LE PRESTIGE (Un film de Christopher Nolan) - analyse
Publié le 30/08/2012
Extrait du document
Avec Le prestige, Christopher Nolan propose pour la première fois une sorte de synthèse entre les constructions complexes des débuts (Memento, Following) et les blockbusters grand public qui ont suivi (Insomnia en partie, mais surtout Batman begins). Une voie originale qui a plutôt bien réussit au réalisateur par la suite. Le prestige est un film prenant, tenu d'une main de maître et qui entretient le mystère pendant très longtemps, tout en donnant des clés ou presque, pour comprendre dès les premières minutes. Dans sa réalisation, il n'est pas sans rappeler l'univers de Méliès qui fut l'un des pionniers des effets spéciaux et qui fut auparavant un prestidigitateur. Le thème de la duplication est bien abordée comme ce dernier le faisait et d'autres indices temporels nous indique que l'époque dans laquelle vivait Méliès était la même. Le magicien oriental (chinois) est ainsi évoqué dans le film comme le faisait Méliès dans ses réalisations. Le film fait de l'illusion et du mensonge ses thèmes centraux et Le prestige devient alors un tour de magie géant. Ainsi, ces prestidigitateurs sont une sorte de métaphore du metteur en scène et leur travail est finalement le même que celui d'un réalisateur aujourd'hui: il peut créer l'illusion par les effets spéciaux.
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(son assistante).
Après avoir su la vérité par le maquillage et les artifices qu'elle découvre, Sarah se suicide.
Borden perdra aussi son frère Fallon qui sera condamné àmort pour le prétendu meurtre d'Angier.
Autant dire que si l'on choisit la magie, il être prêt à assumer les conséquences.
Un excellent prestidigitateur comme l'estBorden doit être prêt à tout sacrifier (sa vie sociale et sentimentale).
Il peut ainsi garder ses secrets, ses trucs pour lui sans que personne puisse les découvrir.
Angiermettra plus de temps à s'approprier cette devise mais la manière dont il l'utilisera sera dévastatrice.
Par l'arrivée de la machine étrange de Tesla, l'histoire va alors passer dans le thème de la science fiction et se rapportera d'une certaine manière à de nombreux filmsde Méliès sur le thème de la duplication.
Chrisotpher Nolan, tout comme George Méliès laisse plusieurs empreintes (comme une signature) dans la majorité de ses films.
On peut ainsi le reconnaître grâce àson style bien précis.
En effet dans ses films, il utilise souvent une construction atypique de flash-back ainsi qu'une narration nonchronologique (on le remarqueradans Memento, Le prestige et Inception dernièrement).
Il force ainsi le spectateur à se concentrer sur l'histoire.
Dans la majorité de ces films, la psychologie despersonnages fait partie des points décisifs de leur histoire.
Dans adaptation du Prestige de Christopher Priest, Nolan a volontairement enlevé les descendants d'Angieret de Borden qui sont pourtant des personnages importants au sein de l'histoire pour se concentrer exclusivement à la psychologie complexe de ces deux rivaux.
Il vaainsi se focaliser plus sur le rapport du double entre les deux personnages.
Angier et Borden sont des reflets en négatifs l'un de l'autre.
Magiciens et ambitieux tous lesdeux, ils sont opposés l'un de l'autre humainement.
Borden est mystérieux, froid déterminé alors que Angier dégage au premier abord un positivisme et une chaleurqui fait que le spectateur va s'attacher plus vite à lui.
La rivalité est un thème récurrent dans l'univers du réalisateur.
On le remarque avec Christan Bale et HughJackman, mais aussi à Batman face à l'épouvantail dans Batman begins, puis face au Joker et Double face dans The Dark Night.
Le mensonge, la manipulation et latrahison sont des empreintes que le réalisateur marque dans plusieurs de ces films et le thème de la mort de la femme du protagoniste est aussi un sujetqu'il exploitesouvent.
Cette mort résulte souvent des actions de ce dernier (Inception, The Dark Night, Le prestige, Memento).
Certes le héros n'est jamais directement leresponsable, mais la culpabilité qu'il en éprouve va devenir le trait dominant de sa psychologie.
Le thème de la duplication dans Le prestige est tout d'abord le thème phare des œuvres de Christopher Priest.Ayant des enfants jumeaux, ce dernier va écrire denombreux livres traitant de la gémélité dans un monde fantastique ou de science-fiction tels que Le monde inverti, Les extrêmes ou La séparation.
Par exemple, dansson dernier roman La séparation, l'histoire raconte celle de deux frères jumeaux anglais athlètes dans les méandres d'une seconde guerre mondiale parallèle.
De plusentre les deux jeunes frères, il y a une femmes qui va bousculer leur vie.
Avec cette histoire originale, Nolan a dû utiliser de nombreux effets spéciaux afin dedédoubler au mieux les protagonistes.
On le remarque tout d'abord lorsque Angier rencontre son meilleur sosie (c'est un homme qui est la plupart du temps ivre) parla jolie Olivia (Scarlett Johansson).
L'homme censé être le sosie malgré des légères différences physiques n'est autre que Hugh Jackman qui joue son double rôle.
Demême, Christian Bale interprète également son frère jumeau à travers un maquillage bien travaillé qui le rend méconnaissable (ce qui est la volonté du réalisateur).Lorsque les doubles se présentent dans la même scènes, on les voient la plupart du temps en champ contre champ.
C'est une technique qu'utilise souvent lesréalisateurs lorsque ces doubles discutent ensemble.
Cependant, comme le faisait Méliès, pour L'homme orchestre, par exemple où il utilisait la surimpression, leréalisateur va utiliser des techniques plus spéciales afin de bluffer le spectateur.
C'est le cas lorsque l'on voit les gestes identiques que réalisaient les deux jumeauxafin de ne faire plus qu'un.
Le spectateur est alors troublé car il sait bien que dans la vraie vie, Christian Bale n'a pas de double mais la scène est très bien réalisée.
Onremarquera dans d'autres films cette mise en scène extrêmement bien réalisée comme dans Matrix reloaded, réalisée par les frères Wachowski, où le personnagecentral Néo( Keanu Reeves) combat tous les clones de l'agent Smith (Hugo Weaving).
On réalise ainsi ces scènes grâce aux hautes technologies qui ce sontdéveloppées depuis Méliès et le public est de plus en plus éblouit par cette qualité de réalisme qui ne cesse d'évoluer (on le remarquera tout dernièrement avec le filmAvatar de James Cameron).
Nous pouvons ainsi comparer le cinéma et la magie qui finalement, ne sont pas si différents.
Tout comme la magie, le cinéma regorge de « trucs » censé duper lespectateur.
On peut ainsi filmer une pièce dans un endroit, ouvrir la porte censée donner sur une salle de bain puis arrêter de tourner.
La scène de « la salle d'eau »sera alors filmée dans un autre endroit, mais le spectateur n'en saura rien grâce au montage.
Pour les scènes où les personnages parlent à leur double dans la mêmepièce, il y a aussi un trucage.
Dans ce film, tout le monde peut être magicien grâce au montage.
On le remarque dans le Making off du film.
En effet, la scènereprésente le spectacle du magicien chinois qui fait disparaître devant le public un bocal à poisson.
Lorsque cette scène a été tournée, un technicien a enlevé lerécipient entre deux prises qui était dissimulé sous un drap.
Avec le montage, le spectateur qui regarde le film n'y voit que du feu.
C'est pour cela que Hugh Jackman,Christian Bale et Michael Caine ont pu jouer des magiciens même s'il n'ont aucun talent dans ce domaine.
C'est ainsi que la magie du cinéma à rendu possible ce quine l'était pas en premier lieu.
Georges Méliès a aussi choisi la voie du cinéma après celle de la prestidigitation car il s'est bien rendu compte qu'il pouvait réaliser destours bien plus extraordinaires qu'en réalité.
Il peut gonflé sa tête jusqu'à ce qu'elle devienne géante ou peut jouer un morceau musical avec ses six doubles (chosesqu'il ne pouvait malheureusement pas exécuter dans la vie réelle).
Dans ce film, Nolan nous fait assister à un tour de magie géant tant à la narration du film que dansla réalisation.
Le spectateur sait que c'est de la fiction (pour le film), ou un tour de magie (pour le spectacle).
Tout n'est qu'illusion, mais plus c'est bien réalisé et plusil sera impressionné par la qualité.
Lorsque Angier mourant, dit à Borden que le public sait ce qu'il fait (à savoir qu'il créé un clone grâce à la machine et l'élimineensuite), ce n'est sans doute pas totalement faux.
Ce qui intéresse le public n'est pas vraiment de connaître le secret de ses réalisations, mais plutôt de voir comment ill'exécute.
Ainsi, plus la mise en scène est fascinante et plus le spectateur n'en sera que troublé.
Avec Le prestige, Christopher Nolan propose pour la première fois une sorte de synthèse entre les constructions complexes des débuts (Memento, Following) et lesblockbusters grand public qui ont suivi (Insomnia en partie, mais surtout Batman begins).
Une voie originale qui a plutôt bien réussit au réalisateur par la suite.
Leprestige est un film prenant, tenu d'une main de maître et qui entretient le mystère pendant très longtemps, tout en donnant des clés ou presque, pour comprendre dèsles premières minutes.
Dans sa réalisation, il n'est pas sans rappeler l'univers de Méliès qui fut l'un des pionniers des effets spéciaux et qui fut auparavant unprestidigitateur.
Le thème de la duplication est bien abordée comme ce dernier le faisait et d'autres indices temporels nous indique que l'époque dans laquelle vivaitMéliès était la même.
Le magicien oriental (chinois) est ainsi évoqué dans le film comme le faisait Méliès dans ses réalisations.
Le film fait de l'illusion et dumensonge ses thèmes centraux et Le prestige devient alors un tour de magie géant.
Ainsi, ces prestidigitateurs sont une sorte de métaphore du metteur en scène et leurtravail est finalement le même que celui d'un réalisateur aujourd'hui: il peut créer l'illusion par les effets spéciaux.
ANNEXES
– Le Monde magazine (20.07.10) « l'inquiétante étrangeté de Christopher Nolan » – Wikipédia : Christopher Nolan, Christopher Priest – Cours étudiés sur GeorgesMéliès – Le prestige, Christopher Priest, Broché.
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