Le style cinématographique chez Renoir
Publié le 02/08/2014
Extrait du document
Le style cinématographique
La séquence où, au moment du déjeuner. les Dufour et les canotiers se rencontrent, donne un bon exemple du style de Renoir. Pour le spectateur qui se borne à « attendre la suite l'histoire «, l'information est mince : Henriette va rechercher son chapeau, le canotier le lui tend, la retient, offre aux Dufour la place qu'ils convoitaient ceux-ci vont s'y placer en remer¬ciant, tandis que les canotiers leur font place en se mettant à l'endroit que les Dufour occupaient. Mais par son « écriture «, elle est foisonnante.
«
Q U E S T 0 N S T R A T É E S
Il Jeux de mots et jeux d'images
Chez Renoir.
non1hrcuscs sont les trouvailles visuelles qui pennettenl de rendre lisih\cs à l'écran un état {resprit ou un sens abstrait, en transcrivant
en images l'un >, qui est peut-être une des figures de co1nposition visuelle les plu.;; caractéris
tiques de Renoir: donner à voir des façons de parler.
ilJJ- 1 -CYPRIEN ET ANATOLE :
GROS PLEIN DE SOUPE ET MANCHE À BALAI
La corpulence de M.
Dufour est celle des gros pleins de soupe; sa digestion le
confirme.
Anatole, lui.
est dér;ourdi comme un 1nanche à halai : il passe toute la
journée.jusqu'à la scène finale.
à tenter en vain de faire tenir ensemble parapluies, on1brelles et gaules ..
M.
Dufour, prénommé Cyprien, est à une lettre près, un
cyprin : un poi~son rouge.
poisson de bocal des villes se retrouvant aux champs.
llJJ- Il -HENRIETTE ÉBLOUIE, ÉBLOUISSANTE ET AVEUGLE
On a déjà évoqué les relations entre Henriette et les pouvoirs du regard, par opposi
tion
à l'incapacité de ses parents à entendre.
Littérale1nent éblouie par la nature,
Henriette est celle qui devient
vi~ible et éblouissante pour Henri en parvenant à voir la beauté de ce qui est Elle sï1npose à son regard parce qu'elle est devenue
elle-même
!"incarnation du regard.
En même temps, cet éblouissement l'aveugle.
llJJ-111 -PÊCHER, ET DRAGUER, LEURRES ET PROIES
Le thème de la pêche s'offre à une 1nultiplicité de variations et de chassés-croisés
entre mots et images.
Dès le premier plan du film.
le gamin a posé la question de
fond
de la pêche : « Le tout, c'est de savoir les prendre.
» Le film va broder sur le
double.
»
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