Les catastrophes au cinéma
Publié le 31/07/2011
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LA CATASTROPHE URRAINE :
IA TOUR INFERNALE
Apres les airs et la mer, la catastrophe
gagne la terre ferme pour un autre
classique du genre : la Tour infernal.
(E -U, 1974) de John Guillermin
et Irwin Allen avec Paul Newman,
Steeve McQueen, William Holden,
Faye Dunaway, Fred Astaire, Richard
Chamberlain, Jennifer Jones, Robert
Vaughn et Robert Wagner.
Pompiers
et invites courageux unissent leurs
efforts face a un gigantesque incendie
qui ravage le plus haut gratte-ciel
de San Francisco le jour de
son inauguration.
La catastrophe atteint ici l'embleme
de la puissance et de la technologie
americaine : le gratte-ciel.
Le film met
en cause l'integrite de ce symbole en
faisant reposer la responsabilite du
sinistre sur le constructeur de la tour
qui a *lige la securite du batiment
pour en diminuer le coot.
LES CATACLYSMES NMI-MILS
ET SURNATURELS
Les spectateurs des annees 1970
affrontent egalement des cataclysmes
naturels dont le realisme est encore
accru par l'ecran large et une
sonorisation adaptee.
Ainsi Tremblement
1974) de Mark Robson, avec Charlton
Heston, Ava Gardner et George Kennedy,
est realise en Scope-couleur et projete
en sensurround, procede sonore
donnant ('impression que la salle
tremble.
On y retrouve les composantes
habituelles du film catastrophe : une
galerie de personnages ordinaires
- un ingenieur, un polider, un acrobate,
etc.
- qui revelent leur vraie nature
lors d'un seisme apocalyptique.
Avalanche (E-U, 1978) de Corey
Allen, avec Rock Hudson et Mia Farrow,
combine In drame, In thriller politique
et le film catastrophe : au Colorado,
un complexe immobilier illegalement
construit dans une zone d'avalanche,
est englouti par une coulee de neige.
Dans le lour de la fin du monde (E-U,
1980) de James Goldstone, avec Paul
Newman, Jacqueline Bisset et William
Holden, des touristes en vacances sur
une Ile du Pacifique, se retrouvent
pieges par ('eruption d'un volcan.
La menace peur aussi venir de l'espace.
Meteore (E-U, 1979) de Ronald Neame
avec Sean Connery, Nathalie Wood,
Karl Malden et Henry Fonda, raconte
comment les forces de deux satellites, un
americain et un sovietique, parviennent
a Mourner la course d'un asteroIde
qui menacait d'aneantir la Terre.
LA PARODIE DU GENRE
Y a-t-il un pilote dam l'avion ?
(t-U, 1980) de Jim Abrahams, David
Zucker et Jerry Zucker, est un remake
d'A l'heure zero (t-U, 1957) d'Hall
Bartlett et des films de catastrophe
aerienne du style Airport : un ancien
pilote de chasse traumatise par la
guerre est place en situation de devoir
sauver l'avion de ligne a bord duquel
se trouve, alors que requipage souffre
d'une grave intoxication alimentaire.
Parodie desopilante d'un genre qui
a largement atteint ses limites en 1980,
le film constitue aussi tine critique
acerbe de la societe americaine.
Une suite sera realisee sur le meme
ton par Ken Finkleman, intitulee
Y a-t-il en& un pilote dans
l'avion ? (E-U, 1983).
En France, plus recemment, la Tour
Montparnasse infernale (Fr., 2000)
de Charles Nemes avec les comiques
Eric et Ramzy, exploite la veine du
pastiche dans In titre plus que
dans le contenu.
La catastrophe, enfin peut etre
bacteriologique.
Dans Virus (Jap., 1980)
de Kinji Fukasaku, les Americains ont
mis au point une redoutable arme
sous la forme d'un virus mortel.
Derobe a la suite d'un accident,
celui-ci contamine la Terre et detruit
la race humaine a ('exception d'un
petit groupe d'hommes refugies
sur une base en Antarctique.
Victime de sa propre surenchere,
le film catastrophe disparait quasiment
dans les annees 1980 en tant que
genre, seulement relaye par sa parodie
delirante illustree notamment par
Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
LES ANNEES 1990: LE RETOURLa reapparition du film catastrophe
dans les annees 1990 - dilue dans
le genre du film d'action ou de science
fiction plutot que sur le modele des
annees 1970 - est due en grande partie
a la maitrise des nouvelles technologies
numeriques qui facilite la realisation
des effets speciaux et la creation
de decors virtuels.
Le numerique, qui permet de rendre
realistes des scenes « impossibles »,
devient un outil privilegie au service
de la reconstitution a l'ecran des
catastrophes les plus spectaculaires.
LE SYNDROME TffANIC Film a grand spectacle plus que film catastrophe,
Thank
(E-U, 1997)
de James
Cameron,
avec Leonardo
DiCaprio et
Kate Winslet,
retrace
('histoire du naufrage du plus grand paquebot
jamais construit, qui heurta un iceberg
au large de Terre-Neuve lors de sa
traversee inaugurale, en avril 1912.
Ala reconstitution fidele de cette
catastrophe historique, Cameron ajoute
une histoire d'amour imaginaire entre
un jeune artiste voyageant en troisieme
classe et une jeune fille de bonne
famille voyageant en premiere.
Ici encore, le film est une metaphore
de la fin d'un monde croyant a la
toute puissance de la technologie
et A lintangibilite des classes sociales.
Les passages d'un realisme angoissant
qui figurent l'engloutissement du navire
alternent avec des scenes de melodrame.
Le film connait un succes planetaire :
it fera plus de 170 millions d'entrees.
LAPOCALYKE A NOS PORTES Les scenarios catastrophe déjà
exploites sont remis au goat du jour
dans les annees 1990, mais toujours
dans une optique privilegiant
le grand spectacle.
Daylight (E-U, 1996) de Rob Cohen,
avec Sylvester Stallone, raconte
comment les survivants a une explosion
dans In tunnel qui retie Manhattan
au New Jersey a une heure de grande
circulation sont sauves par ('abnegation
d'un chauffeur de taxi, alors que
la montee de ('eau les menace.
Dans Independence Day, le jour
de la riposte (E-U, 1996) de Roland
Emmerich, avec Will Smith, le danger
vient de plus loin.
Une attaque
extraterrestre aneantit toutes les
grandes villes du monde : le president
des Etats-Unis a une fois de plus
la charge de sauver l'humanite.
Le
film trouvera son savoureux pastiche,
la meme annee, dans Mars Attacks
(E-U, 1996) de Tim Burton.
Dans Armageddon (E-U, 1998) de
Michael Bay, avec Bruce Willis, c'est
une equipe de tetes britlees habituee
des forages qui est envoy& dans
Yespace pour faire exploser un enorme
asteroide menacant - encore - la Terre.
Les catastrophes naturelles sont
cependant toujours presentes avec :
les ouragans de Twister (E-U, 1996)
de Jan de Bont ; les eruptions
volcaniques du Plc de Dante (E-U,
1997) de Roger Donaldson, avec
Pierce Brosnan et Linda Hamilton, avions, I'incendie puis l'effondrement
des tours enflammees.
L'immeuble
du Pentagone, a Washington, est
egalement frappe par un avion
Mourne.
Depassant la fiction, la realite
se met a illustrer In pire scenario
de film catastrophe jamais imagine
par Hollywood, mélange insoupconne
d'Airport et de Tour infernale.
La similitude des situations est telle
que I'on trouve bientbt sur Internet
la critique froidement ironique d'un
suppose Airport 2001 qu'aurait realise
Irwin Allen et oh Bruce Willis, Arnold
Schwarzenegger, Sylvester Stallone et
Woody Allen dejoueraient les pieges
des terroristes sur quatre avions de
ligne menacant New York,
in Pentagone et la Maison-Blanche.
Dans les mois qui suivent les attentats,
les autorites empechent la sortie
de films catastrophe ou de tout film
evoquant une attaque terroriste.
Nombre de productions sont arretees.
Le recul que les Etats-Unis semblent
vouloir prendre avec les jeux de la fiction n'a toutefois qu'un temps.
ou de Volcano (E-U, 1997) de Mick
Jackson avec Tommy Lee Jones ;
Deep Impact (E-U, 1997) de Mimi
Leder avec Morgan Freeman, Robert
Duvall et Tea Leoni, relate ('exploit
d'un ancien astronaute qui &vie de
sa trajectoire une comete se dirigeant
vers la Terre, en se posant a sa surface.
LE DRAME DU TITANICAvant le film de James Cameron, le
drame du Titanic avait (160 ete evoque
ou fait ('objet de reconstitutions dans
plusieurs films : Atlantis (Fr., 1930)
d'Ewald-Andre Dupont et Jean Kemm, Titanic
(All, 1942)
d'Herbert
Selpin,
Une nuit
inoubliable
(E-U, 1943)
de Richard
Wallace,
avec Loretta
Young, et Titanic ( E-U, 1953) de Jean
Negulesco, avec Barbara Stanwyck et
Clifton Web, qui, par sa reconstitution
du naufrage, prefigure les films
catastrophe des annees 1970.
les pluies torrentielles et les inundations
de Pluie d'enfer (1998) de Michael
Salomon, avec Morgan Freeman et
Christian Slater ; les tremblements de
terre avec After Shock : tremblement de
terre d New York (E-U, 1999) de Mikael
Salomon ; les tempetes avec En pleine
tempete (All-E-U, 2000) de Wolfgang
Petersen, avec George Clooney.
LES ANNEES 2000 :
FACE ALA REALITE
Le 11 septembre 2001, l'attentat
contre les deux tours du World Trade
Center a New York, prises pour cible
par des avions de ligne detournes par
des terroristes, fait pres de 3 000 morts.
Le monde assiste quasiment en direct
a la catastrophe : ('impact des deux Le /oar d'aprbs (E-U, 2002)
de Roland Emmerich, avec Dennis
Quaid, plonge New York dans un
nouvel age de glace apres la
degradation rapide du climat terrestre
causee par ('action de l'homme.
La catastrophe acheve de se diluer
dans In film d'action dont elle est
devenue In pretexte recurrent :
Piege de feu (E-U, 2002) de Jay Russel,
Danger avalanche (Can., 2003) de
Mark Roper ou Fusion The Core (E-U,
2003) de Jon Amiel en sont l'illustration.
TRUCAGES ET EFFETS SPECIAUXTrucages et effets speciaux ont ete
utilises des les debuts du cinema
pour creer des scenes spectaculaires :
decors peints, maquettes, surimpressions,
effets de trompe -I'ceil pour figurer
des differences de taille, arrets de
camera permettant In changement
de position des objets ou des acteurs entre deux images.
Ceux-ci ont ete
completement renouveles par In
traitement numerique de ('image.
Aujourd'hui, la realisation d'une scene
de catastrophe male prises de vues
reelles, recours a des maquettes et
creation-integration par ordinateur
de decors, de personnages ou d'effets
de forme et de lumiere.
Les prises de vues reelles de Titanic
ont ete realisees en bassin et les effets
speciaux confies aux createurs des
dinosaures de Jurassic Park.
Le Pic
de Dante a ete tourne dans une region
sans volcan, ce dernier &ant integre
numeriquement.
Des moteurs de
Boeing ont ete utilises pour creer les
fortes bourrasques de vent de Twister.
La recreation des paysages urbains du
Jour d'apres a necessite le recours a un procede hors du commun de scanning
des edifices de Los Angeles et New York.
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