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Le film d'horreur (histoire du cinéma)

Publié le 14/08/2011

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histoire

MOTS-CLES:

 

Rosemary's Baby, Shining, Le Silence des agneaux, Massacre à la tronçonneuse, Tobe Hooper, Scream, Wes Craven, Le Cercle / The Ring (2003), Gore Verbinski, Saw, James Wan, Frankenstein, Charles Mason, etc...

Mélange de fantastique, de science fiction et de thriller, le film d'horreur constitue un genre à part dans l'Histoire du cinéma...

histoire

« Certain titres font ('objet de nouvelles versions qui appartiennent autant au genre epouvante-horreur qu'au fantastique, comme Arachnophobie (1990) de Frank Marshall qui reprend Tarantula (1955) de Jack Arnold. Une variante se developpe, plus inquietante : le monstre ou ('animal n'envahit pas la planete, la ville ou la maison, mais le corps meme du heros.

L'horreur est en nous. Dans Frissons (1975) de David Cronenberg, le corps d'hommes et de femmes etait envahi de curieux parasites qui les transforment en monstres obsedes par le sexe. Dans Rage (1977), c'est une trompe qui sort du corps de ('heroine et transperce les gens pour leur sucer leur sang.

Dans Videodrome (1984) de Cronenberg, c'est le visionnage d'un programme pirate de cinema d'horreur, de « snuff movie >t, qui entraine le heros dans un monde d'hallucinations et d'alterations physiques : it devient un magnetoscope vivant qui s'enfonce une cassette dans ('abdomen.

Dans la Manche (1986) de Cronenberg, remake d'un film fantastique des annees 1950 -la Mouche noire de Kurt Neumann (1958) -, les genes d'un scientifique se melangent avec ceux dune mouche et le transforment bientOt en monstre decharne. La Mouche 11(1989) de Cris Walas, sera encore plus terrifiant. Le genre de la science-fiction et du « space opera » connait aussi une evolution fantastique et horrifique marquante avec Alien (1979) de Ridley Scott : un monstre issu d'ceufs retrouves sur une autre planete *etre le corps d'un astronaute puis seme la terreur a bord du vaisseau spatial. LES SNUFF MOVIES Le terme de u snuff movie » apparait dans les annees 1970 pour designer des films clandestins qui contiendraient des scenes de sevices et de meurtres reels.

Des interpreter seraient reellement tortures et executes devant la camera et ces films destines a des circuits tres fermes d'amateurs. Hormis certains actes psychopathes tres isoles, ces voyages au bout de l'horreur relevent de la pure rumeur, aussi effrayante que fantasmee. Un certain nombre de films de cinema traitent du theme des « snuff movies A, soit comme theme de thriller, soit pour pretendre en etre veritablement, comme les faux documentaires cannibales.

Alien, le retour (1986) de James Cameron, Alien 3 (1992) de David Fincher et Alien, la resurrection (1997) de Jean-Pierre Jeunet poursuivront l'inquietante aventure de l'officier astronaute Ripley, incarne par Sigourney Weaver, qui finira par porter en elle-meme le monstre.

La reincarnation physique est un autre theme recurrent du fantastique et de l'horreur que Ion retrouve notamment dans Wolfen (1979) de Michael Waldleigh, ou des chasseurs indiens sont reincarnes en loups dans le Bronx, et dans Reincarnations (1980) de Gary Shermann.

En Italie, durant la meme periode, Lucio Fulci poursuit la veine italienne de l'horreur kitch avec sa trilogie sur les zombies : Frayeur (1980), !Au-dela (1981) et la Maison du cimetiere (1981). PSYCHOPATES ET TUEURS EN SERIE Shining 980) de Stanley Kubrick, relate l'histo re d'un ecrivain qui part avec sa famille garder un hotel perdu dans la mon agne et ferme l'hiver pendant cinq mois.

Entre les evenements inquietants qui se seraient passes autrefois dans ('hotel, les pouvoirs paranormaux de son fits et ses hallucinations de plus en plus frequentes, ('homme sombre dans la folie et cherche a tuer sa femme et son enfant.

Kubrick revisite ici a sa maniere, entre angoisse, drame psychologique et recit tragique, le « slasher movie », sous-genre du film d'horreur mettant en scene un psychopathe qui assassine un a un les personnages de l'histoire. Le nom vient du verbe anglais to slash qui signifie « couper, taillader », ('assassin utilisant le plus souvent des objets tranchants pour commettre ses crimes. En 1974, Massacre it la tronconneuse de Tobe Hooper, petit 1film tourne avec 140 0000 dollars, rencontre un incroyable succes.

En situant ('action au Texas a lepoque , contemporaine, Hooper ecarte resolument le filon fantastique.

Son personnage portant un masque en peau humaine et la famille tueuse qui conserve un musee de fragments humains renvoient a l'affaire de ces fermiers du Wisconsin arretes en 1957, chez qui on avait retrouve des restes humains.

Le bruit de la tronconneuse ponctue le film sans qu'on voie jamais la chair tranchee. Le succes de ('oeuvre ouvre la voie une longue liste de films de massacre » Le film connait une suite avec Massacre a la tronconneuse 2 (1986) de Tobe Hooper et devient une reference : it est explicitement cite dans American Psycho (2000) de Mary Harron, dans lequel le tueur en serie visionne une cassette du film.

Les « films de massacre » se distinguent des « films de traque comme Halloween, la nuit des masques (1978) de John Carpenter, dans lequel un criminel sorti de l'asile traque les adolescents de la ville. Le succes appellera plusieurs suites, d'Halloween 2 (1981) de Rick Rosenthal a Halloween 9 (en production en 2006) de Rob Zombie, en passant par Halloween, la resurrection (2002) de Rick Rosenthal.

Scream inspire aussi Scary Movie (2000) de Keenen Ivory Wayans et ses suites, qui sont autant de parodies de Scream et d'autres films connus. Reposant sur les constantes du film d'horreur et destinees au meme public adolescent, celles-ci prolongent le genre en le melant a ('humour potache des « teen movies ». L'HORREUR DANS LE THRILLERL'horreur plonge aussi dans le reel. C'est notre monde qui recele I'horreur et I'affaire releve desormais de la police ou du FBI.

Le Silence des agneaux (1990) de Jonathan Demme plonge le thriller dans l'horreur en exploitant le theme commun aux deux genres du serial killer. Une agent du FBI a la poursuite d'un tueur en serie tente d'obtenir des informations d'un meurtrier recidiviste emprisonne. Hannibal (2001) de Riddley Scott, adaptation d'un autre roman de Thomas Harris avec le meme Anthony Hopkins, est la suite du precedent.

Si le tueur du Silence des agneaux decoupait et recousait les peaux de ses victimes, celui de Seven (1996) de David Fincher met en scene ses crimes comme des adaptations des sept *hes capitaux. Le Projet Blair witch (1999) de Daniel Miryck et Eduardo Sanchez raconte la disparition de trois jeunes cineastes, partis en randonnee dans la foret de Black Hill au cours d'un reportage sur la sorcellerie.

Un an plus tard, on retrouve leur camera contenant le film des evenements terrifiants qu'ils ont vecus. Faux film temoin et vrai coup de maitre, ce petit film d'horreur, uniquement fon& sur la montee de l'angoisse, clot la decennie avec efficacite et tres peu de moyens. Autre grand succes, Vendredi 13 (1980), de Sean Cunningham, met en scene un tueur psychopathe prenomme Jason.

Le film compte aujourd'hui dix suites - jusqu'a Freddy contre Jason (2003) de Ronny Yu - qui forment l'une des plus longues series cinematographiques produites a partir d'un heros recurrent. Les Grilles de la nuit (1984) de Wes Craven est le premier de la serie de sept episodes mettant en scene le personnage de Freddy, un homme a la face brOlee et aux grilles acerees, qui poursuit les innocents.

S'y ajoute une serie televisee en 44 episodes de 60 minutes en 1988. Wes Craven, grand specialiste du genre, etait deja l'auteur du celebre La colline a des yeux (1977), et de sa suite (1985), dans lesquels une famille est pourchassee par une bande de degeneres. Si les films de tueurs en serie sont nombreux et se declinent souvent en suites, peu sortent du lot par leur innovation.

Font exception des titres comme BloodyBird (1986) de Michele Soavi ou bien Henry, portrait d'un serial killer (1986) de John McNaughton, fonde sur la vie et les exploits macabres de Henry Lee Lucas, l'un des tueurs en serie les plus monstrueux de toute l'histoire des Etats-Unis. Dans les annees 1990, Wes Craven marque la renaissance du « slasher movie » avec son film Scream (1996), en portant un regard distancie sur les classiques du genre.

Les victimes sont elles-memes fans de films d'horreur et le film deborde de references et de notes d'humour.

Scream aura deux suites tournees par Craven : Scream 2 (1997) et Scream 3 (1999).

La serie inspire nombre de films presentant un serial killer qui sevit sur un campus ou dans un milieu d'adolescents comme Souviens-toi l'ete dernier (1997) de Jim Gillespie ou Urban Legend (1998) de Jamie Blanks et leurs suites respectives.

SUITES, REMAKES ET ADAPTATIONS Le film d'horreur est aujourd'hui un genre a part entiere et constitue un investissement sur pour les Brands studios.

Si quantite de productions reposent sur des scenarios identiques, des titres comme le Cerde/ The Ring (2003) de Gore Verbinski ou Saw (2004) de James Wan apportent au genre un peu de renouveau. Les annees 2000 continuent d'egrener les suites, notamment Blair witch 2, le livre des ombres (2000) de Joe Berlinger, Blair witch 3 (2002) de Daniel Myrick, Freddy contre Jason (2003) de Ronny Yu, I'Exorciste, au commencement (2003) de Renny Harlin, Urban Legend 3, Bloody Mary (2005) de Mary Lambert, Halloween 9 (en production en 2006) de Rob Zombie.

De nombreux remakes de classiques du genre sont aussi realises par de jeunes realisateurs, souvent avec la benediction de l'auteur du film initial, comme Massacre a la tronconneuse (2003) de Marcus Nispel, Massacre a la tronconneuse, le commencement (2005) de Jonathan Liebesman, Amityville (2004) de Andrew Douglas ou La collate a des yeux (2006) de Alexandre Aja.

La principale innovation de la decennie 2000 est ('adaptation de jeux video au grand ecran, phenomene deja engage avec d'autres genres et qui touche a leur tour les jeux de « survival horror ».

Silent Hill (2006) du Francais Christophe Gans d'apres le jeu video homonyme de Konami concu par le Japonais Akira Yamaoka en est un exemple. UN SOUS-GENRE : LE FILM e GORE » Sous-genre du film d'horreur, le film 1( gore » cherche a provoquer chez le spectateur une reaction de &gait face au spectacle de corps dechiquetes ou mutiles, generalement dans une abondance d'hemoglobine.

Le mot anglais gore designe le sang verse, nauseabond ; it s'oppose a blood, sang vital qui coule dans les veins. Developpe aux Etats-Unis, le gore appartient a un type de production et d'exploitation bas de gamme melant sexe, violence et horreur, qui alimente certaines salles specialisees, les drive in ou ('edition video.

Le succes de Blood Feast (1963) de Herschel! Gordon Lewis, bientot suivi par Two Thousand Maniacs ! (1964) et The Gore-Gore Girls (1972) du meme realisateur, installe le genre. Des films comme Jack reventreur (1976) de Jes Franco ou l'Enfer des zombies (1978) de Lucia Fulci suivent la meme veine sanglante.

De I'horreur sanglante I'anthropophagie, it n'y a qu'un pas que n'hesitent pas a franchir les films suivants en faisant souvent croire a lauthenticite des scenes filmees : Cannibal Holocaust (1979) de Ruggero Deodato, la Secte des cannibales (1980) et Cannibal Ferox (1981) d'Umberto Lenzi ou Anthropophagous (1980) de Joe d'Amato. Le gore peut aussi sinscrire dans une « comedie d'horreur » comme Evil Dead (1981) de Sam Raimi, qui confronte une bande de jeunes parti dans une maison au fin fond de la foret aux esprits - bientbt suivi de Evil Dead 2 (1987) et de Evil Dead 3, l'annee des tenebres (1993).

Les delirants et sanglants Bad Taste (1987) et Braindead (1992) de Peter Jackson en sont d'autres exemples. Si le sous-genre tourne bient6t au grotesque par son exces et disparait dans le pastiche de lui-meme, ce nouveau pas franchi dans !illustration du sang a l'ecran semble avoir )eve un tabou pour certains cineastes contemporains.

Entre constat froid et second degre, on trouve desormais nombre de scenes «gore» en dehors du film d'horreur, comme dans Sang pour sang (1984) et Fargo (1995) des freres Coen et Reservoir Dogs (1992) ou Kill Bill 1 et 2 (2003) de Quentin Tarantino.. »

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