Loach, Ken - réalisateur de cinéma.
Publié le 19/05/2013
Extrait du document
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traitements, rejeté par tous, dans sa famille comme à l’école, un petit garçon trouve refuge auprès d’un faucon avec lequel il partage ses infortunes et ses rêves ; le réalisateur s’attache au parcours du jeune garçon dans la mesure où il symbolise les
difficultés que connaissent les travailleurs anglais et délivre une critique sociale sans ambiguïté.
Poursuivant cette veine réaliste portée par une mise en scène sous influences — école documentariste des années 1930, Free Cinema de la fin des années 1950 et Nouvelle Vague française —, Family Life (téléfilm réalisé en 1971 et primé au festival
de Berlin en 1972) propose une étude du conflit des générations, filmée dans un style documentaire, au plus près des émotions.
Ignoré par les circuits traditionnels de distribution et régulièrement censuré par les chaînes de télévision, Ken Loach disparaît du paysage cinématographique international jusqu’à Black Jack (1979) , drame historique à travers lequel le réalisateur
dénonce la répression pratiquée à l’école, dans la famille ou dans le cadre médical.
Par la suite, le réalisateur signe plusieurs films sur la situation de l’Angleterre contemporaine, traitant de sujets sensibles — le chômage avec Regards et Sourires
(Looks and Smiles, 1981), l’Irlande avec Hidden Agenda (1990), la précarité avec Riff Raff (1991), la fable sociale dans Raining Stones (1993) et le rôle du gouvernement face à la violence domestique dans Ladybird Ladybird (1994) — tout en évitant
les pièges et les clichés du film engagé.
4 L’OUVERTURE À DE NOUVELLES THÉMATIQUES
Témoin privilégié de son époque et portraitiste lucide des dysfonctionnements de la société anglaise, Ken Loach s’intéresse toutefois dès 1986 à d’autres univers, notamment les différentes formes que peut prendre la discrimination politique au sein
des régimes communiste et capitaliste ( Singing the Blues in Red , 1986).
Puis les problèmes internationaux s’immiscent peu à peu dans la filmographie de Ken Loach, comme en témoignent Land and Freedom (1995), évocation de la guerre d’Espagne et des rivalités politiques qui lui sont associées, et Carla’s Song (1996),
qui déroule une émouvante histoire d’amour sur fond de lutte impitoyable entre contras et sandinistes au Nicaragua.
11’09’’01 (2002), projet collectif regroupant onze témoignages sur les attentats du 11 septembre 2001 par autant d’artistes
internationaux (parmi lesquels Sean Penn, Amos Gitai, Claude Lelouch ou Youssef Chahine), est l’occasion pour Ken Loach de mettre ces évènements en parallèle avec le coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili et de prendre clairement position sur
l’échiquier géopolitique contre le gouvernement américain, qu’il juge également « terroriste » à la lumière des conflits au Viêt Nam, au Salvador ou encore en Irak.
Just A Kiss (2004), par l’intermédiaire d’une histoire d’amour contrariée entre un
jeune Pakistanais musulman et une Irlandaise catholique, aborde également les conséquences des attentats du 11 septembre 2001, en termes de repli communautaire, d’intolérance et de racisme.
Le vent se lève (The Wind That Shakes the Barley, 2006), film historique récompensé par la palme d’or au festival de Cannes, s’attache pour sa part au destin tragique de jeunes Irlandais ballotés par leurs choix politiques et luttant contre les Anglais
dans les années 1920.
5 KEN LOACH, CINÉASTE DES LAISSÉS-POUR-COMPTE
En 1998, Ken Loach réalise My Name is Joe, comédie dramatique sur les amours d’un chômeur alcoolique et sympathique — Peter Mullan obtient le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes pour sa prestation — et d’une assistante sociale.
Puis dans The Navigators (2001), il aborde de front la privatisation des chemins de fer britanniques, stigmatisant avec véhémence l’absurdité et la violence de la mutation économique engendrée par cette mesure.
Sweet Sixteen (2002, présenté en
compétition officielle à Cannes) décrit quant à lui avec une gravité parsemée de notes humoristiques la réalité économique et sociale — principalement marquée par la précarité, la pauvreté et d’innombrables tragédies personnelles et familiales —
d’une région sinistrée d’Écosse.
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