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Le cinéma mexicain

Publié le 16/02/2013

Extrait du document

 

Les films musicaux, mambo ou rock, se multiplient et les films sur la jeunesse deviennent un genre à part entière : Juventud desenfrenada (1956) de José Diaz Morales ; la Edad de la tentacion (1958) de Alejandro Galindo ; los Jovenes (1961) de Luis Alcoriza.

• Les films de vampires (El Vampiro, 1957, de Fernando Mendez), les films de combattants masqués ou les westerns (Los Hermanos del Hierro, 1961, de Ismael Rodriguez; El Silencioso, 1966, de Alberto Mariscal) font leur apparition.

• En 1955, la création de Telesistema mexicano - qui deviendra Televisa en 1978 - renforce le développement des séries populaires, les « telenovelas «.

• Dans les années 1950 et 1960, seuls deux réfugiés espagnols, luis Buiiuel et son scénariste Luis Alcoriza, mènent de leur côté une oeuvre d'auteur, à contrecourant de la production nationale en déroute. luis Alcoriza s'imposera en tant que réalisateur avec Tlayucan (1962), Tiburoneros / Pêcheurs de requins

 

« • En 1944 sont construits les immenses studios Churubusco, grâce à une participation de 50% de RKO .

Mexico se veut le Hollywood de l'Amérique latine .

• Après la fin de la guerre , Hollywood reprend son hégémonie cinématographique , menaçant de suspendre l'approvisionnement du Mexique en bobines de pellicule .

Pour faire face , l'industrie fait appel au soutien de l'État et un système de production étatisé et sous contrôle des syndicats se met en place .

• Le système des studios mexicains bénéficie de plusieurs atouts : - des réalisateurs de métier aux commandes: Alejandro Galindo , Gilberto Martinez Solares , Emilio Fernandez -et Luis Alcoriza , chef opérateur - , Julio Bracho , Roberto Gavaldon , Ismael Rodriguez -et José Revueltas, scénariste ; - des stars : Dolores del Rio et Maria Felix , mais aussi Arturo de Cordova , Pedro Armendariz , Pedro Infante, Fernando Soler , Katy Jurado , ou encore la vedette argentine Libertad Lamarque qui s 'installe au Mexique ; - des genres nouveaux : films religieux (La Virgen Morena , 1942, de Gabriel Soria) ou comédies satiriques avec des héros très populaires : Cantin fias, '--- -'· .......

le «Charlie Chaplin mexicainn , ou Tin Tan; -des genres solidement établis qui perdurent : les comédies « rancheras » chantées avec Jorge Negret comme Ay, Jalisco no te rajes (1941 ) de Joselito Rodriguez ou Me he de corner esa tuna (1945) de Miguel Zacarias; les comédies avec Pedro Infante comme los Tres Garda {1946 ) d'lsmael Rodriguez; les mélodrames « rancheros » comme Rio Escondido (1948) ou Pueblerina (1949) de Emilio Fernandez ou la Barraca (1946) de Roberto Gavaldon; les mélodrames urbains comme Distinto Amanecer (1943 ) de Julio Bracho , Double Destinée (1946) de Roberto Gavaldon ou Rosauro Castro (1950) de Roberto Gavaldon .

• En 1950, le Mexique atteint le chiffre record de 125 films produits dans l 'année.

LES ANNÉES 1950 n 1960 : BAISSE DE LA PRODUalON n SOUS-GENRES • La production s'essouffle en même temps que le nombre de films augmentent : moindre qualité des films, décadence des genres.

• la loi sur l'industrie cinématographique de 1949, qui protège les structures traditionnelles de production , n'entraîne aucune innovation.

•En 1950, la première chaîne de télévision privée d'Amérique latin e est lancée à Mexico.

La télévision sera le nouveau concurrent du cinéma mexicain , avec les films américa ins.

• Apparaissent alors des sous-genres et des films à thèmes plus populaires pour attirer le public dans les salles .

les films de cabarets et de prostituées deviennent plus érotiques et provocants : Sensualidad /Femmes interdites (1950) d'Alberto Gout ; Quartier interdit (1951) d 'Emilio Fernandez ; Casa de mujeres (1966 ) de Julian Soler .

• Nin6n Sevilla, actrice mexicaine d'origine cubaine , deviendra la principale incarnation de ces filles de cabaret.

Blonde au charme agressif et sensuel , et loin de l 'archétype de la fille perdu e ou innocente, elle incarne les danseuses tropicales dans des films mêlant désormais mélodrame et passages musicaux.

• Les films musicaux , mambo ou rock , s e multiplient et les films sur la jeunes se deviennent un genre à part entière : Juventud desenfrenada (1956 ) de José Diaz Morales ; la Edad de la tentacion (1958) de Alejandro Galindo ; los Jovenes (1961) de Luis Alcoriza .

• Les films de vampires (El Vampiro , 1957, de Fernando Mendez), les films de combattants masqués ou les westerns (Los Hermanos del Hierro , 1961, de Ismael Rodriguez; El Silencioso , 1966 , de Alberto Mariscal) font leur apparition .

• En 1955, la création de Telesistema mexicano -qui deviendra Televisa en 1978 -renforce le développement des séries populaires , les« telenovelas ».

• Dans les années 1950 et 1960 , seuls deux réfugiés espagnols , luis Buiiuel et son scénariste Luis Alcoriza , mènent de leur côté une œuvre d'auteur , à contre ­ courant de la production nationale en déroute .

luis Alcoriza s'imposera en tant que réalisateur avec Tlayucan (1962 ), Tiburoneros /Pêcheurs de requins (1963) et Tarahumora /Toujours plus loin (1965), où il fait découvrir la réalité profonde et simple des pêcheurs ou des indiens sans les artifices ou l'idéalisation indigéni ste de Fernandez .

LE RENOUVEAU DES ANNÉES 1970 • 1968 est l'année au Mexique de la contestation étudiante et de sa terrible répression par l'armée à Mexico .

• l'élection de Luis Echeverria à la présidence de la république en 1970 et la nomination de son frère Rodolfo à la tête de la Banque nationale cinématographique favorisent un renouveau du cinéma mexicain .

• Le soutien de l'État à la production , la fondation de la Cinémathèque nationale en 1974 , la création d'une nouvelle école de cinéma en 1975 -qui fait suite au Centre universitaire d 'étude s cinématographiques créé en 1963 - facilitent l'émergence d 'une nouvelle génération de cinéaste s.

• Paul Leduc s'impose avec Reed, Mexique insurgé (1972 ), sur le journaliste américain ayant participé à la révolution mexicaine .

• Arturo Ripstein réali s e le Château de la pureté (1972 ), parabole sur un père de famille qui enferme femme et enfants pour les préserver des perversions du monde .

• Alberto Isaac , ancien champion olympique de natation , signe El Rinc6n de las virgenes (1972 ).

• D'autres cinéastes de la même génération sortent leurs films la même année , en 1976 : Felipe Cazals (Canoa) , Jaime Humberto Hermosillo (la Passion segun Berenice) , Jorge Fons (los Albani/es) auquel s 'ajoute l'exilé chilien Miguel littin (Ados de Marusio) .

• Le producteur Barbachano Ponce , !'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez et l'auteur mexicain Carlos Fuentes participent, par leurs scénarios ou leurs interventions , à cet élan de création qui ressemble à une «nouvelle vague » sans en porter le nom .

LES ANNÉES 1980 ET 1990 : FILMS D'AUTEURS ET PRODUCTIONS POPULAIRES •À la suite de l'élection du nouveau président l6pez Portillo en 1976, qui impose une politique d'austérité économique, le soutien privilégié de l'État en faveur du cinéma prend fin.

• Pendant cette période, l'Institut mexicain de la cinématographie (IMCINE) est toutefois créé (1983 ) et un festival national de films mexicains organisé à Guadalajara (1986).

• Les films de ficheras - d'entraîneuses -, de rumberas , les comédies sexy ou les westerns et films d'action gardent la faveur du public et font survivre l'industrie du cinéma mexicain .

• les réalisateurs révélés dans la période précédente tentent de survivre .

Paul Leduc signe Frida , naturoleza vivo (1985 ), portrait de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo, épouse du peintre muraliste Diego Rivera .

Il tourne ensuite Lotino Bor (1991 ) au Venezuela, puis réalise un film musical sans dialogue ni commentaire qui retrace l'intervention militaire américaine en 1990 au Panama : Dol/or Mombo (1993 ).

• Jorge Fons dénonce le massacre des étudiants en 1968 dans Rojo amonecer (1989 ).

•Jaime Humberto Hermo sillo se tourne quant à lui vers la vidéo et réalise des films expérimentau x (Le Devoir, 1991) ·Arturo Ripstein se penche sur les codes du film de genre et revisite les grands classiques mexicains dans un style baroque : la Mujer del puerto (1991 ).

Il réalise ensuite Principio y fin (1993), puis une biographie très sombre de la chanteuse lucha Reyes, la Reine de la nuit (1994 ).

Après Carmin profond (1996 ) , Ripstein évoque l'attente de la fin du monde par une secte dans Divine , /'évangile des merveilles (1998).

• En 1991 , la production s'effondre avec 34 films réalisé s.

En 1996 , 10 films seulement sont produits .

LES ANNÉES 2000 : UNE NOUVELLE GÉNÉRATION • Longtemps absent des festivals internationaux , le cinéma mexicain refait surface depuis le milieu des années 2000 avec de nouveaux talents .

• La production nationale, encore réduite à 18 films en 2004, reprend, tout en se heurtant encore au problème récurrent de la distribution.

Elle passe ainsi à 70 films en 2007, dopée par une réforme fiscale du gouvernement qui favorise les investissements dans le cinéma .

Grâce à cet apport privé qui s'ajoute aux fonds publics et aux divers financements européens des coproductions , de nombreuses sociétés de productions indépendantes sont créées .

• Le problème principal demeure celui de la sortie des films sur le territoire .

Un système d'entente entre les grands diffuseurs hollywoodiens et les réseaux de salles commerciales maintient la domination des films américains et empêche la sortie en salles de la moitié des films mexicains produits .

Leur part de marché varie de 6 % à 7,5% en nombre d'entrées .

Les nouveaux talents 1------------- .....

-------------; du cinéma mexicain se font connaître LA CARRIÈRE MEXICAINE DE LUIS BUNUEL •Luis Buiiuel est au États-Unis quand prend fin la guerre civile espagnole.

La victoire des fran­ quistes rend impossible le retour de cet ardent républicain, anticlérical déclaré.

Il s'installe alors au Mexique où il tourne de 1946 à 1965.

• En 1950, Los Olvidados, primé au festival de Cannes, rappelle au monde l'exis tence du réalisateur surréaliste d'Un chien andalou (1928) ou de /'Âge d 'or (1930).

«Film de lutte sociale» pour Buiiuel, cette histoire d 'une bande de gamins des rues dresse un portrait sombre et révolté d'une banlieue pauvre de Mexico.

• Buiiuel poursuit au Mexique une œuvre singulière et en marge de la production locale.

Robinson Crusoë (1952) est le portrait iconoclaste et ironique du célèbre naufragé.

El/Tourments (1952) est l'histoire de la jalousie maladive d'un riche propriétaire tombé amoureux fou d'une jeune femme aperçue lors d'un office religieu x et dont il fait sa femme .

Le film rassemble tous les ingrédients du maître : satire de la bourgeoisie, fétichisme, érotisme, anticléricalisme ...

Il annonce Viridiana (1970) qui sera tourné en Espagne.

D'autres films suivent : la Vie criminelle d'Archiba/d de la Cruz (1955), variation ironique sur le meurtre , Nazarin (1958) , parabole sur un curé des pauvres, la Jeune Fille (1960), un drame racial en huis clos sur une petite ile de Louisiane.

L'Ange exterminateur (1962) va encore plus loin dans l'absurde et la satire du monde bourgeois et Simon du désert (1965 ) est une parodie sacrilège de la vie d'un saint.

davantage à l'étranger que dans leur propre pays.

Leurs premières armes faites au Mexique, ils sont tentés par une carrière à Hollywood.

• Après un premier film en 1991 , Alfonso Cuar6n part à Hollywood tourner des épisodes de la série américaine Fol/en Angels puis deux productions américaines : Une petite princesse (1995) et De grandes espérances (1998) .

Il revient au Mexique pour Y tu mama también / Et ta mère aussi (2001) qui obtient le Prix du scénario au festival de Venise.

Cuarôn part ensuite à Londres pour réaliser Harry Patter et le prisonnier d 'Azkaban (2004).

• Guillermo Del Tara est d'abord un expert des effets spéciaux et le réalisateur applaudi de Cronos (1993) qui revisite le mythe du vampire .

Il réalise ensuite à Hollywood les films fantastiques Mimic (1997), /'Échine du diable (2001) -une production mexico-espagnole de Pedro Almodovar -, puis B/ade Il (2002 ).

Le Labyrinthe de Pan (2006 ), sélectionné au festival de Cannes 2006 , marque une nouvelle consécration de l'auteur dans le genre fantastique­ épouvante .

• Le premier film d'Alejandra =-,,,__ _ _ Ganzalez liiarritu , Amours Chiennes (2000), est nomm é à l'Oscar du Meilleur Film étran ger.

Sean Penn obtient le prix d'interprétation à Venise pour son rôle dans le deuxième film d'liiilrritu, 21 grammes (2003).

Son troisième, Babel (2006) , avec Brad Pitt, Cate Blanchet! et Gael Garcia Bernai.

obtient le Prix de la mise en scène au festival de Cannes.

• Acteur, Gael Garcia Semai est connu pour ses rôles dans Amours Chiennes (2000 ) d'liiarritu, la Mauvaise Éducation (2004, Esp.) de Pedro Almodovar, Carnet de voyage (2005 , Arg.-Brésil-É.U.) de Walter Salles où il incarne le jeune Che Guevara, Blindness (2008) de Fernando Mereilles ou Limit of contrai (2008 , EU) de Jim Jarmush.

Bernai passe derrière la caméra avec Deficit (2007 ), sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes.

• Carlos Reygadas signe un premier film impressionnant avec Japon (2001 ), portrait d'un homme de la ville cynique et désabusé , qui retourne au fin fond du Mexique pour se préparer la mort.

Il est salué par ses pairs pour son ambition artistique et ses partis-pri s : économie artisanale , acteurs non professionnels , création d'une structure propre de distribution.

li réalise ensuite Bata/la en el cielo (2005) , centré sur l'enlèvement d'un enfant , puis Lumière silencieuse (2007) qui obtient le Prix du jury au festival de Cannes.

•Enrique Rivero obtient le Léopard d'or au Festival de Locarno avec Parque Via (2008 ).

Inspiré de la vie réelle de son interprète , le film met en scène la vie d'un domestique reclus depuis des années dans une maison bourgeoise de Mexico .

Réalisme stylisé, analyse de l'aliénation sociale, sobriété de la mise en scène illustrent une des approches du nouveau cinéma mexicain.

• Avec Norteado (2008), Rigoberto Perezcano aborde de façon plus légère les tentatives de passage clandestin d 'un jeune Mexicain aux États-Unis depuis Tijuana.

Mais le film traite lui aussi du problème de l'identité et de l'aliénation , et de l'emprise du voisin du Nord ...

à l'image d'un certain cinéma mexicain qui essaye d'être indépendant.

• Parmi les nouveaux réalisateurs figurent également Amal Escalante (Sangre , 2005) , Pedro Aguilera (la lnfluencia , 2006) , Francisco Vargas (le Violon, 2007 , sélectionné au festival de Cannes).. »

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