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LE CINÉMA MONDIAL ENTRE LA GUERRE ET LA PAIX (1945 - 1955) - HISTOIRE

Publié le 11/01/2012

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En 1944. soixante-quinze films avaient été tournés en Allemagne. En 1945. soixante-douze furent entrepris dont la plupart demeurèrent inachevés. En 1946. la production allemande se borna à six titres. Cette chute verticale devait être compensée par l'essor des pays libérés du joug allemand et de sa censure. Tout un nouvel équilibre était à retrouver. à recréer. La France, qui avait réalisé vingt-sept tïlms en 1944. en présenta quatre-vingt-quatorze au cours de l'année 1946. En tant que production industrielle. l'activité cinématographique connaissait un bouleversement profond. Les sources d'inspiration allaient-elles être du même coup, elles aussi, rel]lises à neuf ? Si l'on prend l'exemple de la France. berceau du cinéma on pourra s'étonner de voir paraître en 1946 des films aussi intemporels que La Belle et la Bête, de Clément et Cocteau où la censure allemande n'eût rien trouvé à redire. ou encore La Symphonie pastorale, de Jean Delannoy, d'après le roman d'André Gide.

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« LE CINÉMA La caméra sans pitié du cinéma italien Au contraire, en Italie, cette même année 1946, un terrible chef-d'œuvre exaltait le lyrisme du quotidien: Sciuscia, de Vittorio De Sica.

Là, pas de « gentillesse », pas de concession, pas de sourire.

Non seulement le cinéaste mettait en scène deux enfants qui vivaient sans le savoir la plus belle, la plus pure, la plus cruelle des histoires d'amour, mais leur aventure était située dans un contexte corrompu, analysé sans la moindre tendresse : le monde des adultes défaits par la misère et la • débrouillardise » de la guerre.

La caméra sans pitié se promenait dans les quartiers populaires avec le regard de ses héros : deux petits cireurs romains.

Leur entente à tous deux était la seule compensation possible à tant d'iniquités.

Mais, chemin faisant, c'est un reportage et un réquisitoire où la caméra entraînait le spectateur.

Vittorio De Sica, en collaboration avec Cesare Zavat­ tini, présenta, après Sciuscia, trois films dont les héros sont aussi pris dans le petit peuple italien de l'après­ guerre : Le Voleur de bicyclette, Umberto D et Mimcle à Milan.

Le Voleur de bicvclette montrait la détresse d'un chômeur qui.

au m~ment où une bicyclette allait lui permettre enfin de travailler, se la faisait voler.

Il par- 13625 L'Italie au lendemain da la défaite et la misère des hommes en proie au chômage font du Voleur de bicyclette un de ces films que le temps n'atteint pas.

un poignant témoignage historique otl la sensibilité n'est nullement entachée de sensiblerie.

tait à sa recherche, avec la compagnie dévouée, silen­ cieuse, atterrée de son petit garçon.

L'amour poignant du fils pour le père, la rage impuissante de l'homme dépossédé de toute sa pauvre richesse.

la misère du peuple italien où les chômeurs se comptaient par mil­ lions ne masquaient pourtant pas l'intérêt, pour le pu­ blic.

de cette interminable et harassante errance à tra­ vers les rues de Rome.

La grande ville était peut-être le personnage principal de ce film, dont la sobriété évi­ tait les écueils de la sensiblerie à craindre sur un tel sujet.

Umberto D mettait en scène un retraité dont la pen­ sion infime ne pouvait plus assurer une vie décente.

Le vieillard tentait de se donner la mort.

puisqu'après une vie de travail il ne pouvàit plus trouver le mini­ mum nécessaire à la vie.

.

Enfin, Miracle à Milan s'en prenait à un autre pro­ blême social d'actualité, en montrant un groupe de chômeurs milanais sans abri officiel : campant dans un bidonville, ils s'opposaient à leur expulsion.

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