L'usine à rêves de Hollywvood dans les années 20: les stars du cinéma muet, les comiques et les magnats
Publié le 24/03/2019
Extrait du document
Charlie Chaplin et Buster Keaton font rire aux larmes, les premiers grands westerns sont projetés sur les écrans et les premières comédies musicales font leur apparition à la fin de la décennie avec le cinéma parlant. L'Italien Rudolph Valentino, la Suédoise Greta Garbo, le Berlinois Ernst Lubitsch, les Viennois Erich von Stroheim et Josef von Sternberg écrivent l'histoire du cinéma. Pourtant, les puissants de Hollywood en sont les producteurs.
Plus encore que dans d'autres centres cinématographiques, les producteurs d'Hollywood contribuent à l'essor de ce nouvel art; au cours de la première génération, ce sont majoritairement de pauvres émigrants juifs venus d'Europe de l'est. Adolf Cukor, le fondateur de la Paramount, est un orphelin qui a grandi dans un village hongrois. William Fox, qui créera la Fox Film Corporation, est également venu de Hongrie avec ses parents. La Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), qui deviendra la plus grosse
John Gilbert et Greta Garbo sont les interprètes du film Love {1927). Ils avaient déjà tourné ensemble, un an auparavant dans le film La Chair et le diable.
société de production, est fondée par Louis B. Mayer, originaire de Russie. Les Warner viennent de Pologne : leurs fils fonderont la Warner Brothers. Dans leur enfance, ces futurs géants du cinéma vivent de petits travaux et tentent d'acquérir, à force de volonté, la richesse qu'ils convoitent dans cette terre promise. Les vingt premières années de ce siècle leur offrent les meilleures chances d'y parvenir, grâce à la toute jeune industrie du cinéma. Il n'existe pas encore de barrières qui interdisent aux
émigrants l'accès aux affaires, contrairement à ce qui se passe déjà sur la côte est. Parce qu'ils ont connu la dureté de la vie et qu'ils n'ont jamais perdu de vue la possibilité du bonheur et de la richesse, ces immigrants de l'est de l'Europe sont en mesure de construire « l'usine à rêves >> d'Hollywood et tout son lot de mythes d'ascension et de gloire.
Des coûts de production qui explosent ne tardent pas à mettre une sourdine au despotisme des magnats. Si le cinéma américain a conquis la suprématie inter
nationale, ce sont bel et bien les grandes banques qui possèdent la majorité des actions dans la plupart des principales sociétés de production.
La décennie des comiques. La comédie est le genre hollywoodien par excellence des années 20. Dans les années 1900 déjà, Mark Sennett produit des comédies qui ont un grand succès. Charlie Chaplin, maître incontesté du cinéma muet comique, romantique et profondément
humain, tourne The Kid (1920) et La Ruée vers l'or (1925), devenus des classiques. Dans son rôle de petit bonhomme, il se place du côté des opprimés et devient un personnage auréolé de merveilleux, auquel on s'identifie sans peine.
«
Nanouk
l'Esquimau (1922), un film documentaire
sur la vie dans le Grand Nord
du film documentaire réalise l'œuvre de
sa vie.
Après le succès de son documen
taire Nanouk l'Esquimau (1920-1921), il
travaille sur commande de la Paramount
et produit Moana (1923-1925) un film sur
la vie des insulaires des mers du Sud.
Des stars venues d'Europe.
La Suédoise
Greta Garbo entame sa carrière au même
moment que des Américaines telles Mary
Pickford et Gloria Swanson.
Les produc
teurs lui ·collent une image de femme
secrète et tragique qui souligne encore
ses peurs personnelles.
Elle joue la plupart
du temps dans des histoires d'amour
malheureux.
Sa sensualité froide et sa
voix rauque feront d'elle une grande star
du cinéma parlant.
Des metteurs en scène viennent
également d'Europe : le Viennois Erich
von Stroheim, assistant de David Griffith
pendant la Première Guerre mondiale, ne
peut tourner qu'un seul de ses films selon
la forme qu'il souhaite; Les Rapa ces
(1923) sont sans doute son chef-d'œuvre.
Ernst Lubitsch, qui a déjà tourné des
comédies en Allemagne, devient une star
de la mise en scène.
Il émigre à Holly
wood en 1921 avec l'actrice Pola Negri.
Ses films muets comme Paradis défendu
(1924) sont spirituels, frivoles et bourrés
de comiques de situation.
La grande
carrière du Viennois Josef von Sternberg
débute en 1930 à I'UFA à Berlin, avec
L'Ange bleu, adapté du roman de
Heinrich Mann intitulé Le Professeur
Unrat.
Marlène Dietrich y interprète la
danseuse de cabaret Lola-Lola.
Sternberg
s'est déjà fait connaître aux États-Unis avec
Les Nuits de Chicago (1927) et Les
Damnés de l'océan (1928).
Il tournera de
nombreux autres films avec Marlène
Dietrich à Hollywood.
Le Hollywood incorrect.
Pour l'Amérique
puritaine, Hollywood obtient rapidement
une réputation d'incorrection morale.
Des
campagnes de presse et des appels au
boycott menaçant de nuire à l'industrie
du film, la Motion Picture Producers and
Distributors of America (MPPDA, qui
deviendra la MPAA), réagit par le « Hays
Code» en 1930, code d'autocensure.
Will
H.
Hays, ancien ministre des postes, est à
partir de 1926 le gardien de la morale de
l'industrie américaine du film.
Face à l'immoralité qui transpara ît
désormais à l'écran, la « Legion of
Decency » reprend le combat dans les
années 30, avec le.
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