d’inspiration confronté au bilan de sa vie. La même année, Mastroianni prouve son étonnante flexibilité en interprétant, dans les Camarades, de Monicelli, un professeur myope, barbu, modestement vêtu, qui organise un des premiers syndicats dans une usine, au xixe siècle.
L’amitié indéfectible qui liait Mastroianni à plusieurs réalisateurs de grand talent s’est traduite par une fidelité mutuelle dont le fruit est une série de collaborations fécondes, avec Fellini, bien sûr (la Cité des femmes, Intervista, Ginger et Fred où il retrouve son premier intercesseur dans le monde du spectacle, Giulietta Masina), mais aussi avec Ettore Scola (9 films, dont Une journée particulière où il campe un homosexuel émouvant dans l’Italie fasciste)
Peu de comédiens ont donné lieu au moment de leur mort à un tel concert de louanges, à un tel élan de sympathie : Marcello Mastroianni a reçu la dernière manifestation de ce sentiment de tendresse, d'affection, qui Va accompagné depuis le début des années soixante quand il acquit une gloire internationale avec la Dolce Vita. Mais la singularité de Mastroianni fut sans doute d'allier deux caractéristiques rarement réunies chez une vedette de l'écran : il était à la fois un acteur qui pouvait à volonté se forger de nouvelles identités, transformant son visage étonnamment malléable pour camper les personnages les plus divers, et une star, forte de cette aura indéfinissable que bien peu possèdent, et de cette permanence derrière le masque qui caractérisent les icônes des temps modernes.
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