Le Messager 1971 Joseph Losey (1909-1984)

« Le Messager 1 417 Lorsque, soixante ans plus tard, Léo rend visite à Marian, celle­ ci, devenue vieille lady, n'hésite pas à lui demander une fois de plus d'être le messager qui pourrait la réconcilier avec son petit­ fils.

Léo, marqué par ces événements passés, refuse d'être mani­ pulé encore.

«Traumatisé à vie, Léo se condamne à la solitude.

Vieillard, il se souvient de son rôle de messager comme de la navette faite par un petit Mercure moins rangé au service du Dieu de l'Amour qu'à celui des puissances du Mal.>> J.

L.

Bory Un chef-d'oeuvre Le tournage Le roman de Hartley, dont est adapté Le Messager, a,vait attiré J'attention de Losey dès 1953, parce qu'il lui permettait d'évo­ quer non seulement Je début du siècle mais aussi 1 'impact du passé sur le présent.

Après ce , il eut à lutter pendant dix ans pour acquérir les droits d'auteur.

C'est Harold Pinter, avec qui il avait travaillé pour The Servant et Accident, qui adapta le roman.

Outre que la quête des producteurs ne fut pas une mince affaire, ceux-ci, une fois trouvés, jugèrent le budget trop impor­ tant.

Résultat.: Losey dut convaincre Alan Bates et Julie Christie de tourner gratuitement ! Le film fut terminé en huit semaines.

L'atmosphère du film, cet accablement des journées d'été bour­ donnantes de chaleur, doit en grande partie à l'art du cinéaste, mais aussi au décor dans lequel il fut tourné : le Norfolk, une région qui n'a pas beaucoup changé depuis 1900.

Pour son film, Losey a même essayé de retrouver les couleurs d'un peintre anglais qui jadis avait beaucoup travaillé sur place.

Le tournage eut lieu dans une vaste maison de 126 pièces et, pour éviter le côté. »