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Les films de science-fiction (histoire du cinéma)

Publié le 18/11/2018

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histoire

DANS UN AUTRE ESPACE-TEMPS...

Les films de science-fiction nous projettent dans un autre espace-temps. Ils évoquent le plus souvent un monde futur très éloigné du nôtre (c'est le cas des films d'anticipation), des explorations spatiales sur des planètes inconnues ou des rencontres avec d'autres formes de vie. Ce genre assez hétérogène se situe parfois à la frontière du fantastique ou du cinéma d'horreur.

Au départ méprisés, les films de science-fiction ont fini par attirer le grand public... et donc les producteurs. Ils sont aujourd'hui réalisés par des metteurs en scène renommés et une grande attention est accordée aux effets spéciaux.

ORIGINES D'UN GENRE

Les précurseurs

Dès les années 1910, les grands thèmes de la science-fiction sont déjà dessinés : expériences technologiques futuristes et voyages dans l'espace sont des sujets récurrents.

Dans La Charcuterie mécanique (1895) des frères Lumière, une machine extraordinaire pour l'époque permet de transformer un cochon vivant en jambons ficelés. Dans la comédie Les Rayons Rôntgen (1898) de Georges Méliès, un médecin passe un patient aux rayons X. Le squelette de celui-ci apparaît et prend la fuite. Dans Elixir ofLife (1901) et An Over-lncubated Baby (1901) de Walter R. Booth, c'est le thème de l'éternelle jeunesse qui est développé. Ces films ayant trait à des expériences scientifiques impensables pour l'époque et mettant en scène des savants fous ou incompris sont à la frontière entre fantastique et science-fiction.

 

Avec Le Voyage dans la Lune (1902) de Georges Méliès, on entre

vraiment dans le récit de science-fiction, et plus particulièrement dans le space opéra (film impliquant un voyage dans l'espace) : les héros sont des savants qui partent en fusée sur la Lune. Dans Voyage à travers l'impossible (1904), Georges Méliès reprend le même thème, mais sur un mode plus loufoque avec un «automaboulof» intersidéral, croisement entre un dirigeable et un sous-marin, permettant de visiter le Soleil.

Les sources littéraires

Jules Verne (1828-1905) et Herbert George Wells (1866-1946) restent les deux sources d'inspiration majeures du cinéma de science-fiction.

Jules Verne semble avoir imaginé toutes les explorations possibles : exploration de l'espace avec De la Terre à la Lune (1865) et Autour de la Lune (1870), exploration de la Terre et du monde sous-marin avec Voyage au centre de la Terre (1864) et Vingt mille lieues sous les mers (1870). Par ailleurs, des récits comme Robur le conquérant (1886) et Maître du monde (1904) mettent en scène des savants en avance sur leur époque. Certaines de ses anticipations font aujourd'hui partie de notre quotidien, d'autres relèvent encore de la science-fiction. Herbert George Wells est quant à lui le maître du roman d'anticipation. La plupart de ses œuvres ont été portées à l'écran, comme La Machine à explorer le temps (1895), adapté en 1960 par George Pal. Cela dit c'est la version radiophonique de La Guerre des mondes (1898) présentée par Orson Welles qui fit le plus de bruit : le récit de l'invasion de la Terre par les Martiens créa un réel vent de panique chez les auditeurs. Il sera ensuite porté à l'écran en 1953 par Byron Haskin.

LES GRANDS CLASSIQUES

Les premiers films d'anticipation ont été réalisés en Europe, mais ils restent peu nombreux. Fritz Lang en est le plus illustre représentant. Très vite, les Anglo-Saxons s'emparent du genre, pour en devenir finalement les seuls maîtres.

Quelques raretés françaises

ET RUSSES

Dans Paris qui dort (1923) de René Clair, tous les habitants sont figés suite aux expériences d'un savant tandis que dans La Cité foudroyée de Luitz-Morat (1924), Paris manque d'être détruit par un savant qui est parvenu à capter la foudre.

Avec le film russe Aelita (1924) de Jacob Protazanov, on entre vraiment dans le domaine de l'anticipation : un ingénieur désirant fuir ses déboires conjugaux s'envole pour Mars. Il y tombe amoureux de la reine Aelita, fomente une révolution... et se réveille.

En 1931, Abel Gance réalise La Fin du monde, dans lequel un savant découvre qu'une comète va détruire la Terre. Croisières sidérales (1942) d'André Zwobada sera le seul space

histoire

« machine permet au héros de traverser plusieurs guerres mondiales avant de s'installer en 802701 chez le paisible peuple des Elois.

WANNHs llll: ESSOUFREMENT DU GENIE Dans les années 1960, des cinéastes français se lancent dans la science­ fiction.

Leur approche plus intellectuelle et expérimentale donne ses lettres de noblesse au genre, même si les films sont inégaux.

La production anglo­ saxonne est alors moins importante et surtout de qualité médiocre.

Trois films majeurs marquent pourtant la décennie.

TENTATIVES EUROP{ENNES La Jetée (1962} de Chris Marker est un film culte de 29 minutes composé d'images fixes.

Sur la jetée d'Orly, un enfant est fasciné par le visage d'une femme qui, elle-même, assiste à la mort d'un homme.

Après divers voyages dans le temps, l'enfant devenu adulte comprend qu'il a assisté à sa mort.

De ce récit vertigineux, Terry Gilliam tirera L'Armée des douze singes (1995}.

Dans Alphaville (1965} de Jean-Luc Godard, l'agent secret Lem my Caution mène l'enquête dans une cité futuriste où tout sentiment est interdit.

Dans Fahrenheit 451 {1966) de François Truffaut, c'est la lecture qui est interdite par un gouvernement dictatorial.

Avec Barbare/la (1968}, Roger Vadim opte pour un ton plus léger.

En l'an 40000, l'héroïne (Jane Fonda) doit L---�----=:l retrouver le savant Durand-Durand, inventeur d'une arme nouvelle.

TROIS FILMS MARQUANTS Dans Le Voyage fantastique (1966) de Richard Fleischer, les héros visitent le corps humain.

Cinq personnes et leur sous-marin atomique sont réduits et injectés dans le corps d'un savant qu'ils doivent soigner.

En 1987, Joe Dante reprendra avec humour le même thème dans L'Aventure intérieure.

Dans un genre radicalement différent Stanley Kubrick offre une exploration de l'espace qui se veut aussi un questionnement sur l'origine de l'humanité.

Son film 2001 :l'odyssée de l'espace (1968} commence à l'aube de l'humanité et se poursuit quatre millions d'années plus tard, en 2001 : lors d'un voyage spatial, l'astronaute Bowman doit alors affronter l'ordinateur Hai9000.

Ce film culte d'une très grande puissance visuelle est une référence dans l'histoire du cinéma.

1.11 Planrte des singes (1968) de Franklin Schaffner fut un tel succès populaire qu'il connaîtra quatre suites.

On y découvre un futur où la Terre est dominée par les singes suite à un conflit atomique.

LES ANNÉES 1970-1980 : EXTRATERRESTRES ET ROBOTS Une nouvelle ère s'ouvre pour les films de science-fiction.

D'une part l'homme est allé sur la Lune, la réalité a donc rejoint la fiction ; d'autre part les films sont désormais des superproductions à grand renfort d'effets spéciaux.

Les thématiques se renouvellent les robots viennent concurrencer les extraterrestres.

On peut opposer deux visions du futur : le retour à l'état sauvage ou au contraire la naissance de sociétés totalitaires possédant une grande maîtrise technologique.

La question de la survie de l'humanité est abordée dans des films comme Sifent Running (1972} de Douglas Trumbull où un botaniste doit préserver dans l'espace les espèces végétales vouées à disparaître sur Terre.

!:immortalité est au cœur de films complexes comme Zardoz de John Boorman (1974} et L'Age de cristal (1976} de Michael Anderson.

Dans le premier qui se passe en 2293, des Brutes et des Exterminateurs travaillent pour une communauté d'Immortels ...

mais certains ne veulent plus l'être.

Dans le second, au xxu� siècle, les humains sont suicidés à trente ans en vue d'une renaissance.

Les dérives d'une société technologiquement avancée sont traitées dans des films très différents.

Ro//erba/1 (1975} de Norman Jewison se passe en 2018, dans un monde riche où règnent les loisirs.

Les nations ont été abolies et le pouvoir des technocrates est menacé par l'aura des équipes de rollerball.

Dans New York 1997 {1981} de John (arpenter, Manhattan est devenu la plus grande prison du monde.

Brazil {1985} de Terry Gilliam met en scène un monde où règne la machine.

Lorsqu'un insecte tombe dans un ordinateur, des données sont modifiées.

Un univers cauchemardesque se dessine.

Plus classique, 1984 (1984} de Michael Radford est l'adaptation scrupuleuse du roman de Orwell, 1984.

Un homme croit pouvoir aimer mais apprend qu'il est soumis au pouvoir de Big Brother.

Le futur prend des visages variés selon les cinéastes : autres peuples, autres planètes, autres systèmes politiques.

Dans le film d'animation La Planète sauvage (1973} de René Laloux, les Draags, des géants androïdes, méprisent les Oms qui sont des animaux familiers.

Star Trek (1979} : le film de Robert Wise est quant à lui né d'une série culte de 78 épisodes diffusés entre 1966 et 1969.

Au XXIII' siècle, l'amiral Kirk.

le capitaine Decker, la belle Ilia et le célèbre Spock partent affronter un envahisseur inconnu à bord de leur vaisseau, I'U SS Enterprise.

Le film eut pour suite Star Trek Il: la colère de Khan (1982}, Star trek Ill: A la recherche de Spock {1984} et Star Trek IV: retour sur la Terre (1986).

Dune (1984}, de David Lynch, est inspiré d'un roman mythique de Frank Herbert.

Il se déroule en 10191 alors que l'empereur Shaddam IV gouverne l'univers avec l'aide des Harkonnen.

Paul Atreides, dernier survivant d'une dynastie exterminée, découvre sur la planète Dune le peuple des Fremen.

Il devient leur chef.

Les extraterrestres sont toujours au cœur des films de science-fiction.

Steven Spielberg fait une entrée --�-=....., remarquée dans le monde de la SF avec Rencontres du troisième type (1977} et ET, l'extraterrestre (1982}, où un enfant se lie d'amitié avec un extraterrestre.

On retrouve le même rêve de communion dans Starman (1985} de John (arpenter où un extraterrestre se pose dans le Wisconsin.

Il prend la forme du défunt mari d'une jeune femme et reste avec elle pendant trois jours pour apprendre des choses sur les hommes.

À l'opposé, Alien, le 8' passager (1979), de Ridley Scott, est un mélange de film d'horreur (une femme attaquée par un monstre) et de film de science-fiction (l'h istoire se passe dans un cargo spatial).

Chose indescriptible, Alien se greffe d'abord sur le visage d'un des membres de l'équipage du Nostromo, puis réapparaît sous diverses formes.

Le film devient finalement un duel entre Ripley (Sigourney Weaver}, seule survivante, et Alien.

Suivront Aliens, le retour (1986) de James Cameron, Allen J (1992) de David Fincher et Alien 4 (1997} de Jean-Pierre Jeunet.

Jouant aussi sur l'étrangeté et l'effroi, The Thing (1982) de John (arpenter est un remake de La Chose d'un autre monde (1951 }, mais, cette fois, la Chose se régénère à l'intérieur du corps des personnes qu'elle détruit.

Dans The Hidden (1988) de Jack Sholder, un extraterrestre prend possession des gens par contact buccal.

À ces extraterrestres gluants, on peut opposer une série d'hommes-robots, fantasme ultime du règne de la machine.

Dans Blode Runner (1982} de Ridley Scott d'après Philip K.

Dick, des répliquants (robots à apparence humaine) sont en fuite dans Los Angeles en 2019.

Au-delà de sa beauté plastique, le film pose la question de la conscience : et si les répliquants avaient une âme? Le Terminator {1984} de James Cameron est lui aussi un mélange d'homme et de machine.

Venu du futur, il doit tuer Sarah Connor.

Celle-ci est censée enfanter le grand chef qui empêchera le règne des robots.

L'Informatique est enfin au cœur de films tels que Tron (1982} de Steven Lisberger où un créateur de jeux vidéo se retrouve à l'Intérieur d'un jeu et affronte des concepteurs de programmes.

War Gomes (1983} de John Badham est un thriller de science-fiction dans lequel un jeune prodige de l'informatique manque de déclencher une guerre de missiles.

Dans certains films, on est au croisement de plusieurs genres.

C'était demain {1979} de Nicholas Meyer reprend le thème de la machine à remonter le temps et fait se rencontrer un H.G.

Wells et Jack l'éventreur.

Out/and ...

loin de la terre (1981} de Peter Hyams est une transposition du Train sifflera trois fois dans l'espace.

Sean Connery est le shérif d'une station de forage minier sur un satellite de Jupiter.

Retour vers le futur (1985} de Robert Zemeckis reprend avec beaucoup d'humour le thème du voyage dans le temps, le personnage principal essayant ainsi d'influer sur sa destinée.

LES FILMS DE SCIENCE ­ FICTION AUJOURD 'HUI Des réalisateurs confirmés multiplient aujourd'hui les films de science-fiction, sans pourtant se spécialiser dans un genre ou un autre.

En 1990, Paul Verhoeven réalise Total Reca/1 (d'après Philip K.

Dick), thriller psychologique qui se passe en l'an 2084 sur la planète Mars.

En 1997, avec Starship Troopers, il met en scène de façon satirique une guerre opposant les hommes aux insectes.

Reprenant un scénario de Stanley Kubrick, Steven Spielberg réalise Al: Intelligence artificielle {2001}.

Puis, s'inspirant de Philip K.

Dick, il met en scène une société sous surveillance dans Minority Report (2002).

Après la violence du film d'animation Akira (1988} de Katsuhiro Otomo, Chast in the She/1 (1995) de Mamoru Oshii évoque une société victime de sa puissance technologique.

Le cinquième élément du film de Luc Besson {1997} est une femme grâce à laquelle le monde peut être sauvé.

Mars attacks ! (1996) de Tim Burton se veut une parodie des films des années 1950-1960.

Les films de science-fiction trouvent un écho très fort auprès d'un jeune public en quête d'évasion.

Les effets spéciaux sont de plus en plus perfectionnés.

Les images de synthèse et les arts martiaux se mêlent pour donner naissance à des superhéros qui défient les lois de l'apesanteur comme dans Matrix {1999) des frères Wachowski.

Les studios ont aussi développé des stratégies de publicité très efficaces.

Chaque film est désormais attendu comme un événement par un public passionné, pour ne pas dire fétichiste.

LA GUERRE DES tTO IU S (19n) DE GEORGE LUCAS : FILM CULTE ET FILM À EFFETS Non seulement ce film culte a remporté un grand succès auprès du public, mais il a été aussi un véritable laboratoire d'expérimentation.

En effet il compte 360 plans à effets spéciaux conçus en 22 mois avec l'aide de 75 spécialistes.

Le film remporta d'ailleurs 6 oscars : meilleur décor, meilleur montage image, meilleur son, meilleure musique originale, meilleurs costumes, meilleurs effets spéciaux avec un oscar personnel à Ben Burtt pour ses effets spéciaux sonores.

Des distinctions techniques furent données à John C.

Dysktra pour les inventions spécifiquement mises au point pour le film.

Le public suivra avec passion les aventures de ses héros Luke Skywalker, Dark Vador, Han Solo et la princesse Leia dans L'Empire contre-attaque (1980} d'lrvin Kershner et Le Retour du Jedi {1983} de Richard Marquand, avant de faire connaissance avec les personnages de la nouvelle trilogie réalisée par George Lucas : La Menace fantôme (1999}, L' Attaque des dones (2002} et La Revanche des Sith (2004}.. »

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